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Redzing
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1,5
Publiée le 30 mai 2024
Au fur et à mesure que j'avance dans sa filmographie, le cinéma d'Abel Ferrara me parait de plus en plus inégal. Certes, le bonhomme affiche des idées et des propositions parfois audacieuses, mais qui peuvent être handicapées par ce que j'appellerai presque un non-film. "New Rose Hotel" fait pour moi partie de cette catégorie. Il y a la bonne idée de se centrer sur deux espions industriels, dont la spécialité est d'assurer le transfuge de cerveaux, d'une entreprise à une autre. Et puis l'on retrouve deux comédiens de grand talents (Willem Dafoe et Christopher Walken), sans qui tout le film s'effondrerait sur place. Déjà, le manque de moyens est criant. Les costumes sont très souvent les mêmes. Les décors se limitent à quelques bars et chambre d'hôtel, le reste étant des inserts de caméra DV immonde, façon vidéo surveillance. La photographie est au mieux quelconque, au pire assez moche. Tandis que l'intrigue d'espionnage n'est même pas au second plan. Les événements sont reléguées en arrière-plan par quelques dialogues expédiés. "New Rose Hotel" évoquant simplement la romance entre l'un des deux espions et une prostituée mystérieuse. Et j'ai eu du mal à gober ça. Entre le fait que Willem Dafoe a 20 ans de plus qu'Asia Argento. Et que celle-ci, si elle a le physique de l'emploi, ne pas particulièrement bien la comédie. Il faut quand même dire un mot sur le final assez lourd, qui se contente pendant près de 15 minutes de nous rebalancer des images du premier acte du film (qui dure à peine 1h30). On passe pas loin du footage de gueule...
Deux consultants de la business intelligence (avant la généralisation des mots à la con on disait « agents de l’espionnage industriel ») recrutent une chanteuse de bar pour un coup à 100 millions de dollar, en lui proposant 1 million pour détourner la future victime du droit chemin. Jamais sans doute Asia Argento (Sandi) aura été aussi belle, langoureuse et sensuelle. Habitée par le rôle, elle inspire Abell Ferrara qui réalise un de ses plus beaux films sur le plan de l’esthétique. Sans doute fascinée par son actrice, il finit par faire deux fois le même film en la déshabillant un peu plus au fur et à mesure de cette tragédie de l’amour que vit Willem Dafoe (l’un des espions) en très grande forme. Ayant la sotte idée de tomber amoureux il a sans doute raté le coche lorsque la belle Sandi lui propose le mariage. Mais peut être pas, car la fin peut se comprendre de trois manières différentes, en excluant une version fantasmée (qui en serait une quatrième). Si l’écriture du scénario est carrément relâchée, en plus du remarquable couple central, le casting est globalement excellent (même si Walken livre une prestation confuse et que le rôle d’Annabella Sciora est tellement réduit qu’il est sans utilité). Erotique et décontracté, le film s’orne d’une scène avec de jolies asiatiques vêtues de cuir rouge. Très décoratif et libidineusement agréable bien que ne faisant pas avancer l’histoire d’un iota. « New Rose Hotel » est souvent comme ça : parfois gratuit scénaristiquement parlant, mais tellement grandiose par moments, prouvant que le réalisateur s’est laissé entraîner par les personnages et le plaisir de filmer avec une perte de maîtrise acceptée mais jouissive.
Je ne connais guère le cinéma de Ferrara. Mais la somme des retours que j'en ai eu font un résultat mitigé. Alors j'y vais je me lance, je tombe sur ce film "par hasard" j'entends par là que j'avais pas forcément une envie folle de le voir mais il me passait sous la main alors ça faisait un prétexte. Et bah je suis clairement déçu. Au fond si la photo et la musique sont au poil, la réalisation trop appliquée ne dégage rien. En fait tout ça c'est très surfait, on a aucune forme d'intensité dans ce film. Le tout ne dégage rien n'inspire rien même pas une ambiance particulière qui aurait pu être superbe en vu de l'esthétique et de la plastique du film. Mais voilà pour faire simple la sauce ne prend pas. Tout est déjà vu et revu en terme de scénario, de personnages, etc. En bref c'est plutôt l'ennui qui habite le film, dommage parce qu'il y avait moyen de faire un truc sympa, pas génial mais sympa. Ca ne me donne pas envie de poursuivre la carrière du mec mais je serais bien obligé à un moment ou à un autre, j'espère simplement tomber sur quelque chose de foncièrement plus intéressant que ça...
