L’Emmurée vivante est un des films les plus intéressants de Fulci. Pas son chef-d’œuvre, mais dans le genre non-fantastique il fait partie de ses belles bandes, simple, propre, intriguant, une petite réussite qui ne doit cependant pas beaucoup au giallo.
Ici, pas de meurtre au couteau, de tueur gantée, pas même de sang d’ailleurs (un tout petit peu alors !), L’Emmurée vivante est avant tout un suspens avec une enquête policière est quelques excentricités très italiennes. C’est du coup bien prenant, le rythme n’est pas ébouriffant mais le film n’est jamais ennuyeux grâce à de vraies bonnes idées scénaristiques et le métrage est court, sans scènes inutiles, c’est très plaisant. Le final est parfait, honnêtement je ne suis pas loin de penser que L’Emmurée vivante est, sur le plan strict de l’histoire, le métrage le plus abouti de Fulci.
Le casting est bon lui aussi d’ailleurs. Là aussi c’est plutôt un argument dans le cinéma du réalisateur, avec une solide Jennifer O’Neill qui porte bien le métrage. C’est dommage que les seconds rôles soient un peu monolithiques parfois, sans doute lié à une direction d’acteurs en ce sens d’ailleurs, néanmoins Marc Porel a une photogénie certaine, et les personnages sont solides. On croit dans ces rôles, et on suit les mésaventures de l’héroïne avec attention.
Formellement L’Emmurée vivante est classique mais très élégants. Beaux décors, notamment pour le final, très belle photographie, mise en scène très appliquée, Fulci signe un métrage typiquement italien dans ses goûts et qui rappellera les plus esthétiques des gialli de l’époque. Comme je l’ai déjà dit peu de sang, il ne faut pas s’attendre à du cinéma d’horreur, c’est surtout un policier aux allures de thrillers, et c’est un choix qui finalement convainc tout à fait. A souligner une belle bande son, un peu trop rare sans aucun doute, mais qui apparait toujours à des moments essentiels, et qui joue un rôle exceptionnel à la fin.
Bref, L’Emmurée vivante est indéniablement un des Fulci à voir si l’on a envie d’avoir une bonne opinion de ce réalisateur, il est vrai, plus qu’inégal. En-dessous de L’Au-delà, sans doute, mais on n’est pas loin de tenir l’une de ses plus grandes réussites. 4.5