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Marc Taton (Belgique)
32 abonnés
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3,0
Publiée le 13 octobre 2024
Subversif est un adjectif qui décrit assez bien cette réalisation de Joël Seria (qui signa peu après "les galettes de Pont Aven" ). Difficile de cataloguer ce film dans une catégorie bien précise, certains diront qu'il est fait pour choquer le spectateur, ce qui n'est pas entièrement faux il faut bien l'avouer, mais c'est avec un certain plaisir coupable que l'on suit les aventures des deux jeunes diablesses ne désirant pas rentrer dans un monde d'adultes, s'adonnant à la cruauté et à la perversité repoussant ainsi l'arrivée à un âge plus réfléchi, à un âge ou elles rentreraient dans le moule. Dérangeant ? Oui peut être, mais pas du tout inintéressant.
Film très dérangeant . Mais pourquoi ces deux adolescentes pieuses viennent à faire du mal gratuitement. Joel Serria nous offre un très beau moment . Il peut choquer par sa provocation. J'ai beaucoup aimé pour public averti
On comprend vite pourquoi le film a été censuré. Seulement censure n'est pas nécessairement synonyme de qualité. L'histoire devient vite redondante et on peine à se prendre d'affection pour les protagonistes.
Un film qui avait fait un énorme scandale à l’époque et qui lança aussi la carrière de Joël Séria, réalisateur marquant des années 70. Et pourtant on se demande aujourd’hui en 2020 ce qui choqua, et engendra une interdiction totale de sortie pendant plus d’un an. Le sujet paraît bien léger aujourd’hui ; avec ces deux gamines, élèves de pensionnat qui veulent s’affranchir de la religion, faire les 400 coups et passer du côté de Satan. . Elles tuent bien quelques moineaux, provoquent et flirtent avec un paysan voisin , chahutent leur jardinier . Elles rigolent beaucoup de leur bêtises. IL y a un peu de blasphème anticlérical , elles ne mangent pas leur osties, la recrache et imaginent le prêtre tout nu. Mais on trouve chaque semaine des propos anticléricaux bien plus radicaux dans Charlie Hebdo. Le point de rupture sera leur rencontre avec un automobiliste en panne devant le mur du château. Elle se proposent de l’héberger puis commencera avec lui une très jolie scène de séduction devant la cheminée , séance de charme , qui tourne mal, car le monsieur bien sous tous rapports ne pourra plus se retenir et tentera de les violer. Il y aura meurtre. Les choses deviennent plus sérieuses et les filles se sentent alors entraînées dans une spirale du malheur .Le final sera une représentation théâtrale allégorique, où les flammes de l’enfer viendront tout bruler. Rien de vraiment méchant. La réalisation est brillante,et soignée, IL y a aussi beaucoup de scènes bucoliques, de promenade en vélo, et de joie de vivre paysanne qui annoncent le Joël Seria des « Galettes … » , cinéaste important des 70's.. On devine que le genre de la comédie loufoque et satirique sera le domaine dans lequel Séria sera le plus à l’aise . Il retrouvera dans ces comédies futures sa muse de ce film, Jeanne Goupil , qui deviendra sa compagne .
Mais ne nous délivrez pas du mal, comme tous les films de Joël Séria est profondément ennuyeux. Les deux adolescentes ne jouent pas trop mal (quoique?) et rigolent sans arrêt pour rien. Simplement c'est une histoire qui est faite pour choquer (pas moi, le public), tous comme le sera le navet Les Galettes de Pont-Aven... Séria sera un peu meilleur avec San-Antonio ne pense qu'à ça, toujours avec Jeanne Goupil. Quant à Marie-Poupée...je n'en parle même pas... Pour ce qui est de Catherine Wagener, elle est abonnée au rôle de "petite vicieuse" et finira dans l'érotique, en passant entre autres par du Max Pécas, elle meurt seule et dans la misère.
Petit film d’horreur fauché, qui se laisse regarder. Et dresse un portait assez juste de petites villes corrompues jusqu’à l’os. Au-delà du système mafieux, toute la communauté en question trempe dans la secte satanique, qui se fait un malin plaisir de séquestrer et de sacrifier des jeunes qui avaient abusé de diverses drogues lors d’une rave party « à la campagne ». Le film est intéressant pour les adolescents, car il les met en garde contre les dangers qui les guettent dans ces moments là.
