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Un visiteur
3,0
Publiée le 8 juillet 2013
Un beau film qui aurait sans doute lorgné du côté des chef d'œuvre nonobstant la prestation calamiteuse d'Alain Cuny qui est autant acteur que moi trapéziste.
Film culte de Carné tourné pendant l’occupation. Je n’avais jamais cherché à le voir tant les quelques extraits entrevus laissaient présager d’un film se voulant poétique mais au final un peu surévalué. Mais il y avait la présence d’Arletty et du grand Jules Berry incarnant le diable. Enfin MK2 nous proposait pour les fêtes une version avec moult bonus explicatifs. Je n’ai donc pas résisté. Ma crainte était fondée. A part quelques moments de grâce, Alain Cuny et Marie Déa font sombrer le film dans une platitude qui n’a d’égale que leur jeu compassé. Le propos de cette histoire de diable mis en échec par l’amour est un peu courte et il a fallu que les critiques y voient une dénonciation voilée du nazisme (Berry symbolisant Hitler) que Carné et Prévert n’ont jamais confirmée, pour masquer l’indigence du scénario. Les décors de Trauner par contre sont magnifiques et le château d’un blanc éclatant est une superbe trouvaille. Pas étonnant que les tenants de la Nouvelle Vague aient sauvé ce film du grand autodafé qu’ils ont déclenché à propos des films des grands anciens qu’étaient, Becker, Autant-Lara ou Decoin,tant le jeu de Cuny et de Déa n’aurait pas déparé leurs films les plus hermétiques. Je suis sans doute un peu sévère mais dans le style féerique « La Belle et la Bête » de Cocteau ou « Peter Ibbetson » d’Henry Hatahway volent six mille pieds plus haut. Cela n’enlève rien au talent de Carné et Prévert à qui l’on doit les plus beaux films de l’avant-guerre.
Je sais la poésie n'est plus à la mode. Il est de bon ton de mépriser la légèreté et l'élégance et de l'appeler mièvrerie. Quand on voit le succès remporté par des confitures à la tisane comme "Titanic", on cherche en vain une cohérence. Dans "Les visiteurs de soir", aucune violonnade pour nous arracher deux trois larmes. Prevert est au-dessus de ça. Il évite le coeur, il préfère toucher l'âme. Ce n'est pas un film, ce n'est pas une histoire, ce ne sont pas des personnages ; c'est une morceau de poésie arraché au temps.
Un film vraiment captivant et beau , les decors et paysages sont sublimes et j'ai aimé les dialogues qui sont a la fois soutenus et modernes . Un grand film
C'est un film intéressant, on y trouve plusieurs niveaux de lecture. Le premier est celui du Bien et du Mal. Personnellement, je trouve que c'est ce qui met de l'animation, surtout quand on commence à trouver le film un peu longuet (fin de la première heure) et que le Diable arrive enfin. Un autre niveau de lecture concerne l'Amour, avec un grand A, celui qui aliène, qui ne fait penser qu'à l'autre. Le Diable le remet parfois à sa place de manière terre-à-terre (heureusement). Un autre niveau encore, quand on replace le film dans son époque (l'Occupation) : et l'on tente de déchiffrer la métaphore (les Allemands, les Français : le régime de Vichy, ceux qui suivent, ceux qui profitent, ceux qui résistent). Par dessus le tout, on saupoudre de fantastique, on note l'intelligence de Carné pour contourner certains problèmes techniques. On s'amuse de certaines poses d'acteurs. On écoute avec attention ce que le Diable a à nous dire. Les dialogues sont vraiment bien troussés (merci m'sieur Prévert). Je trouve qu'il manque tout de même un peu de rythme. Bref, on peut s'y retrouver, 70 ans plus tard... Chapeau !
