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Yves G.
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4,0
Publiée le 7 juillet 2024
Sorti en 1927, "Napoléon" est considéré comme l’un des chefs d’oeuvre du cinéma mondial. C’est aussi un film maudit qui connut une histoire épique. Abel Gance en nourrit l’idée en découvrant la fresque de D.W. Griffith "Naissance d’une nation". Son projet initial était de consacrer à la vie de l’Empeureur huit épisodes, de sa jeunesse à sa mort à Saint-Hélène. Mais le coût de l’entreprise le contraignit à n’en tourner que les deux premiers. Son "Napoléon" s’achève donc au début des campagnes d’Italie en 1796.
"Napoléon" connut plusieurs versions à tel point qu’il est devenu difficile avec le temps d’en identifier l’originale. C’est qu’Abel Gance y retravailla durant toute sa vie, ne perdant jamais l’espoir de mener son projet à terme. Il tourna même en 1960 en Yougoslavie un Austerlitz. Sa toute première mouture, diffusée à l’Opéra-Garnier en avril 1927, accompagnée d’une musique de Honegger, durait 3h47. Une autre version diffusée en salles quelques mois plus tard en deux volets dure elle 9h27. En 1934-1935, Gance décide de sonoriser son film. Il tourne de nouvelles scènes, modifie le montage. Le résultat est condensé en 2h20. À cela s’ajoutent les nombreuses restaurations qui ont été entreprises, notamment par Kevin Brownlow dans les années 80 pour un métrage de 5h environ. En 2008, la Cinémathèque française a chargé le chercheur Georges Mourier d’entreprendre une vaste expertise du fonds Napoléon et de restaurer le film dans sa version « originale ». L’entreprise s’est avérée bien plus longue et bien plus coûteuse que prévue. Elle a duré seize ans et aura coûté 4,5 millions d’euros. Georges Mourier en présentait hier le résultat à la Cinémathèque où son film "Napoléon vu par Abel Gance" était projeté de 15h à 23h avec une entr’acte d’une heure.
Le résultat est monumental. Certes, comme tous les films muets, "Napoleon" a vieilli. Le jeu des acteurs en particulier est furieusement démodé. Sa durée obèse est un autre obstacle à son accessibilité : ses deux parties durent respectivement 3h40 et 3h25. Mais si l’on a la vessie suffisamment élastique, le jeu en vaut la chandelle. "Napoléon" n’est jamais ennuyeux, sauf peut-être durant l’interminable siège de Toulon qui s’étire pendant quarante minutes sous une pluie diluvienne à la fin du premier volet.
Le propos du film a depuis sa création suscité la controverse. Si Abel Gance se targue d’avoir scrupuleusement respecté les faits, on lui reproche les libertés qu’il aurait prises avec l’histoire (c’est le même procès qui a été fait récemment à Ridley Scott). Pour lui, Napoléon est l’homme d’ordre qui met fin aux excès de la Révolution française avant d’en exporter les idéaux en Europe. On lui reproche surtout le culte excessif qu’il voue au futur Empereur présenté comme un homme providentiel, doté de pouvoirs quasi-surhumains. Cette lecture « fascistoïde » tombe bien mal dans le contexte politique actuel !
Ce biais difficilement contestable risque de nuire au plaisir que les spectateurs les moins cocardiers seraient susceptibles de prendre. Mais on aurait tort de trop s’y arrêter. « La lecture politique ne doit-elle pas, pour une fois, s’effacer devant l’immensité créatrice de l’oeuvre ? » s’interrogeait René Fauvel.
« Il n’y a pas dans le film un seul passage sans originalité technique » écrivait Léon Moussiniac. Pour le spectateur blasé de 2024, ces innovations n’en sont plus. Mais il faut concevoir ce qu’elles représentaient en 1927, alors que le cinématographe était encore un art balbutiant. Caméra subjective, plans-séquences, split screen… Abel Gance a imaginé une nouvelle grammaire du cinéma. Certains effets ont bien vieilli. Ainsi de la caméra pendule qu’il avait suspendue au-dessus de la Convention pour en filmer les houleux débats, montant en parallèle le fragile esquif dans lequel Napoléon manque de se noyer en fuyant la Corse de Paoli en 1793. Ainsi aussi des surimpressions dont Gance use et abuse (jusqu’à seize dans le même plan).
