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Caine78
6 716 abonnés
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4,0
Publiée le 7 octobre 2008
Film méconnu et pourtant l'un des meilleurs de son auteur, "The Intruder" arrive tout de suite à nous plonger dans un monde cruel et particulièrement réaliste. Corman arrive d'entrée à nous faire pénétrer dans ses petites bourgades racistes et au combiend angereuses, qui n'attendent en réalité qu'un meneur pour allumer le feu. Mais qu'à cela ne tienne : le film se repose aussi et (surtout) sur un scénario bien ficelé et particulièrement efficace, doté par moment de vrais moments de mise en scène. En effet, que dire de ces saisissants travellings qui nous font ressentir l'incroyable tension sur le visage des Noirs, ou encore cette ville qui semble prête à exploser à chaque instant sous n'importe quel prétexte. Enfin, dans le rôle de l'élément perturbateur, William Shatner (mais oui, le futur capitaine Kirk de "Star Trek"!) livre une performance assez éblouissante, et ce jusqu'à un final qui pourra paraitre peu convaincant à certains, mais qui n'en demeure pas moins magistralement menée, et ce jusqu'à l'ultime scène. Plus qu'une curiosité, "The Intruder" est donc un film à découvrir absolument car il est un plaidoyer antiraciste de superbe facture. Magistral.
Au moment où la déségrégation s’enclenche lentement aux États-Unis, où quelques grappes d’élèves noirs peuvent intégrer les écoles jusque-là occupées par les blancs, un homme en complet blanc débarque dans une ville du Sud et se met à jouer avec le feu en haranguant la population. En 1962, il fallut tout le courage de Roger Corman pour sortir "The Intruder", deux ans avant l’adoption des lois civiques. Avec un budget rikiki, l’auteur de "Mitraillette Kelly" signe un brûlot politique d’une grande intensité. Certes par moment le manque de moyens se fait ressentir mais le spectateur fait abstraction face à la puissance de certaines scènes. Incontestablement, Corman maîtrise son sujet ne laissant rien au hasard : les préjugés, la manipulation, le spectre de la meute. Encore largement méconnu, un long-métrage à découvrir.
Pour Roger Corman un bon film doit divertir et faire réfléchir. « The intruder » est bien sa meilleure illustration du propos. Un scénario dramatiquement très bien construit qui s’ingénie à éviter le préchi prêcha simpliste, et réussit in fine à le mettre du cotée des « méchants », des cyniques. Adam Kramer est en même temps une des grandes silhouettes de prêcheurs solitaires et inquiétants (maléfiques ?) qui hantent le cinéma américain. Excellents film et manifeste militant contre l’instinct grégaire mortifère raciste et ceux qui le manipulent. Le spectacle avec une éthique impeccable.
De tous les films réalisés par Roger Corman, cinéaste et producteur prolifique, "The Intruder" est sans conteste son œuvre la plus atypique et la plus ouvertement politique. Dans une petite ville du Sud des États-Unis débarque Adam Cramer. Costume blanc impeccable, cheveux gominés, sourire carnassier, il se présente comme un réformateur social. C'est en vérité un parfait agitateur qui va attiser le racisme déjà bien présent dans cette petite ville. A grands renforts de discours illogiques mais bourrés de ferveur, il convainc les habitants de la ville d'agir contre la déségrégation voyant arriver des élèves Noirs dans leur lycée. En faisant cela, Cramer (dont on ne sait pas si au fond il est vraiment raciste) espère se poser en leader de groupe et semer le trouble. Il a malheureusement sous-estimé le pouvoir d'une foule, qui ne réfléchit pas mais qui agit avec bêtise et sans jamais se contrôler... Brûlot politique violent, appel à la tolérance face à la bêtise du racisme, "The Intruder" a connu de sacrées difficultés de tournage (il faut dire que les autorités locales du Sud n'ont pas vraiment apprécié le discours du film) et n'a pas connu le succès lors de sa sortie en salles, ramenant Corman vers ses adaptations lucratives et somptueuses de Poe. Il est dommage que le cinéaste n'ait pas poursuivi dans cette veine engagée tant il se dégage du film une énergie vive et brûlante, renforcée par la photographie en noir et blanc et les cadrages serrés mettant en avant les trognes et la sueur ainsi que par la prestation fiévreuse de William Shatner dans un rôle trouble. Toujours férocement d'actualité, "The Intruder" brille par sa narration efficace, reposant sur des personnages vite caractérisés et sur une énergie incroyable, véritable dénonciation du racisme assénée comme un coup de poing.
