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Un visiteur
3,0
Publiée le 15 juillet 2011
L'énigme de Kaspar Hauser, de Werner Herzog (1974). L'histoire vrais de Kaspar Hauser, jeune homme dont on ne connait pas l'origine. Ne sachant ni parler, ni écrire, le maire de Nuremberg le prend sous son aile. Des aire de "l'enfant sauvage", mais ils n'ont pas vraiment la même volonté. Ce film veut surtout retracer la vie du personnage. Par moment quelques "flashback" nous font entrer dans ces souvenirs, ou peut-être ces rêves. Il se veut parfois critique (religion "forcé", statut de la femme à l'époque, etc ...). Une photographie plutôt bonne (certains plans sont juste magnifiques), sur fond de musique classique. La première image, montrant un champ de blé sur lequel le vent souffle, sur fond de Sarabande, était jouissif. (Il y a un autre plan du type, sur une barque cette fois, au milieu du film). Très bon, et il porte bien son nom, d'énigme.
Herzog est un cinéaste fascinant. Ses films des années 70 et plus ont une grande place dans le cinéma contemporain. "L'énigme de Kaspar Hauser" est un film étonnant, à la fois drôle et totalement cruel. L'histoire d'un homme qui a été enfermé dans une cave et écarté de toute humanité jusqu'à ce que son "bourreau" le livre au monde réel, un monde qu'il regrettera, un monde qui le conduira à sa perte, contrairement à sa petite cellule initiale... Sujet fort, sous la forme d'une expérience initiatique façon "La Dispute" de Marivaux et une œuvre d'apprentissage façon "Candide", "L'énigme de Kaspar Hauser" est une véritable énigme en soi, par son thème visionnaire, ses personnages, ou plutôt son personnage hors du commun, parfois assez pessimiste vis à vis du monde, de la nature de l'homme, parfois très humain, lumineux et à certains moment mystique. Par son aspect poétique, ses intermèdes façon ancienne pellicule et ses longs plans contemplatifs de la nature, et étant grand admirateur de Monsieur Malick, cette touche cinématographique est toujours un réel plaisir. En poussant loin sa réflexion sur l'éventualité d'un homme sans éducation, sans contact extérieur, Herzog réussit un film unique, touchant et philosophique, porté par un acteur formidable, Bruno S., dont le personnage devient attachant et totalement authentique.
3sur5 C'est, comme souvent, une énigme authentique et historique que Werner Herzog traite dans son film, l'un de ses premiers longs-métrages. Kaspar Hauser fut tiré vers l'âge de seize ans de l'obscurité absolue d'une cave ou le jeune homme appréhenda ses premières sensations. Le personnage incarnait ainsi le stade primaire de toute humanité ; on peut affirmer qu'en quelque sorte, il était une sorte d'anachronisme de l'évolution. Pour son film, Herzog se détourne de la réalité du fait divers et se désintéresse de la genèse de cette condition (on saura cependant, quoiqu'assez vaguement, pourquoi l'homme a grandi enfermé, mais pas par qui) qui pourtant alimenta une foule de fantasmes. Il livre une oeuvre émouvante et emprunte de poésie bucolique, malgré les quelques longueurs de la première partie (lorsque Kaspar, l'être ''minimal'', entame malgré lui sa renaissance) et un relatif manque d'imagination dans son approche. D'emblée, Herzog évite un écueil élémentaire : il ne fait pas l'éloge du repli sauvage, n'associe pas Kaspar à la pureté ou la vertue [d'ailleurs, à une nuance près, ce n'est pas un individu issu de l'état de nature, mais de celui de la claustration - dans les deux cas, il y a bien absence de lien aux structures et aux schémas de pensées de l'Homme]. Le cinéaste-documentariste préfère envisager Kaspar Hauser comme un sujet d'étude et d'expérimentations. Comment appréhendes-t-on le monde quand on a connu que le Néant ? Herzog y voit une façon de proposer de redécouvrir ce monde d'un oeil neuf, et saisit ainsi l'occasion de mesurer le cynisme et la méchanceté inhérente aux frustrations de l'homme