Film à propos de un film qui est aussi une comédie, un film d'horreur, un documentaire et un chant au travail en équipe. La vie est un rêve. Le COVID un cauchemar. Ce film, un poème. Larmes. Applaudissement.
On aurait pu s'attendre à voir sortir une multitude de films consacrés à cette période très spéciale qu'a été celle du Covid mais finalement, non,à quelques exceptions près, peut-être pour de ne pas raviver des souvenirs généralement sinistres qui ne risquaient pas d'attirer les spectateurs dans les salles. Lou Ye a choisi de mélanger fiction et réalité dans Chroniques chinoises qui raconte Wuhan 2020, le confinement strict et la gestion de l'épidémie par les autorités. Un film hybride, donc, qui ressemble d'ailleurs à ce que l'on a pu vivre durant précisément les confinements, à savoir des moments d'inquiétude, d'effroi, d'ennui et parfois même d'euphorie. Du film inachevé qui donne sa trame au long-métrage subsiste effectivement une œuvre inaboutie dont les afféteries formelles correspondent assez peu au sentiment général d'une population apeurée et guère convaincue par les méthodes radicales du régime chinois. Comme cette époque parait loin, en définitive, comme si notre mémoire collective voulait la gommer du passé récent et surtout ne pas la revivre à nouveau, cauchemardesque et synonyme de restriction de la première des libertés individuelles : celle de se déplacer.
"Chroniques chinoises", dont le titre original "An Unfinished Film" est plus parlant, est un vrai-faux documentaire qui raconte le tournage de deux films inachevés. Le tournage du premier, un drame sentimental, s'est interrompu à la fin des années 2000 faute de financement. Le producteur et le réalisateur décident de réunir l'équipe du film pour l'achever dix ans plus tard. Mais ce second tournage sera lui-même à son tour interrompu par l'épidémie de Covid et par le confinement.
Chroniques chinoises présente un double intérêt.
Le premier est de nous plonger au cœur d'une équipe de production en pleine réalisation d'un film, comme l'était l'équipe libanaise de "Danser sur un volcan" ou l'équipe française de "Coupez !"
La seconde, de loin la plus intéressante, est de nous faire revivre les premiers jours du Covid. Le film nous montre comment les autorités chinoises ont brutalement réagi à l'épidémie en confinant sans préavis tous les cas-contacts. Cette présentation devrait faire réfléchir tous ceux qui, en France, criaient à la dictature, leur montrant ce qu'est une vraie dictature. Mais au-delà du cas chinois, ce documentaire nous fait revivre des heures que nous avons tous traversées et qui nous auront marqués à jamais : où étions-nous quand l'épidémie a éclaté ? comment y avons-nous réagi ? avec indifférence ? avec panique ? comment avons-nous vécu le confinement et parfois l'éloignement de nos êtres chers ?
Le Covid aura été, dans nos histoires individuelles et dans l'histoire du monde, un événement exceptionnel. Il est passionnant de voir comment le cinéma s'en empare, ce qu'il a à en dire, comment il entend le raconter.... Je réfléchis au plan en deux parties et deux sous-parties d'un article intitulé "Covid et cinéma" : I. Le Covid a arrêté la production cinématographique (A) et l'a mis au défi de se réinventer (B) II. Le cinéma a fait du Covid depuis 2020 un de ses thèmes de prédilection, soit qu'il nous raconte le déroulement de la crise (A), soit qu'il en fasse une métaphore du monde à venir (B).
Un film qui va rappeler de mauvais souvenirs à beaucoup, le réalisateur comme nous tous l’a vécu….Je ne dévoile rien ? Je me suis senti très proche de tous ces chinois de Wuhan ( d’autant que j’ai passé une nuit agitée dans cette ville en 1991… ( Chaleur étouffante)???Le film nous concerne tous , même si le début nous conduit sur de fausses pistes avec une scène très réussi ( le réveillon de nouvelle année qui a lieu le 25 janvier en Chine) la fête des morts notre Toussaint a lieu elle le 4 avril….Cette scène allège un peu le discours par ailleurs assez « étriqué »et clos…. Techniquement le film est sommaire, pas très réussi, caméra sur l’épaule teintes presque délavées., pas de musique( limite documentaire)..Mais ce n’est pas l’essentiel...La vérité est dans ce film elle est planétaire...Je conseille, le sujet est plus que sensible...
Scenario original sur un film inachevé à cause de la pandémie du covid et du confinement qui en a découlé.... On perçoit dans ce film le côté humain de ce qu'ont ressenti les Chinois quand c'est arrivé et de la surprise que cela a généré.... 2 mois se sont écoulés avant qu'on en soit informés, est ce bien raisonnable ?
Janvier 2020. Une équipe de tournage se réunit dans un hôtel près de Wuhan pour reprendre la production d'un film interrompu dix ans plus tôt. Mais l'arrivée du COVID vient à nouveau contrarier les préparatifs et l'équipe est confinée avec leurs écrans comme seul contact avec le monde extérieur.
