Un film culte des années 70, qui revu en 2017, n’a pas vieillit du tout. Cela reste un film d’une grande fraicheur, d’une grande insolence, Nelly Kaplan se lâche et nous délivre une fable anticléricale, libertaire, jouissive . Cette jeune marginale qui s’installe à la « marge » d’un petit village, et décide d’offrir son corps pour améliorer sa condition. Tous les hommes du village passent pour des médiocres, critiquant les mœurs de la jeune fille , mais profitant de sa liberté sexuelle, même tarifée. Seul le personnage de Michel Constantin (excellent) qui montre des films dans des petites salles de campagne , en cinéma ambulant, l’aide un peu , et lui donne des conseils pour s’en sortir. ( à noter le clin d’œil à Bunuel avec l’affiche de "Belle de jour" sur son estafette..Le film est un petit « brûlot » révolutionnaire, et d’ailleurs l’héroïne mettra le feu à tout son bazar, dans son campement, à tout le « capital » qu’elle avait accumulé , avant de s’échapper, avide de liberté. Le film est aussi complètement d’actualité avec toute la question de la prostitution, que faut-il en penser quand il s’agit d’un libre choix ? Est-ce que l’on peut admettre que des femmes démunies utilisent ce moyen pour s’en sortir ? Question complexe aux réponses multiples, bien posée par Nelly Kaplan. Bien sûr le film doit beaucoup à Bernadette Laffont, , pleine de fraicheur et d’insolence. Elle est parfaite dans ce rôle de jeune ingénue, qui devient perverse puis lubrique. Des scènes cultes , comme le meurtre du vieux Bouc, le "viol" consentit du jeune scout, ou les scènes de jouissance avec la chanson de Barbara , « Je me balance »… Un film éprit de liberté, bien construit , authentique, comme on en voudrait plus souvent aujourd’hui.. Les seconds rôles sont tous excellents, Julien Guyomar , Bizarrement Nelly Kaplan ne confirmera pas cet essai remarquable , sans confirmer par la suite, et restera l’auteur d’un seul film "culte", marqueur du cinéma « libertaire » des années 70.