Voilà où peut mener la boulimie filmique à rebours, lorsque saturé par la médiocrité de nombre de films récents on cherche à se refaire une santé cinématographique dans les productions d'un passé toujours plus lointain A un moment, on tombe sur ça ! alors "ça" qu'est-ce que c'est ? Comme qui dirait; une chroniques horrifique sur les "bienfaits" des croyances (ici la religion chrétienne) sur des esprits déjà instables d'adolescentes tout autant désœuvrées que décervelées. Celles-ci n'ayant pas une seule occupation constructive, prennent un plaisir malsain à provoquer - notamment sexuellement - et à tourmenter leur entourage le plus faible et cela jusqu'à la mort (les oiseaux du benêt, scène ignoble, ou l'automobiliste) mais semble-t'il uniquement pour s'opposer aux préceptes pieux qu'on leur enfonce de force dans le crâne, car leur vie est pétrie par l'ingérence religieuse. Et on ne reste pas béatement s'embrasser lorsque l'on brûle, quand bien même la volonté de se suicider ainsi. C'est peut-être la seule touche poétique du film mais ça décrédibilise le coté réaliste. De plus, les scènes n'en finissent pas, et lorsque l'on éprouve pas du dégoût, on sombre dans l'ennui. La seule chose de positivement notable que j''aurai trouvée en visionnant ce film, c'est le choix d'une Ford Zodiac mk III pour voiture de maître. A lire le synopsis, je m'attendais à une comédie douce amère sur les errances de deux adolescentes rebelles, éprises d'indépendance, dans la campagne de cette époque., un peu dans le ton d'un "Charlie et des deux nénettes" ou d'un "Pleure pas la bouche pleine". Non, c'est autre chose et qui m'a vraiment déplu. Pour certains, il s'agit d'un chef-d'oeuvre. mais je ne comprends vraiment pas ce qui motive cette appelation. C'est même plutôt banal comme situation car beaucoup de récits s'articulent autour de ce type de dualité. Tourné de nos jours, il y a fort à parier qu'il entrerait dans la catégorie des films d'horreur ritualisés par des croyances. Mais alors film culte ou série z ?..
Un film intéressant que cette première réalisation d’un réalisateur, qui, par la suite, vira au registre de la comédie plus ou moins empâtée ! En fait j’ai quand même des reproches à faire. Il faut le dire, la psychologie des personnages n’est clairement pas assez travaillée. Le glissement des deux héroïnes est mal marqué, et les personnages secondaires apparaissent assez redondants. Disons qu’ils ont tous plus ou moins le même profil. Même les acteurs se ressemblent, c’est pour dire ! Du coup c’est vrai que le métrage met une certaine distance avec le spectateur, comme s’il prenait l’intrigue en cour de route, et qu’il fallait que le spectateur fasse quelques reconstructions, en particulier au début, lorsqu’on découvre de suite les héroïnes dans leurs actions. En clair, et vu le sujet, plus de profondeur psychologique n’aurait pas été de refus. Malgré tout Seria signe un film audacieux. Le sujet est culotté, le traitement très propre. En effet les décors sont très beaux, le choix musical judicieux, la photographie pleine de lumière et très pure contraste heureusement et fortement avec le scénario. Mais ne nous délivrez pas du mal est un film esthétique, raffiné, recherché, ce qui contraste d’ailleurs assez nettement avec des films plus tardifs du réalisateur qui ne retrouvera jamais ce sens de l’image. Pas d’horreur graphique, mais un film à l’histoire sombre, piquante, plutôt fluide et agréable à suivre. Mais ne nous délivrez pas du mal séduira les amateurs d’horreur réaliste, même le concept aurait peut-être pu être poussé encore plus loin. Néanmoins il n’y a pas à dire, c’est un film appliqué, original, et qui reste à mon sens un de ces métrages de genre à voir de la période, qui nous a quand même servi pas mal de ces métrages aux sujets tendancieux. Je donnerai donc 4 à ce métrage, qui est sûrement le meilleur de Joel Seria. Pas forcément un chef-d’œuvre, mais une bande un découvrir, à l’évidence.
