Graham Baker c’est le maitre étalon du nanar avec Beowulf. Pourtant c’est oublier que le réalisateur c’est aussi attaqué au troisième volet de la saga La Malédiction, avec cette épisode de 1981 et Sam Neill dans le rôle-titre.
Pour être franc, on reste encore sur un volet de belle qualité, un peu inférieur aux deux précédents, mais toujours prenant et fidèle à l’âme de ses prédécesseurs.
Au casting Sam Neill donc, acteur fort bien choisi pour ce rôle dont il s’empare avec un plaisir évident et un entrain réjouissant. Charmeur et glacial à la fois, il colle très bien au rôle de Damien, et pour le coup il prouve encore qu’il est un acteur de talent pas forcément assez connu et assez utilisé. Autour de lui peu de noms connus, mais des interprètes qui font le boulot, en particulier dans l’entourage de Damien. Lisa Harrow tient la route elle aussi, bien qu’elle ne parvienne pas non plus très bien à s’affirmer face à l’anti-héros ici.
Le scénario est bon, mais on perd un peu en efficacité. En fait la machine est huilée, c’est dynamique, la recette qui se veut sérieuse et sans concession fonctionne toujours, Damien est diabolique, il y a quelques scènes violentes spectaculaires, bref, La Malédiction finale tient la route. Néanmoins l’histoire des prêtres m’a paru franchement moins convaincante, et le dénouement trop rapide, parait un peu improbable ou en tous les cas trop soudain pour pleinement réjouir le spectateur. Là-dessus il y avait possibilité de mieux affiner les choses.
Sur l’esthétique le film évolue un peu tout en gardant des bases de la saga. La musique déjà, qui revient pour notre plus grand bonheur, les quelques effets sanglants très graphiques, et la mise en scène de Baker reste aussi plaisante que celles des deux précédents épisodes. En tous les cas je n’ai rien trouvé à redire de ce point de vue. Par contre on évolue nettement sur le plan de l’ambiance, des décors, avec un style plus moderniste. On s’éloigne des maisons « Hhammer », des manoirs, du victorien, pour arriver vers une tonalité plus eighties dans l’esthétique, et correspondant évidemment aussi mieux à ce qu’incarne Damien ici.
Pour ma part ce troisième volet reste un film attrayant, très sympathique, bien que moins percutant que ses deux ainés. Néanmoins la saga La Malédiction continue de nous faire plaisir, et c’est tant mieux, traitant à mon sens avec le plus d’intelligence, le sujet de l’Antéchrist. 3.5