Un des plus grands films fantastiques de l'histoire du cinéma. De très grands acteurs, au meilleur de leur forme, et dirigés par un Marcel Carné particulièrement inspiré.
film étrange, personnages enigmatiques. ambiance unique . petit chef d'oeuvre de carné avec Arletty en homme méconnaissable et jules berry en diable malicieux
On a peine à le croire, et pourtant contrairement à ce que clame la politique des auteurs, ces derniers, aussi brillants soit-ils peuvent se planter. On a peine é croire que le duo Cané-Prévert est pu réaliser un tel ratage. Le rythme est lent, l'histoire peu prenante voire mièvre mais c'est surtout au niveau du casting que l'on touche le fond, l'interprétation d'Alain Cuny est épouvantable et marque le film du tache indélébile, Marie Dea n'est pas terrible non plus, quant au grand Jules Berry, il amuse un peu puis se perd dans des oraisons interminables et sans intérêt. Et Arletty ? Le rôle ne lui convient pas, on l'a connu tellement mieux. Bref on serait au théâtre quand les acteurs reviennent à la fin pour saluer, nous les aurions sifflés. Mais considérons ce film comme une parenthésé dans la brillante carrière de Carné, trois ans plus tard il se rattrapera haut la main en signant ce chef d'œuvre immortel que sont 'les enfants du Paradis".
Film sur l'époque médiévale réalisé en France. Sauf qu'il n'a rien à voir avec les superproductions hollywoodiennes. Pas de batailles ni de sièges de châteaux. Lorsqu'au générique on aperçoit le nom de Prévert au scénario, on commence à deviner d'avance l'ambiance du film, et le ton de l'histoire. C'est une histoire d'amour. Ronflante et étirée au possible. Tout est en lien avec le style de Prévert : les acteurs citent leur texte comme au théâtre sur un rythme lent, dans un langage trop appuyé, et dans des jeux très creux et neutres. Ce qui rend le film très long et anormalement allongé. Mais est-ce que l'histoire a tout de même un fond ? même avec des dialogues moyens ( "la première fois que je vous ai vu j'ai su pourquoi vous étiez venu". Passons. ), le thème reste l'amour et n'apporte rien d'extraordinaire. Il n y a que la séquence finale qui est intéressante : les amants changés en pierre, mais dont le coeur continue de battre, prouvant que l'amour est éternel, déjouant le diable déguisé en seigneur qui disparaît. Au niveau artistique, on s'amusera encore et toujours des décors carton-pâte extrêmement lisses. Carné a semble t-il voulu faire référence aux Riches Heures du duc de Berry mais en noir et blanc cela passe mal pour des miniatures colorées. En somme, rien de magnifique et de sensationnel. Histoire banale, personnages et jeux plats, réalisation presque neutre et scénario moyen qui ne convient pas d'être adapté au cinéma.
Excellent! Certes «Les Visiteurs du Soir» n'est pas l'un des tous meilleurs longs métrages du duo Carné/Prévert d'une part en raison de difficultés de production évidentes (tourné sous l'Occupation, ils manquaient de tout), et d'autre part du fait de certaines maladresses : un rythme un peu bancal, des comédiens pas toujours très convaincants malgré leur talent (surtout les deux « jeunes premiers » : Alain Cuny et Marie Déa)... Mais tout de même quel film! «Les Visiteurs du Soir» est une fable, une sorte de conte médiéval directement inspiré des Très Riches Heures du Duc de Berry, qui n'est d'ailleurs pas non plus sans rappeler «Le Septième Sceau» d'Ingmar Bergman (toutes proportions gardées) : en s'affranchissant des contraintes temporelles et spatiales de leur temps, les auteurs se permettent tout! On passe donc sans cesse du rire aux larmes, «Les Visiteurs du Soir» c'est à la fois un récit allégorique et fantastique, mais aussi une belle histoire d'amour (quoiqu'assez « classique »), une acerbe tragédie,... Long métrage inventif par bien des aspects, c'est l'occasion pour Jacques Prévert de nous offrir comme à son habitude des dialogues exquis et pour Marcel Carné de recréer tout un monde merveilleux et peuplé de (pas tout à fait) preux chevaliers et de (pas tout à fait) gentes dames (l'art du détournement de Prévert est en effet passé par là)... C'est aussi l'occasion pour les comédiens, du moins pour certains, de nous offrir parmi les meilleures interprétations de leurs carrières : Arletty inoubliable en femme fatale, et surtout le fantasque Jules Berry, qui est ici proprement irrésistible! «Les Visiteurs du Soir», s'il ne prétend pas au titre de chef-d'oeuvre, n'en est donc pas moins un film au charme envoutant et plus que digne d'intérêt, surtout pour les amoureux du cinéma français des années 30/40! À voir sans hésiter! [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Deux êtres insensibles au service du malin viennent divertir les humains en les manipulant par de fausses illusions.
