C'est lorsqu'il préparait son deuxième long-métrage, Vinyan, en 2007, que Fabrice du Welz a rencontré Béatrice Dalle. Celle-ci s'était vu offrir un rôle dans le film mais a préféré décliné l'offre car elle ne parlait pas bien anglais. Néanmoins, la comédienne et le réalisateur sont restés en contact et ont même failli collaborer sur Alléluia.
Fabrice du Welz a toujours été impressionné par Béatrice Dalle : "sa filmographie, sa personnalité, mélange de puissance et de fragilité, m’ont toujours aimanté et j’ai toujours pensé que faire un film avec elle serait une aventure formidable." Après plusieurs projets avec l'actrice qui n'ont pas vu le jour, le réalisateur belge a contacté Gary Farkas avec l’idée de consacrer un documentaire à la comédienne qui marcherait sur les traces de Pasolini.
La Passion selon Béatrice a été conçu comme un docu-fiction, un objet hybride "qui plongerait Béatrice [Dalle] dans des situations périlleuses avec pour objectif de sonder encore plus loin son humanité", explique le réalisateur. Lors des repérages à Rome et en Sicile, Fabrice du Welz a décidé de transformer le projet en fiction, dans laquelle l'actrice irait à Rome pour tourner dans un film d’Abel Ferrara puis se rendrait à Palerme dans un camp de migrants : "À la manière d’Europe 51, le chef-d’œuvre de Rossellini, nous envisagions ce film comme une grande descente en bonté chez Béatrice jusqu’à un abandon total, absolu et sans retour". Au final, le cinéaste a décidé de revenir à une forme documentaire, plus simple dans sa réalisation et sa production.