Bon. Euh.... comment dire.... ou plutôt quoi dire de ce cinéma de papa (de papy ?) Ces histoires de coucheries dans les quartiers chics de Paris, entre gens archi-aisés qui s'ennuient, sont tout simplement affligeantes : ça baise, ça dit « cul », ça dit « pipe » (pour montrer que, bien qu’on soit riche, on n’en est pas pour autant bourgeois, ah non quelle horreur !), ça s'achète des Ferrari, ça bosse dans les galeries d'art de la Rive Gauche, ça se croit drôle avec un humour digne des Grosses Têtes. Franchement, je ne sais plus que penser de ce cinéma français. J'ai le sentiment affreux qu'il est vide, qu'il n'a plus rien à dire et, pour être encore plus pessimiste, qu'il reflète peut-être un début de vacuité occidentale alarmante. Non, mais franchement : qui est intéressé par ce genre de film ? Un film "entre soi", entre gens du cinéma, parisiens, friqués, embourgeoisés, forcément de gauche pour ne pas avoir le sentiment d’avoir complètement trahi leur jeunesse. Et ce fric ostentatoire qui ne fait même pas rêver ! Un film qui n'avance pas, où l’on s’emmerde sec, avec, c'est vrai, une ou deux scènes rigolotes honteusement piquées à Feydeau (ça date !) mais bon, pas non plus de quoi être ébahi ! Et, en revanche, en ce qui me concerne, quelques scènes très difficiles : mon Dieu, quand Charlotte Gainsbourg se penche doucement vers la braguette de Daniel Auteuil, hum ! ou que Nathalie Baye, la tête sous les draps, s’apprête à faire une « gâterie » (comment ose t-on encore utiliser ce mot dans un dialogue ?) à son Arditi de mari, je crois bien que j’ai enfoui mon visage dans mes mains ! C'est terriblement gênant de voir ces acteurs qu'on a tellement vus, dans les films, dans les interviews, qu'on croirait presque connaître, à qui l’on taperait volontiers sur l’épaule, terriblement gênant de les voir se mettre dans ces situations-là devant nous. Horrible ! En plus, le problème ici, c'est qu'on ne voit pas du tout des « personnages », on voit des « acteurs ». On ne voit rien d’autre que Nathalie Baye, et Auteuil et Arditi etc. Donc, les voir se rouler des pelles et se peloter en gros plan, c'est franchement limite. Bon, rien à redire sur leur prestation d’acteurs à part ça. Ils sont très bien mais, c’est vraiment service minimum pour des artistes de cette trempe : ils n'ont rien à jouer. Tout ça tourné « vite fait-bien fait », avec à la clé, pour chacun d’eux, un petit cachet d'un million d'euros ? Beau métier. Mention spéciale tout de même à Auteuil, plutôt touchant et à Charlotte Gainsbourg, toujours craquante. Quant aux dialogues, ils sont dignes de Sous le soleil ou d’Hélène et les garçons : je couche-tu couches-il couche-nous couchons-vous couchez etc. C'est bien ça : sur l’écran, on se couche, et dans la salle… on baille !