Adam Cramer débarque à Caxton, dans le sud des États-Unis. Il n’est pas là par hasard, en effet, cette petite bourgade a récemment voté une loi en faveur de la “déségrégation”, autorisant un quota d’élèves noirs à intégrer un lycée fréquenté exclusivement par des blancs. Cet homme, bien sous tout rapport, va petit à petit semer le trouble dans la ville…
Roger Corman (Le Masque de la mort rouge - 1964) délaisse les films d’exploitation (pour drive-in) afin de réaliser son tout premier film noir sociétal en adaptant le roman éponyme de Charles Beaumont. En l’espace de 80min, le réalisateur parvient à mettre en scène un superbe pamphlet politique et radical en nous replongeant dans l’Amérique ségrégationniste des 50’s.
Si le scénario s’avère être d’une grande simplicité, là où le film se rattrape, c’est dans l’interprétation sans faille de William Shatner dans la peau d’un prédicateur opportuniste et d’une rare perversité, suffisamment fourbe pour retourner l’esprit des habitants de cette petite bourgade et raviver la flamme raciste qui sommeil en chacun d’eux.
Avec The Intruder (1962), Roger Corman tend un miroir à ses compatriotes en leur rappelant les heures sombres (et pas si lointaines) de leur nation. Radical, sans concession et courageux (pour l’époque), le réalisateur nous offre là un brûlot saisissant et brillamment incarné par Shatner.
Inédit au cinéma en France, « The Intruder » est un film américain réalisé en 1962. Nous nous retrouvons à Caxton, une petite ville du sud des Etats-Unis, dans les années cinquante. La ville a récemment voté une loi en faveur de la déségrégation et un petit quota d’élèves noirs est autorisé à intégrer un lycée. Adam Cramer est envoyé dans la ville au nom d’une organisation à vocation sociale pour savoir ce que pensent les habitants de cette réforme. Le coup de maître de Roger Corman est de faire apparaître ici les racistes comme des individus normaux. C’est là où le malaise est malin puisque les spectateurs de l’époque s’y reconnaîtront peut-être. Est-ce pour cette raison que ce puissant polémiste sera un échec commercial ? « The Intruder » met en abyme une Amérique fermée et apeurée par ce qui n’appartient pas à sa communauté. Cette sortie en 2018 fait incroyablement penser à l’Amérique de Trump xénophobe. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
L'apparition d'un intrus, "The intruder", d'un bonimenteur, qui vient "vendre sa soupe indigeste" en clivant la société. Désigner la menace en l'incarnant à travers l'étranger, c'est une pratique quasi intemporelle. Ici, la loi vient d'autoriser les noirs, les "nègres", à fréquenter les établissements d'enseignement parmi les blancs. Cela pose problème à ces habitants d'une ville du sud des Etats-Unis et un "étranger" à la ville vient attiser haine sous-jacente, ressentiments multiples. Ce que je découvre avec étonnement, c'est que le discours raciste, ségrégationniste se nourrit aussi d'antisémitisme. Les juifs conspirent pour "souiller le sang pur". Ces délires ont un caractère opérant, il suffit qu'une dose suffisante de perversion abreuve les propos du bonimenteur. Ce qui est jubilatoire dans le film de Roger Corman, c'est que la faiblesse interne du beau parleur sera mise à nu. C'est un film quasi pédagogique sur la tolérance et les soubassements des mécanismes de rejet de l'autre. A voir de façon complémentaire au récent film de Spike Lee : "BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan".