Premier long-métrage de l’iconoclaste Joël Séria, Mais ne nous délivrez pas du mal fait partie de ces films d’auteur français qui ne s’inscrivent pas vraiment dans la filiation de la Nouvelle Vague, mais qui profitent du vent de liberté offert par l’idéologie libertaire de mai 68. La cible de Séria est ici la société bourgeoise pompidolienne qui a fini par triompher dans les urnes, volant la victoire aux libres penseurs issus de 68, et plus particulièrement la haute bourgeoisie provinciale catholique, très traditionaliste dans l’âme. Avec une virulence qui n’a rien perdu de sa force corrosive, le cinéaste s’attaque donc à cette France qu’il exècre. Il le fait sans réelle nuance, mais avec une conviction qui donne tout son poids à une œuvre finalement très dérangeante. Effectivement, les deux gamines du film sont abominables, même si elles ne sont que le reflet non hypocrite de ce que peut produire une société corsetée à l’extrême. Le tout est donc un jeu de massacre assez jubilatoire qui culmine lors d’une scène finale proprement glaçante. A noter la belle composition de Jeanne Goupil, bien plus à l’aise que sa partenaire, au jeu plus fragile. Une petite perle à redécouvrir, même si le rythme est parfois languissant.
Joël Séria est un des anachroniques du cinéma français, un peu à l’image de Jean-Pierre Mocky la prolixité en moins avec seulement huit films en 44 ans de carrière. Il faut dire que démarrer sa carrière avec un titre aussi sulfureux que « Mais ne nous délivrez pas du mal » ne pouvait pas mettre le réalisateur dans les petits papiers de producteurs qui ont vu immédiatement en lui une source de problèmes chose dont ils ont horreur. Le film a effectivement été interdit à sortie, finissant par acquérir aujourd’hui un statut de film culte. Il est vaguement inspiré de l’affaire Parker-Hulke qui avait défrayé la chronique en 1954 en Nouvelle-Zélande suite à l’assassinat d’une mère par sa fille et sa copine. Fait divers que Peter Jackson relatera de manière plus directe dans son film séminal « Créatures célestes » (1994). Séria ne respecte rien et surtout pas les institutions qu’elles soient familiales ou religieuses. Anne et Lore profondément perturbées par leur puberté mais aussi par un milieu familial qui les ignore sont deux adolescentes qui peut-être par rébellion envers l’institut religieux où elles passent leurs études se prennent d’une passion l’une pour l’autre à travers les écrits sataniques. Dès lors refusant d’entrer dans le monde adulte qui les attend et ne leur inspire rien de bon, elles se livrent à des jeux cruels qui ne sont plus vraiment de leur âge qu’elles poussent jusqu’à une perversité morbide. Rien ne peut les arrêter et Séria s’y entend à merveille pour montrer la seule préoccupation qu’est devenue leur relation où elles trouvent un refuge face à un monde qu’elle exècre et que Séria dans une certaine osmose avec ses deux héroïnes ne fait rien pour le rendre séduisant. On est souvent dérouté par tant de cruauté dont on sait pourtant qu’elle fait partie de la nature humaine et à tout âge même précoce : « la valeur n’attendant point le nombre des années ». Diaboliques sans doute mais aussi incomprises et cohérentes jusqu’au bout dans leur démarche fût-elle horrible, Séria nous gratifiant en bouquet final d'une acmé flamboyante à ce parcours initiatique sanglant. Un pamphlet social d’une force inouïe qui n’a rien perdu de sa subversion plus de quarante ans après son avènement. A redécouvrir d’urgence, car prémonitoire du désarroi grandissant d’une jeunesse de plus en plus en décalage avec ses aînés.
Lorsque Rozier rencontre le couvent de la bête sacrée, ça donne Mais ne nous délivrez pas du mal. C'est un film super excitant sur le papier, réalisé par l'auteur de Charlie et ses deux nénettes avec un sujet proche de la nunsploitation... Il y a de quoi faire... Et le résultat n'est pas en reste. C'est un film absolument superbe.
Pourquoi ?
Parce qu'il est profondément vrai et profondément dérangeant de par sa véracité.
