Bon les gars, les Griffes de la Nuit ça fait un paquet de temps que c'est sorti, c'est devenu limite ringard pour les plus jeunes, on va s'en refaire un. Mais attention, plus original : le croque mitaine sera féminin, on recycle en même temps le coup de la petite souris qui vient chercher les dents de lait comme ça on a affaire à des gamins et avec une légende flippante on reprend la recette de "ça" (Stephen King).
Ce film sans prétention, appréhendé pour ma part en tant que série B, démarre gentiment en décrivant ce que je viens d'énoncer de manière plus romancée. Ce prélude relate des faits antérieurs et de fait la première rencontre du "héros" avec un spectre mangeur de dents qui se venge qu'on l'ai cramée sans jugement pour des crimes qu'elle n'a pas commis de son vivant. Pour une raison que j'ignore, elle (la créature) s'attaque subitement aux adultes qui se mettent au travers de son chemin à condition que ceux ci soient complètement dans l'obscurité, parce que ladite créature craint la lumière (faut croire).
Le prélude est pas mal, franchement, on voit pas trop la méchante mais c'est pas grave, on sursaute un peu (alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi) et on se dit que ça va bien donner.
La suite du film "de nos jours" est fabriquée de bric et de broc, le scénario part en cacahuète. On retrouve le "héros" traumatisé par ce sombre épisode de son existence au cours duquel il a perdu sa mère. Deux solutions : soit on lui procure un air sympathique malgré sa psychose, soit il est complètement cinglé et on exploite sa démence.
Ni l'un ni l'autre ! C'est un personnage creux et limite stupide qu'on nous sert. Evidemment il va retrouver son fantôme, par l'intermédiaire d'un gamin dans lequel il doit se reconnaître, le petit frère de son amour d'enfance (avant le drame) qu'il retrouve par la même occasion. Ça tombe bien, après s'être fait soigneusement oublier il n'a rien de mieux à faire que de se créer des problèmes. La nénette c'est pareil son personnage est complètement hors de propos.
Y'a un paquet de trucs qu'ont du sauter au montage parce que l'enchaînement des séquences devient alors particulièrement décousu. Par contre le scénario est bien cousu lui... avec des cordes à linge ou du fil barbelé, enfin on ne voit que ça et on ne peut que constater comment ça s'enfonce de la confusion vers l'absurdité.
Je n'ai pas éprouvé la moindre angoisse et je ne me souviens de rien de symptomatique. Pour la peur du noir je préfère largement "l'Empire des Ombres" et pour le fantôme rancunier sur fond de malédiction je me contenterai des bricoles japonaises, ou plutôt de leur remakes.
Personnages, décors, dialogues, ustensiles... tout est insipide, et dans ces situations discordantes ça en devient très vite pénible.
Bon point : la créature est plutôt bien animée, je ne sais pas ce que c'est. Des automates de Stan Winston sans doute ou des marionnettes améliorées. Les "attaques" sans dessein précis, juste histoire de mettre un peu d'action, sont donc plus agréables à suivre.
Mise en scène en elle même ou direction artistique, j'ai pas trop fait gaffe. L'action est tellement desservie par les inepties de l'histoire et un montage illogique que j'ai passé plus de temps à me demander ce qui se passait que de faire attention à ce qu'on essayait de me montrer. Ou alors ça faisait tellement cliché que je n'y ai vu que du vide. Selon mes critères j'en déduis que c'était pas terrible, sinon j'aurai retenu quelques trucs.
Dernière chose : la fin couronne en apothéose le grotesque de ce conte à dormir debout.
C'est trop peu divertissant pour mériter un note correcte mais assez court pour qu'on en subisse pas davantage. Et le prélude mérite une bonne note mais pas le reste. Voilà comment je justifierais un 1,5/5.