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Pierre E
212 abonnés
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5,0
Publiée le 21 janvier 2009
Nous ne sommes qu’en 1950 et Jean Genet, éternel enfant terrible provocateur et marginal, déjà bien connu de la censure, ose réaliser UN CHANT D’AMOUR. Nul besoin de préciser qu’il s’agit là d’un cas d’une audace sans précédent, et que seul quelqu’un comme Genet en était capable. L’homosexualité est alors fortement réprimée, Genet est contraint de tourner son film dans la clandestinité, sans pour autant en pâtir, puisque celui-ci est soutenu par des personnalités reconnues le considérant beaucoup, telles que Jean Cocteau et Henri Langlois, qui participent ainsi à la réalisation du rêve de Genet de tourner un film. Le voyeurisme, l’exhibitionnisme, le désir et la frustration, ces grands thèmes très personnels auxquels Genet a consacré son œuvre entière, sont sublimement et subtilement mis en scène dans son film, avec poésie, passion et sensualité, sans la moindre concession. Il nous faudra malheureusement attendre 25 ans pour découvrir UN CHANT D’AMOUR en salles, ce film interdit dont la notoriété s’était paradoxalement déjà faite, sous le manteau…
En 1950, le grand dramaturge-marginal nous pond un court-métrage sans paroles, une sombre allégorie poétique du désir viril interdit, irradiant d'intensité. Le voyeurisme du gardien répond à l'expression phantasmatique de deux incarcérés. Le désir est en prison et la violence de l'oppression rejoint celle du désir.
Que d'audace de la part de Jean Genet de montrer aussi directement un amour homosexuel dans les années 50! On reste stupéfait devant tant de maîtrise aussi bien dans le scénario que l'interprétation... Un film culte!
Un court-métrage atypique, dont j’ai détesté la première vision, mais qui s’est révélé bien meilleur une fois revu dans sa version musicale. Les 9 premières minutes sont tout simplement excellentes, envoutantes, on est comme hypnotisé par la gestuelle et la chorégraphie des personnages. Vraiment renversant de la part de Genet. Dommage cependant que la seconde partie sombre totalement dans l’ennui et la médiocrité, n’apportant aucun élément nouveau, et pâtissant d’un manque de rythme évident.