Incroyablement novateur par ses techniques, "Napoléon" reste admirable par la richesse de son scénario qui mêle plusieurs genres. Au premier chef, bien sûr, "Napoléon" est un biopic, un drame épique. Mais il ne reste pas prisonnier de ce seul genre – ce qui aurait été d’un ennui étouffant pendant sept heures. "Napoléon" fait des détours par le mélodrame, notamment avec le personnage de Violine, interprété par la future star Annabella, amoureuse en secret de Napoléon (on pense au personnage d’Eponine dans Les Misérables et à la passion secrète qu’elle nourrit pour Marius). Et, avec beaucoup de modernité, il fait un détour par la comédie, avec l’épisode des dévoreurs de dossiers (deux greffiers du Comité de salut public qui faisaient disparaître les dossiers de certains accusés en les avalant) et plus encore avec le personnage récurrent de Tristan Fleuri, interprété par le grand acteur russe Nicolas Koline.
Il faut dire un mot de la musique de Simon Cloquet-Laffolye, une partition de plus de sept heures, interprétée par les orchestres et le chœur de Radio-France, qui emprunte à tous les styles musicaux de Haydn à Penderecki. Elle est éblouissante. Un bémol (!) peut-être : son omniprésence. Le silence parfois aurait eu du bon.
Un. Chef-d’œuvre hypnotique, à voir absolument. cette version restauré est exceptionnel. 15 ans de restauration pour l’image et trois ans pour la musique recomposée.!
Ps: vu avant-première à la cinémathèque. Une véritable œuvre qu’on devrait montrer à tout le monde en ces temps où la république est menacée ! C’est tellement exceptionnel que quatre heures pour la première partie passe à toute vitesse!
Un sommet de l'histoire du cinéma enfin reconstitué dans sa version initiale. La première partie comporte plusieurs séquences sublimes, de l'enfance prémonitoire de Bonaparte au siège de Toulon. Des innovations techniques, comme le split screen, sont admirablement mises en valeur. Autour de l'excellent Albert Dieudonné est composé un casting de qualité avec notamment Annabella (Violine Fleuri) et Antonin Artaud (Marat). Un évènement.
Difficile à noter car 5/5 pour l'audace, l'inventivité, le génie créatif de Gance et le jeu de Dieudonné qui joue Napoléon. Mais le film est trop didactique. Gance veut tout montrer, trop montrer, du coup on est presque plus dans le documentaire mais qui s'étire. Le film est néanmoins à voir au moins une fois dans sa vie si on est cinéphile. Et n'oublions la musique, qui elle est de 2023/2024, tout bonnement une grande réussite.
Merci au Ciné St Leu d’Amiens de nous avoir présenté le film « Napoléon vu par Abel Gance » en 2 parties, l’une de 3 h 51 et l’autre de 3 h 27 allant de l’école de Brienne au début de la campagne d’Italie en 1796. Cette épopée dans sa « grande version » est inédite et n’a jamais été vue depuis 1927, car elle est le fruit d’une aventure de 16 ans sans précédent dans l’histoire de La Cinémathèque Française, avec une version remastérisée en 5K conforme aux souhaits initiaux d’Abel Gance… Une reconstruction menée par Georges Mourier et dotée d'une partition musicale d’une grande qualité de Simon Cloquet-Lafollye, enregistrée par les orchestres de Radio France. Sur le plan cinématographique, on ne peut que saluer les prouesses d’Abel Gance avec ces mouvements de caméras (travelling, balançoire…), ses images superposées (jusqu’à 16 images) et ce superbe triptyque pour la campagne d’Italie. Dieudonné est excellent avec son regard hypnotique aquilin et sa force de conviction. Certes quelques longueurs et mièvreries de nos jours et quelques libertés prises avec l’Histoire… mais aussi quelques passages drôles comme celui du « thermomètre de la Terreur » et de ce greffier avalant les dossiers de condamnés ou encore une bataille de polochons qui a surement donné des idées à Jean Vigo pour « Zéro de conduite » (1933). Un chef-d’œuvre du cinéma mondial créé en réponse au fameux « Naissance d'une nation » de D. W. Griffith, sorti lui en 1915.