L'ensemble austère et sans espoir se dirige malgré quelques ouvertures sensitives vers une conclusion négative voulue par le maître des ténèbres ici et ailleurs en même temps venu en urgence recadrer ces troupes sur le point de sombrer dans les sentiments.
Tout est volontairement distant, irrespectueux, obscur et froid dans un moyen age sans vie propice à tous les désenchantements ou seul le chant est susceptible de drainer quelques sensibilités.
Certains visages sont laids, déformés par une époque triste ou l'on s'ennuie à mourir. Ceci représente un territoire royal pour un perturbateur, mesquin expert en discorde tenant le monde entre ses deux mains.
Les naufrages, les orages, le vent, la pluie c'est lui. Les maladies, la guerre, la peste, la famine, le meurtre, la haine, la jalousie c'est encore lui.
Il faut un rien pour le distraire, le malheur du monde par exemple cela n’empêche pas un voyeur sinistre et détaché responsable de tous les maux de souffrir de solitude en se délectant seul de ses méfaits.
Comment dans ces conditions espérer la moindre indulgence d'un concept revenchard, livré à lui-même n'ayant aucune pitié pour tous ces humains fragiles et prétentieux soumis docilement à leurs fausses perceptions sans combattre.
« Les visiteurs du soir » est un complexe défaitiste et ténébreux baignant dans une temporalité et une énergie quasiment nulles à l'image de l'insensibilité de ces envoyés du Diable aux regards éteints complètement vidés de toutes émotions.
Une sorte d'apocalypse diabolique sentimental combattu farouchement par la détermination absolue de deux adeptes d'Eros désireux de conserver le seul élément qui rende la vie supportable, l'amour même si celui-ci est destiné à deux êtres de pierres.
Le principal est d'avoir gagné en sculptant dans l'immobilisme éternel l'image de sa victoire.
Parmi les scénarios écrits par Prévert, celui-ci est peut-être le plus inconsistant. Dans les dialogues écrits par Prévert, celui-ci est sans doute le plus indigent. Une histoire d'amour banale, qui dure, dure... L'arrivée du diable (Jules Berry) permet un réveil salutaire, mais ce diable pérore, et pérore encore. Restent, comme toujours avec Marcel Carné, quelques belles scènes, mais cette incursion dans le cinéma fantastique n'est pas une réussite: ni réaliste, ni poétique, excepté peut-être la première chanson du troubadour: Démons et merveilles, vents et marées Au loin la mer s'est retirée
Que sauver de ce désastre ? Quelques trop rares sourires d'Arletty, l'arrivée de Jules Berry avant qu'il ne se mette à pérorer, quelques décors, quelques plans, les éclairages et deux trois idées à droite et à gauche. Mais sinon, l'interprétation de Marie Déa est ridicule, celle de Cuny une véritable honte pour quelqu'un qui se prétend acteur, c'est lent, peu intéressant, les dialogues sont artificiels et mièvres, les chansons soporifiques. Un ratage complet et incompréhensible de la part de Carné et de Prévert.
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4,5
Publiée le 19 février 2021
1942, nous sommes en pleine Seconde Guerre Mondiale! Qu'importe les autoritès allemandes, Marcel Carnè, qui n'a pas choisi de s'exiler en Amèrique comme Renè Clair ou Jean Renoir, tourne l'une de ses plus grandes oeuvres, situè au Moyen Âge! Une fable mèdièvale dans laquelle Jacques Prèvert (scènariste et dialoguiste du film) introduit avec courage et avec habiletè de nombreuses allusions politiques à la situation prèsente! L'interprètation est inoubliable : Alain Cuny, Arletty, Marie Dèa (plus belle que jamais), Herrand, Ledoux...et des hommes au sens plein du terme tels que l'èblouissant Jules Berry en reprèsentant du diable! S'il n'y avait que ça car Trauner fait aussi des miracles dans ce conte poètique, en particulier ce grand château blanc dans l'intro qui se marie admirablement avec les paysages minèraux! Suivent les jeux des baladins, le bal d'anthologie, les amants tranformès en statues de pierre, tout est là pour faire des « Visiteurs du soir » , une rèfèrence tournèe sous l'Occupation! A noter que l'assistant et rèalisateur de Carnè est un certain Michelangelo Antonioni...