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chrischambers86
13 713 abonnés
12 426 critiques
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4,0
Publiée le 2 mars 2010
Attachè à la description sans fard de toutes sortes de marginaux souvent mal aimès de la sociètè comme du cinèma, Joël Seria commença en 1971 par un film de qualitè intitulè "Mais ne nous dèlivrez pas du mal"! On y voit deux adolescentes en rèvote contre leur milieu familial multiplier les provocations, les sacrilèges et les scandales! La violence est ici au rendez-vous avec ses deux gamines qui se livrent à des jeux qui ne sont manifestement pas de leur âge! Jeanne Goupil et Catherine Wagener incarnent la malfaisance même et sont parfaites d'ingènuitè perverse dans une première oeuvre de provocation qui sent diablement le soufre, notamment dans son final hallucinant! Une rèussite au beau parfum de scandale ou Seria se montre ici un auteur qui ne recule pas devant le plaisir de choquer...
Lorsque Rozier rencontre le couvent de la bête sacrée, ça donne Mais ne nous délivrez pas du mal. C'est un film super excitant sur le papier, réalisé par l'auteur de Charlie et ses deux nénettes avec un sujet proche de la nunsploitation... Il y a de quoi faire... Et le résultat n'est pas en reste. C'est un film absolument superbe.
Pourquoi ?
Parce qu'il est profondément vrai et profondément dérangeant de par sa véracité.
Effectivement, dans le film on suit deux adolescentes, innocentes, qui prennent plaisir à faire le mal, mal qui peut paraître bien gentil au début, des occupations d'adolescentes qui fantasment sur leur sexualité à venir... Mais petit à petit on se rend bien vite compte qu'il y a un vrai problème. Le problème c'est que ces deux filles ne se contentent pas seulement de lire en cachette des romans libertins sous leurs draps... Elles veulent créer le mal autour d'elles. Et là où ça devient réellement dérangeant, c'est que leur comportement est un vrai comportement d'adolescentes innocentes. Je veux dire par là, qu'elles se comportent comme des filles de leur âge, ça glousse, ça rigole, ça se moque, ça se provoque, elles sont complices. Mais surtout, elles ne semblent avoir aucune limite, tout les fait rire.
Du coup dans le film, qui est composé de longues séquences, qui vont durer afin d'inscrire dans une réalité et une crédibilité les scènes, on va voir ces jeunes filles avoir un comportement d'adolescentes, se moquer du type un peu simple et on va voir le glissement jusqu'au plaisir de faire le mal, de dépasser une limite, sans que l'on sache très bien quand s'est opéré ce glissement...
Ce qui est fascinant, c'est que Seria va garder le comportement de jeunes filles jusqu'au bout. C'est-à-dire qu'elles ont beau vouloir faire le mal, elles n'assument en rien et lorsque la situation dégénèrent elles ne semblent pas se rendre compte que c'est de leur faute, qu'elle l'ont provoquée et qu'elles ne peuvent s'en prendre qu'à elles.
Du coup c'est un film très ambigüe, vraiment très bien pensé, comportant plusieurs scènes vraiment très fortes, voire vraiment dérangeantes car assez atroces et inscrites dans la réalité par leur durée.
Ce qui en fait un film bien plus intelligent et bien plus intéressant qu'un énième film de nunsploitation aussi bon que ce dernier puisse être.
Animées par le désir de faire le mal par tous les moyens, de se jouer des hommes, de les pousser dans leur dernier retranchement, de se rire d'eux comme des petites succubes, Anne et Lore, deux jeunes adolescentes passionnelles, élevées par les religieux, font le mal et paraissent innocentes car, pour rendre au monde sa longue, longue descente, il est nécessaire aussi de feindre le bon. Loins d'être malheureuses mais accablées par l'ennui, comme le sont les pubères des petites et grandes bourgeoisie, elles courent avec leurs jupons vers l'ange déchu en accomplissant des péchés licencieux. C'est une manière de croire et d'apprendre à une lutte, d'avoir un sens dans cette promesse de vie médiocre. Jeanne Goupil et Catherine Wagener mène bon train cette succession d'attaques dans un si paisible paysage jusqu'à ce que l'irréparable surgit. Le réalisateur Séria offre alors un film non dénué de charmes et de vices que j'ai particulièrement appréciés avec mon regard de pauvre homme damné.