L'histoire de Napoléon Bonaparte, de son enfance à l'école militaire de Brienne jusqu’à sa première campagne d’Italie.
L'Empereur Bonapart est l'un des personnages historiques les plus représentés sur les écrans, avec plus de 700 apparitions (selon l’historien et critique de cinéma Antoine de Baecque), quoi de plus normal qu’il ait eu droit à un biopic si tôt après la création du cinématographe par les frères Lumière.
Après un travail titanesque de 16 ans (et au budget colossal de 4M d’€) mené par Georges Mourier dès 2007 pour reconstruire et restaurer ce film mythique mais disparu ou plutôt charcuté en de multiples versions qui ne ressemblaient en rien à l’oeuvre d’origine (il a fallu récupérer des éléments conservés dans des archives éparpillés aux quatre coins du globe), le grand public à enfin la possibilité de découvrir l’oeuvre tel que l’avait imaginé son réalisateur près d’un siècle plus tôt (et que les spectateurs n’avait pas revu depuis sa première présentation en mai 1927) tout en respectant scrupuleusement le matériau d’origine, à savoir, sa colorimétrie, son cadre de projection et les teintes d’origines.
Au commencement, il existait 3 versions (officielle) du film, la première appelée “Opéra” d’une durée de 4h, la seconde appelée “Apollo” d’une durée de 9h30 et une troisième (qui est la version définitive) appelée “Grande Version” d’une durée de 7h. C’est sur cette dernière que la Cinémathèque française a réalisé la restauration (d’autres versions ont circulé dans le monde, notamment celle de la Metro-Goldwyn-Mayer, totalement charcutée au montage puisqu’elle ne dure plus que 2h).
Abel Gance réalise ici une oeuvre phare dans l’Histoire du 7è Art, une fresque épique et démesurée (un tournage étalé sur deux ans et un montage qui aura nécessité une année entière) avec laquelle il ne cessera d’innover en cherchant à se surpasser et tout cela se ressent à l’image. Sa mise en scène est novatrice et bon nombre de séquences sont à couper le souffle (surtout pour un film qui s’apprête à fêter ses 100 ans !). On pense bien évidemment à la séquence culte du triptyque final dit “Le Départ de l’Armée d’Italie” selon le procédé conçu par le réalisateur, de projection en triple écran, qu’il nommera plus tard “Polyvision” ou bien les poursuites avec caméras déportées sur les chevaux au galop, plans kaléidoscopiques, les multiples surimpressions, la caméra harnachée à un balancier, les cadrages à hauteur d’enfant, les split-screen,…
Le travail de restauration (en 5K) est une pure merveille et rend un vibrant hommage au travail titanesque orchestré par son réalisateur. Abel Gance n’ayant donné aucune instruction quant à l’accompagnement musical de sa version définitive, la Cinémathèque française l’a confiée au compositeur Simon Cloquet-Lafollye et le résultat est tout simplement sublime et vient parfaitement accompagner les 7h de projection.
On est pris au coeur du film, de part son histoire, sa fougue, sa mise en scène endiablée et virtuose et ses acteurs si charismatiques (bien que le jeu puisse prêter à sourire, car cinéma-muet oblige, le surjeu était de rigueur), avec en premier lieu Albert Dieudonné qui incarne Napoléon à la perfection. Si la durée du film peut en réfréner certains, cela reste une expérience à vivre, de même que les 7h de Guerre et Paix / Война и мир (1966) de Sergueï Bondartchouk (où il était là aussi question de Napoléon, mais dans une moindre mesure), c’est quelque chose à vivre au moins une fois dans sa vie (et sur grand écran de préférence).
(Avant première). La sortie en salle en version longue ( 2 parties de presque quatre heures chacune) permet de découvrir ou de redécouvrir le chef d'œuvre d'Abel Gance (1927).
On a ici affaire à un film muet les plus formidables du cinéma muet hexagonal. Le scénario commence lorsque que le jeune Bonaparte est un jeune garçon interne sur le continent jusqu'au siège victorieux de Toulon.
