Ce n'est pas que je m'attendais particulièrement à du grand cinéma mais au vu des critiques positifs que j'ai lu sur ce film je m'imaginais quelque chose de plus sulfureux et dérangeant. L'idée est là et les jeunes actrices troublantes et excellentes dans leurs rôles mais tout tombe à plat car si le propos subversif est là il est par contre altéré par une réalisation trop classique qui ne fait preuve d'aucun sens de l'imaginaire ni de fantaisie. Si Mais ne nous délivrez pas du mal a perdu de son effet de nos jours ce qui le pénalise surtout c'est l'absence d'une atmosphère réellement travaillée.
Animées par le désir de faire le mal par tous les moyens, de se jouer des hommes, de les pousser dans leur dernier retranchement, de se rire d'eux comme des petites succubes, Anne et Lore, deux jeunes adolescentes passionnelles, élevées par les religieux, font le mal et paraissent innocentes car, pour rendre au monde sa longue, longue descente, il est nécessaire aussi de feindre le bon. Loins d'être malheureuses mais accablées par l'ennui, comme le sont les pubères des petites et grandes bourgeoisie, elles courent avec leurs jupons vers l'ange déchu en accomplissant des péchés licencieux. C'est une manière de croire et d'apprendre à une lutte, d'avoir un sens dans cette promesse de vie médiocre. Jeanne Goupil et Catherine Wagener mène bon train cette succession d'attaques dans un si paisible paysage jusqu'à ce que l'irréparable surgit. Le réalisateur Séria offre alors un film non dénué de charmes et de vices que j'ai particulièrement appréciés avec mon regard de pauvre homme damné.
Un très bon film de Joel Séria, premier film du réalisateur, et par la même occasion première collaboration avec Jeanne Goupil, sa compagne, interprétant un des deux personnages principaux. "Mais Ne Nous Délivrez Pas Du Mal" est un film original et audacieux, intéréssant dans ses étranges idées et plein d'un humour très particulier mais efficace !
Deux adolescentes prêtent serment au Diable et décident de répandre le mal autour d'elles. Joël Seria porte un regard très acerbe sur la société provinciale de la fin des années 60 pour en faire un film de genre audacieux et anticonformiste. Ces deux gamines renient leur bonne éducation religieuse pour se livrer à la méchanceté et à la luxure avec un incroyable culot. Si ce n'est pas aussi remarquable que le travail de Chabrol, il n'en demeure pas moins anti-clérical et très critique vis à vis des petits bourgeois. Les deux actrices principales sont étonnantes, jouent la fausse naïveté avec bonheur sans maladresse, ni hésitations dans les scènes plus osées. Une rareté tout à fait recommandable.
Le cinéma français "underground" (même si on n'employait pas encore ce mot à l'époque) des années 70 était friand du même genre de sujet : le mal au sens large teinté d'érotisme . Si Rollin "penchait" plutôt pour le vampirisme , Joel Seria aborde dans ce film l'innocence pervertie . 2 jeunes filles décident de se consacrer au mal . Anne et Lora sont jeunes , jolies , sexy et comptent bien se "défouler" par rebellion : méchantes gratuitément, cruelles envers les animaux , aguicheuses d'hommes , les jeunettes glissent progressivement vers le mal dans une succesion d'actes pervers qui les conduiront inexorablement vers un destin tragique . Le film est intéressant car il montre d'une part que les jeunes filles sont quelque part elles-mêmes des victimes , en constatant les perversions des autres : les 2 religieuses lesbiennes , les hommes qui cèdent trop facilement à leurs pulsions "pédophiles" face à ces 2 jeunes filles à peine sorties de l'adolescence . Dès lors , leur révolte est inéluctable . D'autre part , il montre que Anne et Lora sont finalement prises à leur propre piège et dépassées par les évènements : quand elles aguichent un homme , elles manquent de subir à chaque fois un viol en règle dont elles n'échappent que de justesse . Dès lors , le film montre les limites de leur débauche et rend compte qu'elles oscillent finalement sans cesse entre la maturité de leurs envies de perversion et la fragilité de leur jeune âge , leur volonté de faire le mal mais leur peur d'aller pourtant trop loin . Jeanne Goupil et Catherine Wagener sont parfaites dans ce rôle ambigu , tantôt anges , tantôt démons . Le réalisateur n'hésite pas à dévoiler le corps des jeunes filles , par ailleurs toujours court-vêtues dans un film gentiment libertaire qui sous couvert de cette perversion de l'innocence dénonce surtout la décadence de "l'élite" religieuse et bourgeoise ...
Chez Seria même si les films comportent un coté noir il se dégage toujours de la bonne humeur comme ici. Le scénario osé pour l'époque garde encore de la force et le temps qui passe n'apporte plus que du bonus.
