Ça n'est un secret pour personne : faut vraiment se les peler les films de Werner Herzog. Mais le jeu en vaut bien souvent la chandelle. D'ailleurs, en parlant de jeu, il y a une chose qui est bien avec celui d'Herzog : il n'y a qu'une seule règle et elle mène à la Mort à chaque fois. Kaspar Hauser : l'histoire d'un homme qui, toute sa vie, fut retenu prisonnier dans une cage, chaîne à la cheville. Jusqu'à ce que, sans raisons, fut qu'il devait non pas recouvrer, mais connaître la liberté. Bon, comment parler de ce film ? Il faut oublier toute velléité de voir de la péripétie et du retournement de situation, sous peine de vivre un véritable enfer. Il n'y a qu'une seule façon de l'aborder : se concentrer sur un seul et unique personnage. Si l'on y parvient, c'est gagné. Et pour cause, tout tourne autour de Kaspar. Il est cette homme-enfant qui s'émerveille (sans niaiserie) et s'interroge sur tout ce qui l'entoure. Tout ce qu'il voit, touche, entend et même imagine, l'enrichit. Il ne comprend rien (ou si peu) au monde dans lequel il vit, mais est conscient qu'il ne tourne pas comme il le devrait. Décrit comme ça, il vous ferait penser à Forrest Gump, n'est-ce pas ? C'est normal, il en est comme le grand frère. Pendant 1h50, il ne se passe pratiquement rien, mais ça n'a pas d'importance. L'attachement à Kaspar est immédiat. A ce titre, Bruno S. impressionne une nouvelle fois. Ce type était un acteur bluffant. Il fut le seul à ne jamais le savoir. Il ne joua que dans deux films, avant d'en retourner à sa vie de musicien des rues. Et on ne l'a plus jamais revu, ni même entendu parler de lui. Je me suis toujours demandé s'il tirait quelque fierté de son court passage au cinéma, mais j'espère que oui. Car ne pas être du métier et voir son nom associé à deux films comme cette "Énigme de Kaspar Hauser" et "La Ballade de Bruno", franchement, ça casse quelques briques.