Les deux dernières heures de cette première partie me semblent les plus réussies de ce titre qui malgré sa durée se laisse voir avec gourmandise.
On a ici affaire à un classique du cinéma du patrimoine que les amateurs se garderont de manquer.
Première des huit fresques initialement prévues par Gance pour restituer toutes les étapes de la vie de Napoléon Bonaparte - seules deux ont finalement vues le jour, une véritable tragédie -, cette partie nous plonge dans l'enfance du futur général, lorsqu'il faisait ses classes à Brienne, et s'arrête à la conclusion du premier grand moment de sa vie qui en connaîtra une multitude d'autres : Le siège de Toulon, en 1793. Et, que dire ! Si Gance se permet un certain nombre de libertés avec l'histoire - dans l'ensemble, les grandes lignes sont respectées -, ce n'est que pour mieux servir un propos faisant la part belle au symbole. Ils sont nombreux, parfois subtils, et se servent souvent de ces grandes phrases de l'histoire pour donner encore plus d'impact au propos : Nous voyons évoluer quelqu'un d'exceptionnel. La comparaison maintes fois établies entre Napoléon et un Aigle participe ainsi au souffle épique d'une œuvre virtuose. Car aux techniques de réalisation novatrices pour l'époque, se conjugue également un sens de la démesure qui n'a rien perdu d'impressionnant - Comptons toute la séquence de la Marseillaise, toutes les scènes dans la Convention, toutes les scènes de la bataille -. Mieux, on se prend à rêver de ce que ça aurait pu donner aujourd'hui. Gance essayait il de réaliser une série avant l'heure ? La question se pose légitimement ; car selon les standards de cette première partie, l'ensemble de 8 films aurait bien duré quelque chose comme une trentaine d'heures ! Rien que ça ! Nul doute que le résultat en aurait valu la chandelle. A rebours des innombrables portraits noirs de l'individu et de ses réalisations, des réévaluations et des commentaires négatifs à son encontre (Napoléon le Tyran/dictateur, Napoléon l'assassin, Napoléon le criminel… Et quoi d'autre, encore ? Le bicentenaire de sa mort nous a fourni pléthore de discours de comptoir de ce genre, heureusement que le ridicule ne tue pas) Napoléon de Gance donne une vision presque "humaine" de l'homme. Certes, il est perçu comme une sorte de demi-dieu, mais Albert Dieudonné, son interprète, sait donner du relief au personnage. Son caractère, certains de ses excès, certaines de ses qualités, tout est présent dans le film. On pourra peut-être déplorer ce souffle épique omniprésent - encore qu'il en fallait, et, toutes proportions gardées, c'est l'un des plus gros points forts de l'œuvre -, fruit d'une certaine époque et d'une certaine vision des choses ; enfin, mettre de côté pour une fois cette insatisfaction paraît plus à propos pour apprécier l'œuvre. Tous les généraux, tous les rois, tous les empereurs, tous les présidents, sont des criminels. Certains on seulement plus d'envergure que d'autres. Aucun n'en a autant que ce Napoléon.
*Mention spéciale pour la partition musicale. Gance n'a peut-être pas donné d'indications pour l'accompagnement, mais les choix qui ont été faits sont très pertinents. Une musique d'exception, qui sublime le film et fait passer un bon moment.
Une oeuvre qui a certes son importance dans l'histoire mais qui a extrêmement vieilli. On peut néanmoins citer quelques scènes réussies avec de l'intensité ou encore une réussite au niveau des décors, des couleurs et de la réalisation et un excellent Dieudonné possédant un regard hypnotique. Aussi de bons passages sonores.