Effectivement, dans le film on suit deux adolescentes, innocentes, qui prennent plaisir à faire le mal, mal qui peut paraître bien gentil au début, des occupations d'adolescentes qui fantasment sur leur sexualité à venir... Mais petit à petit on se rend bien vite compte qu'il y a un vrai problème. Le problème c'est que ces deux filles ne se contentent pas seulement de lire en cachette des romans libertins sous leurs draps... Elles veulent créer le mal autour d'elles. Et là où ça devient réellement dérangeant, c'est que leur comportement est un vrai comportement d'adolescentes innocentes. Je veux dire par là, qu'elles se comportent comme des filles de leur âge, ça glousse, ça rigole, ça se moque, ça se provoque, elles sont complices. Mais surtout, elles ne semblent avoir aucune limite, tout les fait rire.
Du coup dans le film, qui est composé de longues séquences, qui vont durer afin d'inscrire dans une réalité et une crédibilité les scènes, on va voir ces jeunes filles avoir un comportement d'adolescentes, se moquer du type un peu simple et on va voir le glissement jusqu'au plaisir de faire le mal, de dépasser une limite, sans que l'on sache très bien quand s'est opéré ce glissement...
Ce qui est fascinant, c'est que Seria va garder le comportement de jeunes filles jusqu'au bout. C'est-à-dire qu'elles ont beau vouloir faire le mal, elles n'assument en rien et lorsque la situation dégénèrent elles ne semblent pas se rendre compte que c'est de leur faute, qu'elle l'ont provoquée et qu'elles ne peuvent s'en prendre qu'à elles.
Du coup c'est un film très ambigüe, vraiment très bien pensé, comportant plusieurs scènes vraiment très fortes, voire vraiment dérangeantes car assez atroces et inscrites dans la réalité par leur durée.
Ce qui en fait un film bien plus intelligent et bien plus intéressant qu'un énième film de nunsploitation aussi bon que ce dernier puisse être.
Génial et frondeur, amoral au possible, un grand cru libertaire, mon Séria préféré (mais probablement pas son meilleur qui serait bien "... comme la lune". Question de rythme principalement.
Sortit en 1971, Mais ne nous délivrez pas du mal est tout à fait symptomatique des passions des cinéastes de l’époque, auxquelles Joël Siéra n’échappe pas. Ce film, osé pour l’époque, n’hésite pas à mettre en scène deux jeunes filles dont on pense –étant donné leur éducation et leur corps- qu’elles sont innocentes. Il n’en est rien. Animées d’un délire mystico-satanique, Laure et Anne ne pense qu’à faire le mal, c'est-à-dire à commettre des petits délits, tout en jouant à aguicher les hommes. Ces derniers sont visiblement heureux qu’on leur prête attention et cèdent facilement à des pulsions assez malsaines étant donné l’âge des deux gamines. Cependant, l’irréparable survient, et les deux jeunes filles se retrouvent face au crime absolu, dont elles semblent assumer les conséquences. Si le film est très emprunt de la mode de l’époque en matière de cinéma (comme en atteste le nudies de Russ Meyer Fatser, Pussycat, Kill Kill (1965) où des femmes tous charmes dehors commettent des crimes), d’une part par son penchant anticlérical très en vogue ainsi que dans sa démonstration de la nudité, le film se tire admirablement du « film prétexte » grâce à une fin à la cohérence grandiose. Finalement, Mais ne nous délivrez pas du mal prend son sens dans la révolte de la jeunesse face aux enseignements de l’église catholique, tout en rappelant que si les jeunes aspirent à être considérés comme des adultes, ils sont encore des enfants.
Ce film est assez intéressant dans son ensemble, possédant son petit coté érotique, provoquant.. ou les protagonistes se posent en tentatrices. Ce sont deux jeunes filles, ayant un lien fort qui décident de renier leur éducation religieuse en ayant à son encontre : la quête du mal. Il pose une certaine question existentielle, et dénonce la pression que peut parfois engendrer la notion de péché. Ces jeunes filles possèdent énormément d'audace et ne démordent pas dans leur quête perpétuelle. Elles commettent presque tous les péchés capitaux, jusqu’à ce qu'arrive l'irréparable. J'ai surtout apprécier le coté érotique du film.