Écrivain bisexuel obsédé par la mort, Gerard rencontre l'énigmatique Christine lors d'une conférence et va peu à peu se nouer à elle, tandis que ses cauchemars et visions ne font que s'intensifier...
Pour son sixième film, son dernier en Hollande pendant plus de vingt ans, Paul Verhoeven braque sa caméra sur cet écrivain et retranscrit ses peurs, ses cauchemars et ses hallucinations, de plus en plus présentes lorsqu'il rencontrera Christine et il commencera à y voir des visions de morts et à imaginer qu'il sera peut-être le prochain à mourir. Il laisse régulièrement le doute et le mystère sur les protagonistes et notamment Christine, que l'on découvre à travers les yeux envoûtés de Gérard.
Avant même le début du film (lors du générique mêlant araignée et croix religieuse) Verhoeven instaure une ambiance bizarre, cauchemardesque et étrange qui va peu à peu s'accentuer et s'intensifier avec un soupçon de mort planant sur le récit. Fidèle à lui-même et n'hésitant pas à filmer de manière cru et naturel, voire même morbide, Verhoeven laisse toujours planer l'ambiguïté entre l'imaginaire et la réalité.
Alors, entre pulsions, tabou, religion ou encore vision, Verhoeven aborde beaucoup de thèmes et il est parfois trop confus et commet quelques maladresses, notamment vis-à-vis de la religion. C'est aussi dommage que certains personnages ne soient pas ou peu exploités et que la dernière partie du film soit un peu moins convaincante, mais rien empêchant d'être absorbé par l'atmosphère du film et les tourments du personnage principal, très bien interprété par Jeroen Krabbé.
Bref, sans être un Verhoeven majeur, il n'en reste pas moins fortement intéressant, que ce soit par les thèmes qu'il aborde mais surtout par l'atmosphère mise en place tout le long, oscillant entre étrange, morbide, crue et surnaturelle.