Présenté comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma, le Napoléon d'Abel Gance m'a fait l'effet d'une purge ridicule et vaine. D'abord, ce premier volet n'évoque aucun des événements napoléoniens les plus célèbres. Il s'arrête avant les conquêtes d'Italie. On se limite à une imbécile bataille dans la neige quand le jeune Bonaparte a 11 ans, puis une découverte de la Marseillaise complément hors sujet, puis un long voyage en Corse, pour finir par un interminable siège de Toulon. Toutes les scènes sont étirées à l'extrême jusqu'au ridicule. Des centaines de plans disent tous la même chose, en un phénomène de redondance qui frise la démence. Peut-être aurait-il fallu faire un choix au montage, tu crois pas Abel ? Ou alors tes contemporains étaient tellement idiots qu'il faut leur répéter 20 fois la même chose pour qu'ils comprennent ? Le thème et son traitement ne fonctionnent pas non plus. Napoléon est présenté comme un type au melon intergalactique, sorte de tête à claques ultime. Le comédien choisi est ridicule. Son histoire ne génère strictement aucun suspense, donc aucune attente. Tout nous est montré comme l'annonce d'un futur génie. Ce n'est donc pas une histoire en soi, mais des éléments pour une autre, future. Enfin, il est clair que Gance cherchait à faire un film grand public. Les gens avaient donc 7h à perdre dans un cinéma en 1927...? Aujourd'hui un tel film est vu par des cinéphiles et donc tous les pseudo gags et les anecdotes ne fonctionnent aucunement. Que la grêle tombant sur des tambours lors de la bataille de Toulon donne le rythme des combats, ça intéresse qui ? Pourquoi passer 5 min sur ça ? Bref, une purge. Évidemment il y a quelques très beaux effets formels et certaines scènes sont magistrales. Mais aucun splitscreen, contrairement à ce qui est annoncé, ils doivent être dans le second volet... Si c'est votre premier film muet, n'en désespérez pas. Voyez des films de Murnau, Dreyer, Pabst, von Stroheim, et Chaplin et Keaton évidemment, c'est d'un bien meilleur niveau !
Passionné par Napoléon et son époque j'attendais ce film avec impatience et il est à la hauteur des attentes. Tout à été dit sur ce film fleuve de plus de 7 heures. La première partie qui dure 3h55 s'étends de la jeunesse de Napoléon au siège de Toulon qui dure à lui seul 1h20 ! Evidemment pour nous, spectateurs du XXIème il n'est pas toujours face de voir un film de 4 ou 7 heures tant nos standards ont évolués en matière de durée de films.
Près de 4 heures pour la seule partie 1 c'est long et pourtant malgré la fatigue on ne s'ennuie pas un instant. Certains effets spéciaux de 1925-1927 sont toujours aussi crédibles. La jeunesse de Napoléon est passionnante et présage le stratège à venir et son esprit de vengeance. La séquence de la Marseillaise est magistrale. Que dire de la représentation de la Révolution Française, pour moi la plus réussie sur le sujet au cinéma qui montrant la frénésie révolutionnaire sans en occulter les dérives. N'oublions pas qu'il s'agit du Napoléon "VU par Abel Gance" et qu'il n'entendait pas en faire une œuvre biographique. Et pourtant dans l'esprit c'est fidèle à l'histoire ! En fait on pourrait citer chaque scène tellement elles sont géniales dans leur traitement, par l'originalité déployée par Gance pour nous raconter SON Napoléon. J'en finirais simplement avec celle qui nous montre à l'écran le futur amiral Nelson, simple officier de la Royal Navy qui demande a son supérieur de couler un navire suspect....sur lequel se trouve napoléon. Rencontre inventée, scénaristiquement faible mais dont le rendu à l'écran est magnifique (Nelson sait inconsciemment que son plus grand ennemi se trouve là face à lui, et que leur rencontre n'est que partie remise).
Passons à la restauration du film. J'ai eu la chance de voir ce film à l'occasion des Impériales à la Roche-sur-Yon, avec une présentation du film par Georges Mourier en personne ! Passionnant et passionné ! Travail titanesque de 16 ans pour retrouver les pellicules, les numériser en 5K, remonter le film, retrouver la coloration des pellicules, restaurer à proprement parler le film de façon numérique, pour un résultat à couper le souffle.
Le seul bémol dans cette restauration c'est pour ma part l'accompagnement musical. En l'absence d'une partition originale, le parti pris de proposer des œuvres méconnues est très bien mais bien souvent la musique d'accompagnement ne va pas très bien avec la séquence en cours. Par exemple sur la double tempête, là ou la composition de Carl Davis nous faisait sentir une véritable tourmente, on a ici une œuvre qui n'évoque rien. Malgré tout dans d'autres séquences l'accompagnement musical est au top !