Ironic and appealing, the movie emphazises on a travel across the countries, fiels and lands of young two students runaway and their micellaneous encounters with slobs, egoist swedishes & others absurd forms of life while the disturbers are always ugly and old, women like men (the rain meant at times only a scanty harvest) to end finally with fire and total madness; The minute we bought the ticket we 're in another world. Sharp and trendy.
Un super film. Je ne veux pas passer pour un ringard mais je trouve ce film très bien même si les décors et les costumes sont dépassés aujourd'hui. D'abord le site (un pensionnat) est bien choisi cela nous rappelle nos années collèges et surtout 2 bourgeoises débauchées qui donnent des envies sexuelles.C'est un hymne à l'anarchie. Je me suis régalé de bout en bout et la fin ne pouvait pas être mieux. On voit mal comment les 2 garcettes auraient pu s'en tirer après avoir comis un crime. Elles se tuent et c'est la seule solution qu'elles avaient. C'est aussi une certaine image de l'aristocratie et de la bourgeoisie décadente ainsi qu'un bras d'honneur à la religion. Joël Sérial a de bonnes idées. Le top du film reste le passage de la fin ou elles récitent leur poème. Bravo c'est très beau à entendre et ca donne des idées pour s'amuser entre copains. Ce film mériterait largement mieux que de finir au fond des tiroirs. Donc à voir et à revoir surtout pour les adolescents d'aujourd'hui. Je le conseille à tout le monde.
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4,0
Publiée le 2 mars 2010
Attachè à la description sans fard de toutes sortes de marginaux souvent mal aimès de la sociètè comme du cinèma, Joël Seria commença en 1971 par un film de qualitè intitulè "Mais ne nous dèlivrez pas du mal"! On y voit deux adolescentes en rèvote contre leur milieu familial multiplier les provocations, les sacrilèges et les scandales! La violence est ici au rendez-vous avec ses deux gamines qui se livrent à des jeux qui ne sont manifestement pas de leur âge! Jeanne Goupil et Catherine Wagener incarnent la malfaisance même et sont parfaites d'ingènuitè perverse dans une première oeuvre de provocation qui sent diablement le soufre, notamment dans son final hallucinant! Une rèussite au beau parfum de scandale ou Seria se montre ici un auteur qui ne recule pas devant le plaisir de choquer...
Mais ne nous délivrez pas du mal est un bijou laforguien du génial Joël Séria.
Chaque minute plonge le spectateur dans une fascination angoissante pour ces deux jeunes filles vierges et de bonne famille qui s'appliquent à faire le mal au cours de leurs vacances d'été.
La photo est superbe, la mise en scène est discrète mais donne le vertige. Joël Séria est un grand peintre qui compose ses plans comme des tableaux mouvants.
Le premier film de Joël Seria (à qui l'ont doit l'épatant Les Galettes de Pont-Aven avec Jean-Pierre Marielle et toujours Jeanne Goupil)date de 1970 mais n'a pourtant pas pris une ride : Réalisation audacieuse, thématique tragique et très anti-cléricale Ce film est une vraie bouffée d'air dans un cinéma Français des années 70, souvent limité par les règles de bienséances, qui dans ce films ont été délibérément piétinées. Pour avoir eu la chance de rencontre récemment Joël Seria, et ayant pu discuter avec lui de ce film, je puis vous assurer qu'on ne fait plus du cinéma comme on le faisait en 1970. Budget minuscule, équipe technique bénévole ou presque, acteurs sous payés, l'esprit créatif et l'émulation collective régnait sur le plateau. Jeanne Goupil, alors jeune débutante, se dévoile presque sans pudeur à la caméra de son futur époux avec un certain sens de l'art dramatique. Cette histoire de deux jeunes filles qui jouent avec la vie et ses aléas ,avec la société "catho-bobo" qui les entoure, va les emmener loin, très loin, au delà même des limites du cinéma Français jusqu'alors. On aura rarement vu dans un film Français autant d'anti-cléricalisme et d'anti conformisme. Cette façon très personnelle d'envisager le cinéma n'aurait pas du passer inaperçu, hélas peu de gens ont vu ce film et ce n'est pas la société d'aujourd'hui qui les encouragera à le faire. Je pense que ce film est une vraie réflexion sur la jeunesse dans sa globalité, car derrière cet anti-cléricalisme annoncé qui colle parfaitement à l'air de son temps , se cache un mal plus profond ; pourquoi devenir adulte? Ce film est une ode à la jeunesse éternelle, un refus du monde des adultes que nos deux héroïnes méprisent du plus profond de leur être.Tout dans ce film est parfaitement maitrisé, techniquement et esthétiquement. Du grand art. On aimerais voir plus de films traitant de la jeunesse avec une telle intelligence du propos. La raison ne s'immisce jamais dans ce film, et tant mieux.