Une suite inutile.
Carrie au Bal du Diable avait séduit par son originalité et le côté Stephen King dont l'histoire était à la fois tragique et touchante. Réaliser une suite était, dès le départ, une idée saugrenue dans la mesure où l'on voit mal comment on pourrait faire les liens avec le précédent opus tout en ne le bafouant pas. Manque de bol, cette suite rate complètement le coche, nous allons voir pourquoi.
Fallait-il vraiment faire une suite vingt ans après le superbe premier opus ? La réponse est évidente : non. Cette séquelle nous balance dans le milieu impitoyable du lycée américain, lieu de toutes les débauches et premières expériences en tout genre. On fait la connaissance de Rachel, une sympathique lycéenne qui reste en marge de ses camarades. La pauvre Rachel est la proie à toutes les moqueries de ses camarades de classe, non pas pour son look émo pas crédible, mais plutôt pour son côté dérangé et marginal. Tout ne se passe pas très bien autour d'elle, la douce Rachel est délaissée par sa mère très rapidement puisqu'elle est placée en hôpital psychiatrique à cause de ses visions étranges. Placée dans une famille d'accueil, elle n'a qu'une seule amie qui va très vite se suicider. La raison de son acte ? Un jeu sexuel entre les footballers de l'équipe du lycée qui couchent avec des filles et qui comparent leurs conquêtes du soir avec les collègues dans un tableau à point. Et manque de chance, la pauvre Rachel semble être embarquée dans un de ces jeux. On retrouve exactement le même schéma que pour Carrie au Bal du Diable, on est content pour elle car elle n'est plus seule, mais la pauvre va très vite se rendre compte que ses "amis" se sont moqués d'elle pour la faire souffrir. Et qu'en est-il des pouvoirs psychiques ? Ce sont les mêmes que pour Carrie, c'est-à-dire tout ce qui se réfère à de la télékinésie. Et les liens avec le premier opus ? Il n'y en a que deux, tout d'abord SPOIL (
le père de Carrie, dont on ne connait pas l'identité, est également le père de Rachel, donc les deux filles sont demi-sœur
) puis on a le droit de retrouver SPOIL (
Sue Snell qui était dans le premier opus et qui voulait vraiment aider Carrie, elle est désormais la pionne du nouveau collège puisque l'ancien est toujours en ruine
). Ces deux éléments qui se devaient de faire les liens avec le premier opus, malheureusement ces deux éléments sont bateaux et sont beaucoup trop tirés par les cheveux. La seule séquence qui vaut vraiment le coup est la séquence colère qui est sympathique, pas folichonne, mais quand même bien plus gores que par le passé. Mais que valent cinq minutes contre un film d'1h45 dont l'essentiel reste creux et vide.
Ce n'est guère meilleur côté casting. La sympathique Emily Bergl (Insomnies) se coltine le rôle principal. Elle n'est clairement pas à l'aise voire coincée tant on dirait qu'elle surjoue. Il en va de même pour Amy Irving qui n'est pas à la hauteur de son personnage, sous-exploité et pas assez bien intégré à l'histoire. Les autres acteurs ne sont, eux aussi, pas à la hauteur et se contentent de surjouer chaque scènes qui leurs sont attribuées.
La réalisation n'est pas trop vilaine, mais elle joue beaucoup trop la carte de la surenchère. Les effets spéciaux sont décevants et ne reflètent absolument pas le budget alloué au film (environ 21 millions de $ ). Des effets spéciaux grossiers, des plans mal filmés et un accompagnement sonore déplorable, voilà ce que l'on peut retenir de cette production bateau qui tangue trop vers le mauvais goût artistique.
______________________________________________________________
Les + : la séquence colère
Les - : l'histoire, les liens avec le 1er opus, les acteurs, la réalisation
Note : 4 / 20
Une suite de mauvais goût qui tient presque de l'affront. L'histoire est pathétique, les liens avec le premier opus sont maladroits et pas crédibles, les acteurs surjouent, les effets spéciaux sont ratés et la musique est clairement sous exploitée. Bref rien ne va, pas même la séquence clé du film qui, à mon sens, est bien trop courte et sanglante. A trop vouloir en faire, cette suite s'emmêle les pinceaux en s'orientant tout droit vers la farce de mauvais goût.