Je n’avais pas prévu de mater de film ce soir, mais je suis tombé sur Olé. Pour faire plaisir j’ai maté, avec appréhension car je n’en avais jamais entendu parler. D’emblée cela m’a fait penser à « Le chauffeur » avec Jugnot et Noiret, d’ailleurs j’ai préféré ce dernier. Mon principal souci ? C’est un 3 en 1 et c’est rarement bon au cinéma.
En effet, la 1ère partie (la meilleure) se résume aux présentations, à la montée du
rapprochement entre le Gad et son patron, car on peut le dire, les relations professionnelles sont déjà passées depuis un moment, et l’amitié n’est pas aussi forte, preuve en est la phrase finale : « ma femme m’a toujours dit qu’on finirait ensemble ». Le gros écueil restant le réalisme, car si au bureau Depardieu se comporte comme un patron lambda (odieux, condescendant, changeant, chiant), avec son super chauffeur c’est le jour et la nuit. Celui-ci, il faut l’avouer, est fort, il a des renseignements que personne ne peut avoir, des plans bétons un peu partout, il connait énormément de choses, prévoit tout et est au courant de tout, voir même avant tout le monde, et sans internet s’il vous plait (car il l’a pas dans sa caisse, c’est pas K2000). Alors oui le triangle amoureux est sympa, oui avoir Gad et Gérard (qui jouent pas trop mal en plus) rend très bien,
oui dans cette 1ère partie le rythme est bon et les longueurs inexistantes, oui jusqu’ici l’histoire est bonne (même si elle n’est pas des plus atypique, j’allais oublier qu’il existe aussi « Miss Daisy et son chauffeur ») et la mise en scène est bien réglée mais…
Mais il y a une 2ème partie qui plombe le tout, j’aurais pu mettre 4 au début et 1 là. Ce second pan s’avère décevant en tout. On parle ici du moment où
Gad joue toute sa vie et ses économies en Bourse juste en croyant à une inscription sur un papier, griffonnée par un inconnu louche plutôt type mafia russe, vous sentez la magouille et le truc que vous ne feriez jamais ? L’irréalisme aussi ? Cela va continuer.
Là on décroche, le rythme est déjà parti loin, tellement coupé qu’il ressemble à un pain de campagne tranché, c’est inintéressant, lourd, on voit moins Gérard, Gad prend le pas mais mal (même s’il continue de bien jouer), certes sa femme gagne en empathie mais comme elle est mal mise en scène on ne plonge pas pour autant.
La 3ème partie relève un tantinet l’ensemble, d’où un moyenne de 2 au final. Cette fin comprend plus
la faillite de Depardieu et son arrivée chez son chauffeur devenu riche.
On retrouve les habitudes du début, changées mais pas inversées (d’ailleurs le réalisateur n’insiste pas trop dessus, dommage à mon goût), le rythme se calme mais reste décousu (trop de coupes je pense), la mise en scène est plus claire, la fin est sympa, le réalisme n’est toujours pas de la partie mais comme il y a moins de longueurs on raccroche un peu.
Si sur l’ensemble la trame est évidemment atypique car inconnue (personne ne fait 3 parties dans un film, Peter Jackson lui fait carrément 3 films en ce cas), la musique s’oublie (sauf les airs d’opéras), les décors naturels sont superbes, le rythme est donc décousu, les longueurs pas si présentes, la mise en scène pâtit du style de narration, les acteurs sont bons, les dialogues ont une qualité variable… Reste que pour une comédie on ne sourit que peu, et que le manque de réalisme (même si on n’est pas non plus sur de la science fiction) m’a dérangé, en plus du fait de décrocher et de s’emmerder à cause du tripartisme. Bref je reste circonspect, et sans jeu de mots please.