Un film intéressant que cette première réalisation d’un réalisateur, qui, par la suite, vira au registre de la comédie plus ou moins empâtée ! En fait j’ai quand même des reproches à faire. Il faut le dire, la psychologie des personnages n’est clairement pas assez travaillée. Le glissement des deux héroïnes est mal marqué, et les personnages secondaires apparaissent assez redondants. Disons qu’ils ont tous plus ou moins le même profil. Même les acteurs se ressemblent, c’est pour dire ! Du coup c’est vrai que le métrage met une certaine distance avec le spectateur, comme s’il prenait l’intrigue en cour de route, et qu’il fallait que le spectateur fasse quelques reconstructions, en particulier au début, lorsqu’on découvre de suite les héroïnes dans leurs actions. En clair, et vu le sujet, plus de profondeur psychologique n’aurait pas été de refus. Malgré tout Seria signe un film audacieux. Le sujet est culotté, le traitement très propre. En effet les décors sont très beaux, le choix musical judicieux, la photographie pleine de lumière et très pure contraste heureusement et fortement avec le scénario. Mais ne nous délivrez pas du mal est un film esthétique, raffiné, recherché, ce qui contraste d’ailleurs assez nettement avec des films plus tardifs du réalisateur qui ne retrouvera jamais ce sens de l’image. Pas d’horreur graphique, mais un film à l’histoire sombre, piquante, plutôt fluide et agréable à suivre. Mais ne nous délivrez pas du mal séduira les amateurs d’horreur réaliste, même le concept aurait peut-être pu être poussé encore plus loin. Néanmoins il n’y a pas à dire, c’est un film appliqué, original, et qui reste à mon sens un de ces métrages de genre à voir de la période, qui nous a quand même servi pas mal de ces métrages aux sujets tendancieux. Je donnerai donc 4 à ce métrage, qui est sûrement le meilleur de Joel Seria. Pas forcément un chef-d’œuvre, mais une bande un découvrir, à l’évidence.
Le cinéma français "underground" (même si on n'employait pas encore ce mot à l'époque) des années 70 était friand du même genre de sujet : le mal au sens large teinté d'érotisme . Si Rollin "penchait" plutôt pour le vampirisme , Joel Seria aborde dans ce film l'innocence pervertie . 2 jeunes filles décident de se consacrer au mal . Anne et Lora sont jeunes , jolies , sexy et comptent bien se "défouler" par rebellion : méchantes gratuitément, cruelles envers les animaux , aguicheuses d'hommes , les jeunettes glissent progressivement vers le mal dans une succesion d'actes pervers qui les conduiront inexorablement vers un destin tragique . Le film est intéressant car il montre d'une part que les jeunes filles sont quelque part elles-mêmes des victimes , en constatant les perversions des autres : les 2 religieuses lesbiennes , les hommes qui cèdent trop facilement à leurs pulsions "pédophiles" face à ces 2 jeunes filles à peine sorties de l'adolescence . Dès lors , leur révolte est inéluctable . D'autre part , il montre que Anne et Lora sont finalement prises à leur propre piège et dépassées par les évènements : quand elles aguichent un homme , elles manquent de subir à chaque fois un viol en règle dont elles n'échappent que de justesse . Dès lors , le film montre les limites de leur débauche et rend compte qu'elles oscillent finalement sans cesse entre la maturité de leurs envies de perversion et la fragilité de leur jeune âge , leur volonté de faire le mal mais leur peur d'aller pourtant trop loin . Jeanne Goupil et Catherine Wagener sont parfaites dans ce rôle ambigu , tantôt anges , tantôt démons . Le réalisateur n'hésite pas à dévoiler le corps des jeunes filles , par ailleurs toujours court-vêtues dans un film gentiment libertaire qui sous couvert de cette perversion de l'innocence dénonce surtout la décadence de "l'élite" religieuse et bourgeoise ...
Ce n'est pas que je m'attendais particulièrement à du grand cinéma mais au vu des critiques positifs que j'ai lu sur ce film je m'imaginais quelque chose de plus sulfureux et dérangeant. L'idée est là et les jeunes actrices troublantes et excellentes dans leurs rôles mais tout tombe à plat car si le propos subversif est là il est par contre altéré par une réalisation trop classique qui ne fait preuve d'aucun sens de l'imaginaire ni de fantaisie. Si Mais ne nous délivrez pas du mal a perdu de son effet de nos jours ce qui le pénalise surtout c'est l'absence d'une atmosphère réellement travaillée.
