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VOSTTL
96 abonnés
1 937 critiques
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3,0
Publiée le 15 février 2020
Un film qui se regarde comme on lit le journal satirique « Charlie Hebdo » : « bête et méchant ». Je découvre et apprécie pour sa triple audace : celle d'un scénario : un brûlot contre l'hypocrisie et la méchanceté, et un hommage à la femme et de son droit à disposer de son corps ; celle de sa réalisatrice qui a su imposer un film engagé sur plusieurs fronts : au-delà de la bêtise humaine, l'oppression des notables sur leurs employés, par exemple ; et celle de son interprète : Bernadette Lafont qui n'a pas hésité à se mettre nue pour confondre le petit pouvoir mesquin des hommes en dénonçant leur lâcheté et l'inégalité des classes sociales. Une Bernadette Lafont sulfureuse et d'une venimeuse séduction. Certes, les séquences se répètent un peu mais la vengeance a besoin de temps pour se mettre en place surtout quand on vit dans un taudis (issu d'un don "charitable" de la communauté de Tellier), au fin fond d'une campagne peuplée de bouseux. A noter, le récit demeure intemporel comme les fausses rumeurs, la méchanceté qui conduit à médire sur ce qu'on ne peut saisir, parce que faible, veule, jaloux et mesquin. A découvrir.
Marie vit pauvrement dans une petite cabane aux abords du village de Tellier. Sa condition de marginale, de sauvageonne, ne lui vaut qu'insultes et mépris de la part de quelques figures notoires, généralement pleutres et hypocrites, du village (bourgeois, ouvriers et curé confondu). Pour se venger, spoiler: la belle Marie décide de monnayer ses charmes afin de ruiner ces notables médiocres et concupiscents. Ce n'est plus qu'un défilé chez Marie, où chacun, triste figure du conformisme provincial, essaie de s'attacher les faveurs de la jeune femme, incarnation de la liberté et de la sensualité.
Devant cette peinture de moeurs corrosive, comment ne pas penser à Bunuel et à l'ironie surréaliste en général? En prospérant, Marie accumule des biens de consommation dont elle n'a pas besoin, et que ses clients, les pourvoyeurs de ce faux luxe, dans un accès de rage,spoiler: finiront par saccager. Tout un symbole. Il en est un autre qui fait d'André (Michel Constantin), venu de la ville et projectionniste de cinéma, donc de culture et d'imaginaire, le seul personnage civilisé et respectueux. Entre surréalisme et naturalisme ( la situation d'ensemble est outrée mais les portraits individuels ne sont pas aussi caricaturaux qu'il y parait), la satire de Nelly Kaplan moque intelligemment une ruralité bête et méchante, mesquine et arriérée. Face à Bernadette Lafont, rayonnnante et sensuelle, dont on peut penser qu'elle est aussi la femme rebelle au sexisme des hommes, les autres comédiens s'en donnent à coeur-joie dans la veulerie et le grotesque, figurant un triste reflet de l'humanité.
ai revu ce film un grand nombre de fois et aujourdhui encore je me demande quel message a voulu faire passer Nelly Kaplan Féministe, révolutionnaire,anticonformiste ?Nous sommes après Mai 68 et le film est loufoque irrespectueux envers les croyances ,les diplômes,les sentiments,les morts,les vieux Par exemple Marie : »bonjour la tisane » Paul : »vous pourriez mappeler Mr Paul,je suis pharmacien tout de même Marie : »a voir, ou sont vos diplômes ? » Ou bien, lors de lenterrement de la mère de Marie différentes croyances religieuses sont parodiées Et un peu plus loin les curés comparés a des corbeaux avec leur soutane, est illustré par lAbbé Dard qui semble prendre son envol après avoir réparé les carreaux de son église .
En cette période juste post soixante-huitarde, Nelly Kaplan raconte dans ce film l'histoire d'une vengeance ; la vengeance des marginaux (en l’occurrence d’une marginale) contre les notables du village, bien-pensants, hypocrites, soucieux de leur tranquillité et de leur apparence. Le ton, libertaire, est celui d’une fable, et l’on suit avec un plaisir certain la façon dont Marie les humilie à son tour, l’affirmation de sa personnalité anticonformiste et sa marche vers la liberté.
Vu enfin avec 60 ans de retard la fiancée du pirate. Un film d'une étonnante actualité avec meetoo. Bernadette Laffont liquide avec le sourire le vieux fond de machisme de notre société. Ce n'est plus une affaire de prostitution ou de vengeance mais un message de liberté et d'intelligence des rapports humains. A quand notre prochaine Bernadette.
Film créé dans la foulée de mai 68, et de la libération de la femme, il décrit un village dans une France rurale caricaturée avec ses classes sociales complètement dépassées. Ce film que j'avais vu à sa sortie en 69 avait alors un parfum de soufre.
C'est avec beaucoup de plaisir que je viens de le revoir aujourd'hui, autant pour Bernadette Lafont qui était au mieux de sa forme que pour l'ambiance qui y règne. Je lui trouve cependant maintenant un côté amateur, fait à la va vite.
Dans un esprit de comédie de boulevard comme il n'en existe plus, Nelly K. nous montre une leçon de vie sur le paraitre des gens de la campagne et ceux de la ville. Bernadette L. joue très bien, c'est un de ces premiers films.