Si le propos de Corman à l’époque et encore aujourd’hui demeure primordial dans la lutte contre toute xénophobie, il est soixante ans plus tard malheureusement dépassé par une réalisation qui en fait des tonnes pour asseoir son autorité. L’autorisation à quelques élèves noirs d’intégrer une école réservée aux blancs provoque la colère des habitants, attisés par un prêcheur venu de la grande ville. L’homme est cynique et roublard, et peuple encore les rues de nos jours, nous rappelle ce film à la mise en scène beaucoup trop appuyée. Elle est lourde, insistante, répétitive, alors que le réalisateur nous laisse entrevoir une autre manière d’appréhender le sujet à travers la personnalité d’un représentant de commerce qui sous des airs balourds va s’opposer au prédicateur. Mais malgré une histoire avec sa femme tout aussi intrigante, le couple n’étoffe guère le film . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Film fort qui narre les tensions très vives qui apparaissent dans une bourgade du sud des États-Unis lors de la déségrégation. L'arrivée d'un jeune homme charismatique bien décidé à stopper la réforme en cours va mettre le feu aux poudres. Sam Corman dépeint avec brio le pouvoir du verbe sur les foules qui semblent n'attendre qu'un signe pour exprimer leurs plus bas instincts. William Shatner est très à l'aise et donc très crédible dans le rôle d'Adam Cramer, un incendiaire qui crie sa haine des Noirs, des Juifs et des communistes. Les gros plans montrent la folie contagieuse des hommes : orateur en extase, auquel répond un public chauffé à blanc. Adam Cramer veut stopper la déségrégation mais sans violence. Il tend pourtant un piège à un étudiant noir qui se retrouve accusé du viol d'une fille blanche. La foule veut évidemment le lyncher ce que semble regretter Adam Cramer. C'est le seul aspect qui ne m'a pas paru très crédible. J'imagine mal Hitler devant une synagogue en feu murmurer "Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait..." En tout cas c'est un film saisissant sur le racisme ordinaire tel qu'il existait dans le sud des États-Unis jusqu'aux années 1960.
C'est une curiosité dans l'abondante filmo de Roger Corman, roi de la série B à petit budget, essentiellement connu pour ses réalisations fantastico-horrifiques (notamment quelques adaptations des nouvelles d'Edgar Allan Poe). Et c'est un film que le cinéaste affectionnait particulièrement, tant par son ambition politique que par l'investissement qu'il lui a demandé (engagement de fonds personnels eu égard à la frilosité des producteurs, tournage dans un contexte social encore brûlant…). Un chaud-froid qui allait malheureusement s'accompagner d'un vent dans les salles US, malgré un bon accueil critique, et renvoyer Corman à ses divertissements grand public. Le film n'a même pas connu de sortie dans les salles françaises. Sans crier au chef-d'œuvre, on est agréablement surpris par la bonne tenue de ce drame court et intense. Tout n'est pas subtil dans la réalisation et dans l'utilisation de la musique, mais Corman maîtrise cette matière politico-sociale, matière fournie par un roman de Charles Beaumont (par ailleurs scénariste de Corman sur d'autres films). Chronique du racisme ordinaire dans le Sud états-unien, manipulation des foules, sauvagerie des honnêtes gens… L'histoire est captivante et intéressante jusque dans son dénouement. Le film offre aussi un beau rôle à William Shatner (Star Trek) en tribun charmeur, populiste et machiavélique.
De *Roger Corman* on est surtout habitué à ses films d'épouvante notamment ceux adaptés de Poe mais avec **The Intruder** il change de registre en dénonçant le racisme de façon brut et efficace. Bon film bien qu'un peu simple par contre sa courte durée et son montage nerveux en fait un film qui se regarde sans ennui, William Shatner surprend en mégalo raciste même si sa prestation tout comme le film n'est pas renversante et le final un brin convenu se sentait venir. Avec le temps ce film a perdu de son impact mais à l'époque il collait à l'air du temps avec ses écoliers noirs accédant aux écoles de blancs dans le Sud des U.S.A. ; The Intruder est à découvrir plus par curiosité que parce qu'il est un indispensable.
"The Intruder" est une jolie triple surprise. Premièrement, car ce drame social est réalisé par Roger Corman, que l'on connait plutôt pour ses films d'horreur. Il tente ici un virage très inhabituel, qui sera d'ailleurs l'un de ses rares échecs financiers... Deuxièmement, car le film retourne le concept habituel des films anti-racistes. Ici, il ne s'agit pas d'un progressiste ou d'un militant pour les droits civiques qui débarque dans un Sud simili-esclavagiste. Au contraire, l'action se déroule dans une petite ville sudiste où la loi dicte que désormais, les Noirs peuvent fréquenter les écoles des Blancs. C'est un étranger, lobbyiste pour un groupe conservateur, qui va semer la zizanie en plantant des graines de haine et de violence auprès d'une population qui avait intégré à contrecœur cette nouvelle loi. Troisièmement, car le scénario est d'une redoutable modernité. En effet le sujet n'est pas vraiment le racisme inhérent à certains Etats du Sud (surtout à l'époque). Mais plutôt le danger du populisme. Ou comment un nouveau venu, immaculé, élégant, charmant, bon orateur, va parvenir à séduire voire manipuler une population dont il a compris les frustrations et les envies. Un fond qui résonne complètement avec les politiques démagogiques des années 2010 (l'assaut du Capitole n'est pas loin !). La mise en scène est plutôt inspirée, avec quelques scènes fortes. Tandis que William Shatner (avant la série "Star Trek") se montre flamboyant dans le rôle de l'antagoniste. Mais c'est l'écriture pertinente que l'on retiendra de ce drame malheureusement toujours très pertinent.