Bonne ambiance, bonne réalisation, bonnes interprétations mais le scénario m'a beaucoup moins convaincu. Abel Ferrara a tenté de compliquer inutilement son histoire vers la fin pour la rendre plus alambiquée. Cette incursion dans le style de Lynch ne va pas à Ferrara et plombe un film pourtant pleins de qualités.
Petite production de Ferrara qui retrouve l’immense Christopher Walken qui lui a valu ses deux plus belles réussites avec “Le Roi de New York » et « Nos funérailles ». Il est ici affublé de William Dafoe ce qui nous donne l’une des plus belles brochettes de « Gueules » d’Hollywood. On est dans un film centré sur l’espionnage industriel et distillant une ambiance rappelant étrangement l’atmosphère glacée du « Demon Lover » d’Olivier Assayas (2002) . Ici tout le business se traite dans les boîtes de nuit d’une grande métropole japonaise. La belle Asia Argento sera utilisée par les deux comparses pour séduire un « cerveau » de l’industrie afin de lui soutirer les renseignements utiles. Le film vaut surtout pour son numéro d’acteurs. Dans la dernière partie on assiste à un long retour en arrière qui nous repasse toutes les phases de l’arnaque laissant ouvertes toutes les pistes possibles (Asia Argento a t’elle vraiment rencontré le pigeon ? est-elle de mèche avec Dafoe pour rouler Walken ?…). Ferrara nous laisse sur ce petit dilemme et conclut son film par une jolie queue de poisson. Une bonne surprise pour un Ferrara dont les films suivants ne seront plus à la hauteur de l’lilluminé baroque qu’il fut de 1984 à 1996.
La mise en scène et la réalisation sont de haut niveau, les acteurs aussi mais j'ai eu du mal à accrocher au scenario et j'ai trouvé la fin plate... Il aurait pu couper 10 minutes avant c'était pareil... spoiler: (le petit sourire dans le lit en moins) C'est un film visuellement agréable à regarder mais ça manque de rythme. Peut être le meilleur rôle d'Asia Argento mais certainement pas le meilleur Ferrara.
Quel curieux destin que celui de "New Rose Hotel" avec lequel Abel Ferrara conclue une fructueuse décennie 1990. Sorti dans l'indifférence générale, il gagna petit à petit le coeur d'un cercle d'initiés au point de se retrouver parfois classés parmi les meilleurs longs-métrage de la période. Quoi qu'il en soit l'opus constitue un objet étrange. Cette étrangeté se retrouve au sein de l'habillage esthétique ; l'ensemble est orchestré dans un rouge vif intéressant aux allures crépusculaires. Mais le fait que le film soit tourné en image basse résolution de type vidéo ne le sert pas. Quant à l'intrigue, elle demeure essentiellement brouillonne, tantôt remarquablement développée, tantôt bâclée à outrance. Le cinéaste peut ainsi remercier les habitués Christopher Walken et Willem Dafoe (d'ailleurs co-producteurs du film) qui parviennent à rehausser l'intrigue et l'ensemble par leur interprétation. À eux s'ajoute une Asia Argento plus sensuelle et vénéneuse que jamais.