Mais ne nous délivrez pas du mal, comme tous les films de Joël Séria est profondément ennuyeux. Les deux adolescentes ne jouent pas trop mal (quoique?) et rigolent sans arrêt pour rien. Simplement c'est une histoire qui est faite pour choquer (pas moi, le public), tous comme le sera le navet Les Galettes de Pont-Aven... Séria sera un peu meilleur avec San-Antonio ne pense qu'à ça, toujours avec Jeanne Goupil. Quant à Marie-Poupée...je n'en parle même pas... Pour ce qui est de Catherine Wagener, elle est abonnée au rôle de "petite vicieuse" et finira dans l'érotique, en passant entre autres par du Max Pécas, elle meurt seule et dans la misère.
Un très bon film de Joel Séria, premier film du réalisateur, et par la même occasion première collaboration avec Jeanne Goupil, sa compagne, interprétant un des deux personnages principaux. "Mais Ne Nous Délivrez Pas Du Mal" est un film original et audacieux, intéréssant dans ses étranges idées et plein d'un humour très particulier mais efficace !
Un film qui avait fait un énorme scandale à l’époque et qui lança aussi la carrière de Joël Séria, réalisateur marquant des années 70. Et pourtant on se demande aujourd’hui en 2020 ce qui choqua, et engendra une interdiction totale de sortie pendant plus d’un an. Le sujet paraît bien léger aujourd’hui ; avec ces deux gamines, élèves de pensionnat qui veulent s’affranchir de la religion, faire les 400 coups et passer du côté de Satan. . Elles tuent bien quelques moineaux, provoquent et flirtent avec un paysan voisin , chahutent leur jardinier . Elles rigolent beaucoup de leur bêtises. IL y a un peu de blasphème anticlérical , elles ne mangent pas leur osties, la recrache et imaginent le prêtre tout nu. Mais on trouve chaque semaine des propos anticléricaux bien plus radicaux dans Charlie Hebdo. Le point de rupture sera leur rencontre avec un automobiliste en panne devant le mur du château. Elle se proposent de l’héberger puis commencera avec lui une très jolie scène de séduction devant la cheminée , séance de charme , qui tourne mal, car le monsieur bien sous tous rapports ne pourra plus se retenir et tentera de les violer. Il y aura meurtre. Les choses deviennent plus sérieuses et les filles se sentent alors entraînées dans une spirale du malheur .Le final sera une représentation théâtrale allégorique, où les flammes de l’enfer viendront tout bruler. Rien de vraiment méchant. La réalisation est brillante,et soignée, IL y a aussi beaucoup de scènes bucoliques, de promenade en vélo, et de joie de vivre paysanne qui annoncent le Joël Seria des « Galettes … » , cinéaste important des 70's.. On devine que le genre de la comédie loufoque et satirique sera le domaine dans lequel Séria sera le plus à l’aise . Il retrouvera dans ces comédies futures sa muse de ce film, Jeanne Goupil , qui deviendra sa compagne .
Voilà où peut mener la boulimie filmique à rebours, lorsque saturé par la médiocrité de nombre de films récents on cherche à se refaire une santé cinématographique dans les productions d'un passé toujours plus lointain A un moment, on tombe sur ça ! alors "ça" qu'est-ce que c'est ? Comme qui dirait; une chroniques horrifique sur les "bienfaits" des croyances (ici la religion chrétienne) sur des esprits déjà instables d'adolescentes tout autant désœuvrées que décervelées. Celles-ci n'ayant pas une seule occupation constructive, prennent un plaisir malsain à provoquer - notamment sexuellement - et à tourmenter leur entourage le plus faible et cela jusqu'à la mort (les oiseaux du benêt, scène ignoble, ou l'automobiliste) mais semble-t'il uniquement pour s'opposer aux préceptes pieux qu'on leur enfonce de force dans le crâne, car leur vie est pétrie par l'ingérence religieuse. Et on ne reste pas béatement s'embrasser lorsque l'on brûle, quand bien même la volonté de se suicider ainsi. C'est peut-être la seule touche poétique du film mais ça décrédibilise le coté réaliste. De plus, les scènes n'en finissent pas, et lorsque l'on éprouve pas du dégoût, on sombre dans l'ennui. La seule chose de positivement notable que j''aurai trouvée en visionnant ce film, c'est le choix d'une Ford Zodiac mk III pour voiture de maître. A lire le synopsis, je m'attendais à une comédie douce amère sur les errances de deux adolescentes rebelles, éprises d'indépendance, dans la campagne de cette époque., un peu dans le ton d'un "Charlie et des deux nénettes" ou d'un "Pleure pas la bouche pleine". Non, c'est autre chose et qui m'a vraiment déplu. Pour certains, il s'agit d'un chef-d'oeuvre. mais je ne comprends vraiment pas ce qui motive cette appelation. C'est même plutôt banal comme situation car beaucoup de récits s'articulent autour de ce type de dualité. Tourné de nos jours, il y a fort à parier qu'il entrerait dans la catégorie des films d'horreur ritualisés par des croyances. Mais alors film culte ou série z ?..
