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Un visiteur
3,5
Publiée le 11 avril 2020
Dire que le film fait écho à l’Amérique et au monde d’aujourd’hui serait un euphémisme. De son portrait d’un populiste à son propos sur le racisme, en passant par la désinformation, le harcèlement, l’antisémitisme et le conformisme, il est d’une actualité sidérante et parfois presque insoutenable de vérité. Ni le scénario ni la mise en scène ne font vraiment dans la finesse, avec ce côté démonstratif et grandiloquent, ces contre-plongées, cette musique dramatique, au point que le film a presque quelque chose d’une série B, traitant en plus d’un sujet peu mainstream (surtout à l’époque), avec un casting de seconds couteaux et une durée très brève. Mais alors une série B particulièrement soignée et d’une efficacité redoutable, d’autant plus implacable qu’elle va droit au but, un peu comme le ferait le cinéma de John Carpenter (je ne sais pas pourquoi mais j’ai pensé à lui plusieurs fois devant ce film).
Un chef d'oeuvre. William Shatner interprète un agitateur raciste contre la communauté noire aux antipodes de son rôle du capitaine Kirk dans les films Star Trek. Un très bon plaidoyer pour la communauté afro-américains.
Le film est adapté du roman de Charles BEAUMONT (1929-1967), « The intruder – I hate your guts ! » (1959), écrivain qui a aussi écrit le scénario. Adam Cramer [le québécois William SHATNER, 31 ans et qui connaitra la célébrité plus tard avec les série « Star Trek » (1 à 6) dans le rôle du capitaine James T. Kirk], venant de Los Angeles, débarque en train puis en bus dans une ville du sud des Etats-Unis, peu de temps après la suppression de la ségrégation raciale scolaire (suite aux 2 arrêts Brown versus Board of Education rendus par la Cour Suprême le 17 mai 1954 et le 31 mai 1955). Il tient plusieurs discours (spoiler: affirmant que les Noirs sont soutenus par le Parti Communiste, lui-même dirigé par un Juif ) auprès des Blancs (propriétaires terriens notamment) afin de renforcer leur opposition à la nouvelle loi et de mener des actions violentes dans le quartier noir spoiler: (incendie de l’église avec l’aide du Klu Klux Klan, lynchage d’un lycéen noir soupçonné, à tort, de viol ). Un superbe réquisitoire contre le racisme, la ségrégation raciale et la bêtise ordinaire, grâce une mise en scène sobre, non manichéenne et efficace.
Roger Corman a produit de très nombreux films et en a réalisé plusieurs dizaines. Une filmographie pléthorique où règnent essentiellement des films d’horreur de série B à petit budget et notamment des adaptations très libres de certains écrits d’Edgar Poe. De cette production indépendante destinée au cinéma ou à la télévision émerge The intruder que Corman a produit et réalisé en 1961. Peu connu, ce brûlot politique contre le racisme anti-Noirs bénéficie depuis ce 15 août d’une ressortie en salle en version restaurée. The intruder est l’adaptation au cinéma du roman éponyme de Charles Beaumont qui ici s’est affairé à l’écriture du scénario allant jusqu’à endosser le rôle furtif du proviseur. Le roman lui-même est inspiré d’un fait réel contemporain au récit survenu dans une ville du Tennessee. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Excellent drame des 50's ou une foule de lâches dégénérés du Sud de l'Alabama lynche quasiment tous ensemble un honnête homme pauvre, et qui plus est innocent; tout en jetant l'opprobe sur lui. De plus la narration dramatique, qui se termine en interrogation et non pas en happy end traditionel, fera nous poser bien des questions...
Un film étonnamment actuel sur la démagogie politique, le populisme, et l'instrumentalisation du racisme dans le Sud des Etats-Unis. Il ne faut pas toutefois oublier l'époque à laquelle il a été tourné (place de la femme ou des noirs dans le film complètement inadapté aujourd'hui).
Impossible de regarder ce film sans penser à l'Amérique de Trump et aux suprématistes qui se sentent pousser des ailes... Certains moments de confrontations entre Blancs et Noirs semblent toutefois un peu trop "mignons" en comparaison avec la situation des Afro-Américains en cette période. Belle photographie qui porte de le film jusqu'à son dénouement , lui aussi un peu naïf. Cela m'a donné envie de revoir "Dans la chaleur de la nuit".