Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Délocalisés" et de son tournage !

Genèse

À l'origine, Redouane Boughéraba a été contacté par deux scénaristes, Germain Blot et Cédric Dosne. Inspirés par ce que le père d'un d'entre eux a vécu, ils voulaient lui écrire un rôle autour de l'histoire d’une usine délocalisée à l’étranger. Redouane affirme : "Le choc des cultures et des milieux sociaux est un terreau de comédie formidable qui a toujours passionné tout le monde."

Les trois hommes ont peaufiné le scénario pendant environ deux ans, puis Ali et Hakim Boughéraba ont fait des retours à leur frère Redouane mais sans pour autant faire partie de l'aventure. Alors qu'ils devaient travailler sur la réalisation de Sous écrous, "Redouane est revenu vers moi pour me dire qu’il avait donné mon nom - sans me prévenir donc - et que j’allais réaliser Délocalisés. J’ai rencontré la production et j’ai dit oui mais à la condition que je puisse retoucher l’histoire qui était déjà très intéressante", raconte Ali Boughéraba.

À quatre mains

Délocalisés est co-réalisé par Ali et Redouane Boughéraba. Ce dernier tient également le rôle principal de cette comédie. Son frère Ali revient sur la répartition de leurs tâches sur le plateau : "Nous avons discuté en amont de la mise en scène et du découpage. Redouane ne pouvait effectivement pas tout faire, d’autant plus qu’il avait décidé de coproduire le film, et il m’a laissé prendre en main la direction artistique. J’avais carte blanche. Nous travaillons ensemble depuis très longtemps, la confiance entre nous est à 100% réciproque."

Redouane Boughéraba ajoute : "Étant acteur dans la plupart des plans, je me suis énormément reposé sur Ali. Il a guidé la réalisation d’une main de maître. Je lui ai fait une confiance aveugle. Nous nous retrouvions souvent devant le combo pour regarder les scènes tournées et Ali me demandait toujours mon avis".

En famille

Les Boughéraba (Ali, Hakim, Ichem et Redouane) ont l'habitude de travailler en famille : ils réalisent, écrivent, produisent et jouent ensemble. Pour Délocalisés, Ali et Redouane co-réalisent le film, tandis que Redouane fait aussi l'acteur. Pour Ali, diriger son frère l'a rendu plus exigeant, voire intransigeant : "je pouvais aller plus loin, et sans prendre de pincettes concernant les indications de jeu que je lui donnais. Pour son premier rôle principal dans une histoire écrite par lui, je voulais qu’il ne se rate pas, qu’il donne le meilleur de lui-même."

Un tournage en Inde

Le film a été tourné en Inde. C'est la première fois qu'Ali Boughéraba tourne à l'étranger et la barrière de la langue lui faisait peur mais une fois sur le plateau, l'équipe communiquait en anglais et un interprète était présent pour traduire l'Hindi et le Bengali. Le tournage à Calcutta a duré un peu plus d'un mois, avec une température avoisinant les quarante degrés, un fort taux d'humidité et de pollution, et ce durant le Ramadan. Malgré ces conditions, Ali Boughéraba raconte : "J’aurais pu laisser tourner la caméra pendant des heures sans rien faire. Les couleurs, les gens, tout est magnifique. C’était un plaisir incroyable. Et il faut parler des techniciens indiens qui sont ultra professionnels, techniques, inventifs."

Pour son frère, il était important de donner une image respectueuse de l'Inde : "Nous étions accueillis et il n’était pas question de dénigrer ou de se moquer. Comme le personnage principal du film nous avons pris la mesure de cette vie différente et nous l’avons appréciée."

Josiane Balasko

C'est par le biais de Redouane Boughéraba que Josiane Balasko apparaît dans Délocalisés. Lui jouait son spectacle On m’appelle Marseille et elle sa pièce Un chalet à Gstaad à la même période mais à des horaires différents au Théâtre des Nouveautés. C'est ainsi qu'ils se sont rencontrés et liés d'amitié. Redouane confie : "Ce rôle de Marianne est inspiré de ma vraie belle-mère dont j’ai gardé le prénom. Avant elle disait que j’étais arabe, maintenant elle dit que je suis artiste. Je crois qu’elle va rire en voyant le film, elle a beaucoup d’humour".

Ali Boughéraba se souvient : "Diriger Josiane Balasko, moi qui n’avais réalisé que deux films, était impressionnant mais elle m’écoutait comme si j’en avais fait cinquante alors qu’elle aurait pu me prendre de haut, or elle ne l’a jamais fait."

Un acteur débutant

Délocalisés marque les débuts devant la caméra d'Ahassan Uddin. Travaillant à l'aéroport d'Orly, il vendait des poulets sur les marchés, et était aussi danseur et chanteur pour des fêtes de mariage. Jouer la comédie était son rêve. Ali Boughéraba révèle : "Quand je le prends parce que je sais que c’est lui, tout le monde me tombe dessus. C’était un gros risque pour un rôle important. Je l’ai fait beaucoup travailler en amont. Et puis j’ai fait un essai avec lui devant une partie de l’équipe. Ahassan a joué, chanté, dansé et tout le monde est tombé amoureux. Il est canon." Son frère renchérit : "Ahassan pour moi c’est un nouveau visage qui va apparaître dans le paysage du cinéma français. Et je suis sûr que sa vie va être transformée après ce film."

Choc des cultures et vivre ensemble

Délocalisés explore le choc des cultures. "Le vivre ensemble malgré ou avec les différences devient très compliqué parce qu’on essaye de nous fait croire des tas de choses fausses et que la France c’est devenu l’enfer. Le mélange des cultures enrichissant que j’ai connu enfant fait place au communautarisme. Chacun se replie de son côté," déclare Ali Boughéraba.

Croire en soi

À l'instar de ses spectacles, Redouane Boughéraba produit Délocalisés afin d'avoir le contrôle et parce qu'il a eu l'habitude de ne compter que sur lui : "Dès mes débuts on m’a dit que j’avais trop l’accent marseillais, que je ne réussirais jamais. On ne m’a jamais aidé, tout ce que j’ai fait, je l’ai fait seul, avec ma famille. [...] Je suis producteur de mes spectacles parce que cela me permet de me donner à fond. Je veux répondre de tout, ne dépendre de personne, être à l’origine de l’échec ou du succès. Je me sens responsable de ma vie. [...] J’ai investi, mis de l’argent sur moi-même. Personne ne croit plus en moi que moi."

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