Ou comment un mouvement de foule peut conduire vers la bêtise humaine, avec l’intrusion de ce intruder sudiste dans les états où le racisme fut institutionnel, c’est la ségrégation contre les abolitionnistes nordistes, les gens suivent la bête de foire orateur charismatique beau parleur. Le discours à forte connotation et en hausse, une popularité en 1962, époque des quotas ethniques dans le lycée de Caxton, la réforme des WASP d’abord ségrégationniste dans le sud sans surprise, et pourtant c'était la loi dans ce bled.
Une réalisation en noir et blanc symbole fort excellent où l’on distingue la stigmatisation prononcée des vieux habitants en troupeaux agglutinés, discrimination positive raciale et sexiste, la femme utilisée comme appât injuste arbitraire. Condamner le coupable sans présomption à l’avance, sans procès équitable un homme noir innocent, secte suprématiste Ku Klux Klan avec leurs chapeaux costumes uniques triangles cônes équerres 3 cotés pointus.
Le final intelligemment distingue l’isolé fauteur de troubles enquêteur amateur dont les discours ne font plus effet, crie au loup sans cesse dont personne ne croira plus des mensonges montés de toute pièce, pas de salut ni de prière aux intrus perturbateurs d’intrigues pour la tranquillité de l’histoire, ciao !..... L’Amérique, terre continentale immémoriale de migration, immigration et de colonisation, amen alléluia Jesus nous regarde depuis les cieux !
Nous sommes en 1961 au lendemain des lois de déségrégation qui notamment font obligation aux établissement scolaires, jusqu'alors réservés aux seuls Blancs, d'accueillir des élèves noirs. Un bus interurbain entre dans la petite ville de Caxton au Missouri. Un homme, jeune, séduisant, élégant, en descend. Il s'appelle Adam Cramer (William Shatner, le futur capitaine Kirk de "Star Trek"). Il prend une chambre dans un hôtel. La raison de sa présence ? Exciter la population locale, massivement hostile à la déségrégation à la désobéissance civile.
"The Intruder" (également diffusé aux États-Unis sous les titres "I Hate your Guts" et "Shame") était jusqu'à présent inédit en France. Carlotta Films a la bonne idée de le distribuer fût-ce dans un réseau de salles bien timide. Le film était pourtant connu des cinéphiles auquel le nom de Roger Corman, un réalisateur de séries B, était familier. Il était connu à Hollywood pour la médiocrité de ses réalisations et pour sa rigueur budgétaire. Cette célébrité ambiguë lui inspira un livre : "Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime".
"The Intruder" met en scène un héros comme Hollywood les aimait à l'époque : un "maverick" solitaire débarquant dans une bourgade où il ne connaît personne. On pense à Spencer Tracy dans "Un homme est passé" (1955) ou Burt Lancaster dans "Elmer Gantry le charlatan" (1960). Le héros se révèle ici bien vite pour ce qu'il est : un raciste fanatique, brillant orateur, manipulateur, prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Mais "The Intruder" vaut moins pour son personnage principal que pour l'histoire qu'il raconte. Il traite d'un sujet qui était alors d'une brûlante actualité ; et il le fait non sans courage sur les lieux mêmes de l'action, le "Deep South" indécrottablement ségrégationniste, que seul le respect de la Loi retient de verser dans la violence. Le tournage dans le Missouri fut d'ailleurs dit-on difficile. Les figurants que Corman avait recrutés s'enflammèrent aux discours du personnage interprété par William Shatner et se retournèrent contre l'équipe du film quand ils comprirent quel était son propos.
Sans doute "The Intruder" n'est-il pas un chef d’œuvre. Sans doute William Shatner n'est-il pas un grand acteur ni Roger Corman un réalisateur d'exception. Si tel avait été le cas au demeurant, "The Intruder" ne serait pas resté inédit si longtemps. Pourtant, bien avant "Mississippi Burning" ou "Selma", il dénonce avec une rare efficacité le racisme qui ronge le Sud. Et il le fait dans ce noir et blanc lumineux et avec ses toilettes d'une folle élégance qui donnent au film de l'époque leur grain inimitable. Au point que je mettrais sans doute trois étoiles à une pub pour lave-linge tournée aux États-Unis en 1961.