contemporain, mais aussi à sa gêne devant le spectacle que constitue Kaspar. C'est que, jusque pour le public face à l'écran, une telle vision partage entre une curiosité sans doute teintée de voyeurisme attendri et une profonde répulsion, car c'est la démonstration de ce que serait tout être sans la moindre ouverture à la civilisation. Cependant Herzog dresse le portrait de ''son'' Kaspar Hauser avec sobriété et humilité, n'accordant que peu de place à la mise en scène du dégoût ou du rejet. S'il passe un peu outre l'avènement d'une vie affective pour Kaspar, il le montre s'épanouissant dans sa quête du Beau et de la connaissance. Néanmoins, Kaspar est malheureux parmi les Hommes (il s'adapte à leur rigidité mais ne reste que pour quelques nouveaux repères qui l'enchante - comme le piano) et meurtri d'y être promu en singe savant. Soumis aux spéculations hasardeuses et fantasques, aux ambitieux sans scrupules scrupules et aux esprits normatifs étriqués, Kaspar découvre la cruauté et l'avidité du monde et de ses animaux sociaux. Par son absence de préjugés, il est sceptique devant les certitudes de ces derniers (à l'instar d'Aguirre, il s'agit pour Herzog de placer la déraison au coeur même des fondements et des motivations de l'Homme). Le réalisateur en profite pour le faire se heurter à la religion, comme si elle montrait les limites des aptitudes de l'Homme. Si Herzog apparait agnostique, il ne manquera pas non plus de faire de son héros un martyr de l'intolérance, ce qui participera peut-être au couronnement du film par le Jury Oecuménique cannois.
Histoire sur un homme ayant passé ses 20-25 permières années en prison, sachant à peine marcher et parlant avec difficulté. Herzog ne cherche pas à expliquer le pourquoi de l'enferment de cette homme, mais plutot de se mettre de son point de vue, du premier regard qu'un etre humain porte sur la nature ainsi que sur son entourage. Les plans sur la nature en mouvement (blé au vent, riviere...) sont d'une grande beauté, mais hélas le film souffre d'un rythme très lent, et certaines scènes manquent de cohérences.
Il y a des films qui vous reste graver dans votre tête, que se soit par ses images ou par ses son (Ici la voix de Kaspar). Karpar Hauser est l'un de ces films là, un film qui se taille une place dans votre cerveau pour vous rapeller de temps en temps. Car on a juste envie de dire c'est beau. Et oui du Herzog c'est beau. Et on a encore envie de le redire : c'est beau. L'acteur (un amateur rapellons le) est fabuleux de justesse.
On est toujours sûr de ne pas se tromper quand on regarde un film d'Herzog, technique impeccable avec un visuel proche des peintures des plus grands maîtres et une construction narrative intéressante. Les thématiques sur l'être humain sont toujours traitées avec beaucoup d'intelligence voire d'humour dans des histoires fabuleuses partant parfois de simples faits divers comme cela semble le cas ici. Une bonne histoire et un visage intéressant et souvent peu flatteur d'une certaine humanité. Le film pourrait ressembler à une adaptation cinématographique de l'idiot de Dostoïevski où un personnage d'une pureté "maladive" est confronté presque malgré lui aux autres.
De tous les cinéastes allemand de la grande génération des années 70-80, Herzog doit être le plus marqué par le Romantisme. Il se trouve que l’action de son film se situe en Allemagne à l’époque du romantisme tardif. Kaspar Hauser a d’ailleurs les caractéristiques d’un personnage de ce courant : une individualité lunaire, innocente, victime de la société, ne distinguant pas entre le réel et le rêve, un personnage venu de nul part. Il ressemble à la fin à une sorte de pythie ou de fou voyant racontant ses visions. C’est formellement, le film le plus sobre de son réalisateur, qui peut avoir tendance au pathos, mais un des plus radicaux sur le fond. Bruno S. est terriblement émouvant. La scène ultime peut être vu comme de la dérision acide.
