Je me devais de découvrir Preminger, je pensais le faire avec Laura, mais ce film adapté de Sagan avec la ravissante Jean Seberg aura retenu mon attention, c'est donc par lui que j'ai commencé la filmographie que Preminger.
Tout d'abord je tiens à souligner mon admiration pour ce qu'on peut faire avec le technicolor, d'accord on est pas chez Powell, mais bordel la couleur est juste magnifique.
Ça a une texture, une beauté que le numérique ne pourra jamais avoir.
Mais revenons au film, composé en deux parties distinctes, l'une en noir et blanc dans le présent, et une autre en couleur (le principal du film) dans le passé. Déjà d'habitude c'est plutôt l'inverse, mais utiliser le noir et blanc pour le présent a un sens, en effet les couleurs sont éclatantes dans la partie estivale, elles transpirent la joie, tout comme Seberg, resplendissante et pétillante. Tant dis que le noir et blanc est triste, terriblement beau, mais terriblement triste, comme Seberg. Je dois dire que je n'avais que très rarement vu un film adapter/accorder sa photo à l'émotion d'un personnage. Alors certes on pourrait croire que c'est lourd comme précédé, mais pas du tout.
La mise en scène de Preminger est vraiment bonne, il arrive à capter ces deux atmosphères très différentes, cette atmosphère de joie et de tristesse.
D'ailleurs scénaristiquement le film n'est pas en reste, j'y ai vu quelque chose de très freudien au début, alors peut-être que je me trompe, mais voir une fille tenter de s'interposer entre sa future marâtre et son père, ça me parle forcément du complexe d'électre. (Et puis j'adore tout ce qui est freudien, donc bon… peut-être que je le vois partout).
Le début, les vacances, laisse penser à une tristesse banale, dû à une déception amoureuse, mais on est bien haut delà de cette banalité, je ne révélerai rien, mais je trouve la cause de la tristesse et les réflexions de Cécile (le personnage de Seberg) assez vraie, et son chagrin assez vrai, touchant. Le montage alterné entre les deux époques n'y est pas pour rien je pense.
Il renforce ainsi cette idée que ce bonheur ne va pas durer, que l'été prochain ne sera jamais plus comme avant. Et j'aime cette sensation (très présente dans le final).
Après j'ai pas non plus adoré, c'est un film durant lequel j'ai pris beaucoup de plaisir, mais il manque peut-être un petit quelque chose, en tous cas c'est un bon film et Seberg est une fille magnifique.