Un titre qui sonne bien, deux « gueules » du cinéma US (Christopher Walken et Willem Dafoe) que l’on est content de voir associées, la sensualité vénéneuse d’Asia Argento, le style d’Abel Ferrara (qui capte formidablement les univers urbains et nocturnes), une histoire d’espionnage prometteuse… Tout semblait réuni pour faire un bon film. Mais, si la première partie est assez réussie (mystérieuse, sexy, inquiétante, envoûtante), le scénario se délite ensuite peu à peu. La dernière demi-heure n’est qu’une remémoration confuse et laborieuse de scènes passées. Et l’exercice de style, finalement, tourne à vide.
Impression mitigée, comme souvent chez Ferrara. Qu'il soit un thriller ou pas, intrigue prétexte ou non, un film a le droit d'avoir un scénar digne de ce nom. Ce n'est pas le cas ici, tant il tient sur un post-it, un peu comme "Bad Lieutenant". Heureusement, le réalisateur réussit dans ce qu'il sait faire le mieux : poser une ambiance qui colle à l'obsession de ses personnages, à l'aide d'images fiévreuses et d'acteurs possédés. Le duo Walken/Dafoe (quelle belle idée de réunir ces deux lascars à l'écran!) fait le boulot, le premier tout en grâce, mouvements félins et esbroufe, le second dans le registre torturé. La dernière demi-heure où il se trouve seul avec ses obsessions (et le spectateur avec les flash-backs), est un morceau de cinéma assez fascinant. Pour peu évidemment qu'on ait tenu jusque là...
Asia Argento, Christopher Walken et Willem Dafoe livrent une de leurs meilleures performances dans cette troublante réflexion sur l'identité, brillante machination à la mise en scène virtuose signée Abel Ferrara. Si la dernière demie heure, exclusivement constituée de flash-backs, semble assez superflue à première vue, elle trouve en fait toute son utilité en insistant sur les éléments clés de l'intrigue, éclaircissant les zones d'obscurité du récit pour finalement inviter le spectateur à se rendre compte de tous les rouages de cette machination, montée par Sandii, la beauté que Fox, homme ambitieux, pensait insignifiante. À l'instar de X, la principale victime de Sandii, nous sommes trompés par les sourires de celle-ci. Vous l'aurez plus ou moins compris (oui, je peine à trouver mes mots là !), New Rose Hotel est un excellent thriller dôté, en plus de cela, d'une bande originale de premier choix et d'une photographie exemplaire.
J'hésite entre l'une des plus grande supercherie de l'histoire du cinéma et le quasi génie. Pour ce qui est de la supercherie, je serais pas loin d'affirmer que le guss, Ferrara, après avoir terminé son lot de prises et renvoyé tout le monde au bercail, s'est retrouvé fort désappointé en voyant que son film une fois monté ne lui tenait que 50min. Solution : "O! Ben je vais repasser des passages déjà vu, et au ralenti en plus!". D'un autre côté, les couleurs, le rythme, la musicalité, le jeu des acteurs, etc. fait que ce film transpire de sensualité. A voir en bonne compagnie!
Un film d’Abel Ferrara qui fait furieusement penser aux cinémas de D. Lynch ou de D. Cronenberg, entre anticipation ancrée dans les tendances les plus modernes de nos sociétés et méta-fiction. Au début on croit voir un film inabouti, avec le sentiment déconcertant que le réalisateur semble bien ne pas se soucier que son film aboutisse. On comprend ensuite qu’on assiste à une fiction qui joue à se construire, puis à se déconstruire, pour se réduire à ne plus être qu’une rêverie du personnage joué par W. Dafoe. On entrevoit que le récit actualise les figures mythiques du démiurge, de Pygmalion, de la femme fatale. Les manipulateurs se prennent à leur propre jeu. Le scénario de Ferrara n’a pas le génie de l’anticipation de Cronenberg, ou le sens foncier de l’étrange de Lynch. Mais tout de même, pas mal, envoûtant au final.
Film à l'atmosphère feutrée et sensuelle (vénéneuse même). Un trio d'acteurs idéaux pour ce genre (Asia Argento, Christopher Walken et Willem Dafoe). Par contre l'histoire est confuse et même pas toujours bien construite, difficile d'accrocher au scénario.