Ce film, qui à l'époque était présenté sous son titre international "An Unfinished Film", est le deuxième que je devais voir à mon arrivée à Cannes, en mai dernier. Mais la rencontre avec un journaliste qui m'avait cédé sa place pour la projection presse de Everybody loves Touda, m'avait amené à annuler cette séance.
Après avoir pu le découvrir ce mois-ci, je me rends compte que j'avais fait le bon choix.
Si le scénario de départ est en tous points excellent, le résultat final est bien en deça des attentes.
La partie confinement reste évidemment la plus intéressante. L'on est saisi par le silence qui vient s'installer un peu partout. Beaucoup de sensations vécues à l'époque remontent alors à la surface. Entre fiction et documentaire, le film fait le choix habile d'insérer des vidéos filmées à l'époque par des téléphones portables. Le problème est que le réalisateur en fait des tonnes pour appuyer le côté "amateur" des autres vraies/fausses images, celles tournées pour le film : mauvais cadrages, gros plans peu flatteurs, images saccadées pour cause de mauvaise connexion, appels vidéos en multiconférence avec voix décalées, avec un écho, ou qui parlent toutes en même temps... Bref, un manque de subtilité qui, ajouté à un choix d'acteur principal très mono-expressif, fait que les minutes passent très lentement. Si l'on est bien sûr sidéré autant que les personnages par la violence des actions répressives, l'on déplore tout de même que le dimension politique (pourtant inévitable sur ce sujet, en Chine) ne soit pas davantage abordée.
Enfin le film pose une nouvelle fois la question déjà soulevée lors de la sortie de films comme Revoir Paris sur les attentats de 2015 : ne faut-il pas attendre d'avoir davantage de recul sur un évènement de telle ampleur pour pouvoir le traiter avec suffisamment de justesse et d'à propos ?
Après avoir noté ce film comme "à voir" lors de sa sortie, je trouve enfin un moment pour cela. Aaaaah ok, un film sur le confinement qui se passe sur le lieu origine du pb... mais qu'est ce que je fais dans cette salle ??!!
Ce film chinois raconte l’histoire de cineastes qui souhaitent reprendre la production d’un film interrompu il y a 10 ans. Outre les difficultés rencontrées liées au changement de contexte, les équipes du film se retrouvent bloquées par les mesures chinoises dues au COVID. La réalisation et le scénario assez original ne manquent pas d’intérêt. Mais dans l’ensemble, ce film reste finalement assez moyen.
Bernard CORIC
(Film visionné aux journées GNCR/ACRIF les 28 et 29/08/2024 au Mélies de Montreuil)
L'équipe d'un réalisateur chinois tombe par hasard sur les rushs d'un vieux film datant de dix ans auparavant, lors de l'allumage d'un ancien ordinateur. Prenant tout de suite contact avec les acteurs de ce film, il leur propose de reprendre le tournage de cette œuvre, parlant d'un devoir envers ce travail. Quelques mois plus tard, le tournage démarre, sous la menace du COVID-19. En salle le 23 octobre.
spoiler: "Chroniques chinoises" est un projet perturbant. J'ai aimé l'idée de base : la reprise du tournage d'un ancien film, dix ans plus tard, avec les mêmes acteurs. Malheureusement, j'ai senti que ce récit n'était qu'un prétexte à un format plus documentaire sur la quarantaine imposée aux citoyens de Wuhan pendant l'épidémie de covid-19. L'utilisation de vidéos de conversations entre les personnages empêche toute mise en scène cinématographique et impose aux spectateurs des images grésillantes de très mauvaise qualité. C'est intéressant de découvrir l'état psychologique de ces individus, bien-sûr, mais le film est présenté comme un drame, non un documentaire.
J'ai eu l'occasion de voir d'autres films de Lou Ye (Suzhou River, Une Jeunesse Chinoise, Nuit d'Ivresse Printanière, Love And Bruises) mais je n'ai pas été vraiment emballé par ce dernier film du réalisateur Chinois ... Mélangeant des images de l'époque où Wuhan était confinée et une trame concernant une équipe de cinéma qui veut terminer un film commencé 10 ans auparavant, je pensais que c'était un documentaire au départ, alors que c'est vraiment un film de fiction. Je me suis quelque peu ennuyé car la narration est assez répétitive et je ne me suis pas vraiment identifié aux personnages.
Un film très intéressant par sa construction, son montage et la sensation qu'il provoque entre fiction et documentaire. Une mise en abime autour du cinéma, mais aussi un film sur la fragilité de la vie, surtout quand tout est chamboulé par le Covid. Comme cette période semble lointaine, on a presque oublié comment on vivait alors! Mais on se rend compte, par ce film, que le traitement de la pandémie a été plus violent en Chine, probablement parce que ce pays n'est pas une démocratie.
Je m’étais dit qu’avec un titre aussi faible, le film ne pouvait qu’être bon. J’avais tort : il en est le parfait reflet, d’une absence totale d’inspiration. Ils ont réussi à recréer à la perfection l’ennui du confinement.