Histoire vraie, étonnante, bizarre mais vraie et la première force du film est justement une très grande fidélité aux faits historiques avérés. Herzog arrive justement a recréé une sorte d'ambiance mystérieuse (une de ses spécialités) qui colle parfaitement au destin peu commun de ce Kaspar hauser qui n'est au final pas sans rappeler un certain Masque de fer. Bruno S. qui tient le rôle principal est à la fois une force et le problème du film à cause de l'émotion... Au début surtout le côté "robot" est trop appuyé et manque d'humanité. Dommage car le chef d'oeuvre n'est pas loin. En tous cas c'est un film aussi surprenant que l'histoire qu'il relate. A voir.
Une histoire incroyable (qui est revenu dans l'actualité d'ailleurs) sur un homme incroyable. Conte philosophique moderne, le film est très réussi mais moins subjuguant que certains autres films d'Herzog, réalisation impeccable .
Un très beau film, magnifiquement accompagné de la musique de Pachelbel et celle d'Albinoni. La principale révélation de cette oeuvre baroque restera Bruno S., jeune acteur amateur au passé difficile et au destin avoisinant celui de ce personnage touchant qu'est Kaspar Hauser. Plastiquement, le film est magnifique et la mise en scène de Werner Herzog est incroyablement constante dans sa maîtrise. Une très jolie fable sur l'apprentissage et le savoir, qui évite le piège du cours de philosophie démonstratif et pompeux. Ici, tout est très visuel ( comme toujours chez Herzog ) et poétique. L'intérêt de ce film réside moins dans le pourquoi que dans le comment : en effet, on ne sait pratiquement rien du passé de Kaspar Hauser et l'on n'en saura guère plus à la fin du film. Il s'agit de voir ( et c'est là toute l'originalité du film de Werner Herzog ! ) comment un bébé de 30 ans découvre le monde après toute une vie d'inaction. Il en résulte une oeuvre poignante, jamais condescendante et incroyablement sensible. Werner Herzog est décidément un artiste étonnamment moderne. Et pour cause : son film n'a pas prit une ride. Brillant.
Un chef d'oeuvre !!!!!! CAvec les memes elements que truffaut et son "enfant sauvage" (acteurs non professionnel, meme époque, histoire similaire) Herzog nous sort un film bien plus intérressant bien plus prenant bien plus violent (au bon sens du termes)
un grand bravo et à voir en V.O meme si le peu de VF que j'ai testé semble respectueux
Werner Herzog (Coeurs de verre, Aguirre: la colère de Dieu) met en scène l'histoire vraie de l'enfant sauvage Kaspar Hauser, l'un des cas psychologiques les plus troublants. Herzog retranscrit parfaitement l'ambiance énigmatique et intimiste nécessaire à la bonne diffusion des émotions que l'intrigue nous propose. Un bon cru, servi par une BO impeccable.
Je n'avais encore jamais vu de films de Werner Herzog. Encore une lacune à ma culture cinématographique. Je commence bien avec ce film ! Il est tout simplement fantastique. Au début, je me suis cru dans un film de Tarkovski avec les préludes et les interludes de paysages à gros grain sous fond de musique classique. On se croirait devant un tableau de Seurat.
Herzog utilise le prétexte de "l'homme sauvage" (joué magnifiquement par Bruno S. qui a vécu une enfance un peu similaire à celle de Kaspar Hauser et qui l'atout majeur du film) pour remettre en cause notre vision de la vie, la religion, le rôle de la femme... et finalement nous faire réfléchir sur l'essence de notre vie. Ce film m'a aussi fait penser par moments à un autre monument du cinéma : "Elephant Man" qui en utilisant le même procédé (un être différent des autres et ayant vécu à l'écart se retrouve en société) aborde le thème du droit à la différence. Je pense d'ailleurs que je vais le revoir assez vite !
ce n'est pas un film, ce n'est pas un personnage, c'est un sublime malaise qui fait froid dans le dos , qui séduit, qui fait peur, qui nous pose des questions sur nous-même qui sont sans réponse. Chronique intemporelle qui nous fait mal par sa conclusion.