Subversif est un adjectif qui décrit assez bien cette réalisation de Joël Seria (qui signa peu après "les galettes de Pont Aven" ). Difficile de cataloguer ce film dans une catégorie bien précise, certains diront qu'il est fait pour choquer le spectateur, ce qui n'est pas entièrement faux il faut bien l'avouer, mais c'est avec un certain plaisir coupable que l'on suit les aventures des deux jeunes diablesses ne désirant pas rentrer dans un monde d'adultes, s'adonnant à la cruauté et à la perversité repoussant ainsi l'arrivée à un âge plus réfléchi, à un âge ou elles rentreraient dans le moule. Dérangeant ? Oui peut être, mais pas du tout inintéressant.
On comprend vite pourquoi le film a été censuré. Seulement censure n'est pas nécessairement synonyme de qualité. L'histoire devient vite redondante et on peine à se prendre d'affection pour les protagonistes.
Film très dérangeant . Mais pourquoi ces deux adolescentes pieuses viennent à faire du mal gratuitement. Joel Serria nous offre un très beau moment . Il peut choquer par sa provocation. J'ai beaucoup aimé pour public averti
Joël Séria est un des anachroniques du cinéma français, un peu à l’image de Jean-Pierre Mocky la prolixité en moins avec seulement huit films en 44 ans de carrière. Il faut dire que démarrer sa carrière avec un titre aussi sulfureux que « Mais ne nous délivrez pas du mal » ne pouvait pas mettre le réalisateur dans les petits papiers de producteurs qui ont vu immédiatement en lui une source de problèmes chose dont ils ont horreur. Le film a effectivement été interdit à sortie, finissant par acquérir aujourd’hui un statut de film culte. Il est vaguement inspiré de l’affaire Parker-Hulke qui avait défrayé la chronique en 1954 en Nouvelle-Zélande suite à l’assassinat d’une mère par sa fille et sa copine. Fait divers que Peter Jackson relatera de manière plus directe dans son film séminal « Créatures célestes » (1994). Séria ne respecte rien et surtout pas les institutions qu’elles soient familiales ou religieuses. Anne et Lore profondément perturbées par leur puberté mais aussi par un milieu familial qui les ignore sont deux adolescentes qui peut-être par rébellion envers l’institut religieux où elles passent leurs études se prennent d’une passion l’une pour l’autre à travers les écrits sataniques. Dès lors refusant d’entrer dans le monde adulte qui les attend et ne leur inspire rien de bon, elles se livrent à des jeux cruels qui ne sont plus vraiment de leur âge qu’elles poussent jusqu’à une perversité morbide. Rien ne peut les arrêter et Séria s’y entend à merveille pour montrer la seule préoccupation qu’est devenue leur relation où elles trouvent un refuge face à un monde qu’elle exècre et que Séria dans une certaine osmose avec ses deux héroïnes ne fait rien pour le rendre séduisant. On est souvent dérouté par tant de cruauté dont on sait pourtant qu’elle fait partie de la nature humaine et à tout âge même précoce : « la valeur n’attendant point le nombre des années ». Diaboliques sans doute mais aussi incomprises et cohérentes jusqu’au bout dans leur démarche fût-elle horrible, Séria nous gratifiant en bouquet final d'une acmé flamboyante à ce parcours initiatique sanglant. Un pamphlet social d’une force inouïe qui n’a rien perdu de sa subversion plus de quarante ans après son avènement. A redécouvrir d’urgence, car prémonitoire du désarroi grandissant d’une jeunesse de plus en plus en décalage avec ses aînés.