Fantômas premier du nom était un film hautement divertissant, et qui possédait pour principale qualité son méchant porté à l'écran par un Jean Marais très charismatique au regard de psychopathe plus intelligent que la moyenne des humains. Mais qu'en ait-il donc pour cette suite, alors? Fantômas, est-il toujours à la hauteur, ou bien l'a-t-on placer au second plan pour laisser la vedette au commissaire Juve, interprété par le monumental Louis de Funès? Eh bien, pour être franc, ces deux questions sont justes : les gags se centrent encore plus autour du commissaire, alors que la personnalité du bad guy principal est toujours aussi poussée à son paroxysme. Sauf que le soucis, et c'est ce que je considère comme le seul défaut de cette suite, c'est que les scénaristes ont fait le choix de reléguer Fantômas au simple rôle de méchant, alors que dans le premier volet il était bien plus que cela, où il se situait entre le bad guy et le héros tellement on le centrait au milieu de l'histoire et de l'intrigue. C'était lui l'intérêt principal, et les scénaristes l'avaient bien compris jusqu'à cet épisode marquant un humour propre à De Funès. Bon, mis à part ce défaut, je n'ai pas grand chose à reprocher à ce Fantômas se déchaîne, véritable comédie hilarante et qui se révèle parfois plus drôle que son prédécesseur. C'est d'ailleurs vraiment paradoxal : Fantômas perd un peu de son importance, et le film gagne en humour. Surement est-ce dut à la présence certaine de Jean Marais qui, dans le premier film, pouvait pleinement s'épanouir sous le masque. Bref, passons! Globalement, le niveau du scénario est le même, bien que quelques inventions bienvenues font leur apparition : le cigare pistolet, par exemple, ou encore le troisième bras de Juve qui, grâce à un dispositif bien pensé mais handicapant, peut se permettre de surprendre ses ennemis et de les neutraliser sans problèmes apparents. Toutes ces bonnes idées sont vraiment bien placées dans l'histoire, et apparaissent au bon endroit, au bon moment. Bon, du côté des acteurs, rien à redire, ils sont toujours aussi bons les uns que les autres, autant De Funès que Marais, Demongeot que Dynam ou encore que l'inspecteur Bertrand, mythique acolyte hilarant du commissaire Juve. La disparition de Lady Beltham, personnage féminin interprété par Marie-Hélène Arnaud, pourra en gêner certain, car elle est peu expliquée et n'est même pas montrée ce que, personnellement, j’attendais. Ce n'est qu'un petit détail, mais quand même! Encore une fois, Jean Marais fait ses cascades, et cela se voit. Pas de doublure donc pour l'inspecteur Fandor, ce qui ne le rend que plus convaincant dans le rôle. C'est un peu notre Daniel Craig français avant l'âge. Bon, niveau effets spéciaux, pour les masques, y'a pas à dire, c'est toujours aussi bien fait, et avec toujours autant de réalisme. Vers le dénouement final, une scène me rappelle étrangement un James Bond. J'ajouterai le nom de cet épisode une fois que j'aurai revu la longue saga, car je ne m'en souviens plus. Tout fait James Bond, autant la musique que les plans de caméra, ou encore le lieu où se déroule la scène
, sur un volcan
. En sachant que c'est André Hunebelle qui a réalisé les OSS 117 premiers du nom, ceux des années 60, cela ne m'étonnerait pas que lui même ait pompé cette séquence d'un 007. Le niveau est donc toujours le même que pour le premier, et c'est ce pourquoi je vous invite à le voir, lui et les deux autres Fantômas.