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scorsesejunior54
151 abonnés
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2,5
Publiée le 28 janvier 2007
Non, "Senso" n'est pas le chef-d'oeuvre escompté que j'attendais depuis des mois. Réalisé en 1954 par Luchino Visconti, cette oeuvre surpasserait pour certains "le Guépard" du même auteur. Je ne suis pas du tout de cet avis et je me demande si finalement, ce n'est pas de cette comparaison que souffre le plus cet aîné. Splendide, le film l'est parfois. Bavard, trop souvent. Je ne comprends absolument pas l'obstination du maître à filmer d'interminables dialogues romantiques, qui, sans être mièvres, n'apportent pas grand-chose à l'ensemble, ne le faisant avancer que péniblement. Durant la majeure partie de la projection, on peut observer la belle Alida Valli déployer sa panoplie d'actrice face au non-moins charmant Farley Granger. Il faudra attendre le dernier tiers pour que tout s'envole. Des thèmes aussi importants que l'amour, la trahison, la séduction y sont évoqués par le couple mythique. Visconti souligne une certaine décadence, aussi bien comportementale que psychologique. Il dénonce la guerre tout en s'y aventurant, traitant ses protagonistes avec mépris. L'analyse sociale est très juste, l'étude de caractères vaut plus que le détour (je ne pourrais résumer tout cela ici) et l'intrigue atteint une tension dramatique paroxystique. Le réalisateur peint admirablement une suite de tableaux désespérés, laissant éclater à pleine mesure son talent lors de trop rares séquences. La majeure partie du temps, il pose sa caméra qui, malgré de superbes prises de vues dans des angles impossibles, ne parvient pas à retranscrire aussi bien qu'il l'aurait souhaité une époque révolue. Trop statique, pas assez d'animation, mais surtout de VIE dans ce long-métrage qui tend vers une contemplation des plus extrêmes, magnifiant chaque geste de manière un peu trop gratuite. L'ambiance ne suit pas et on se prend à regretter les trop nombresuses absences musicales qui auraient donné une dimension épique à ce "Senso" parfois magnifique mais trop souvent à l'arrêt.
Un Senso parfois magnifique, par l'éclairage et certains plans.. Mais qui se perd dans la folie de cette romance pas très crédible. Le film tire beaucoup en longueur et j'ai eu du mal à rentrer totalement dans ce "chef-d'oeuvre". Au cinéma c'est toujours un expérience à vivre.
Une histoire d'amour impossible entre une comtesse italienne et un lieutenant autrichien sur fond opératique est un matériau qui aurait dû, a priori, insuffler à "Senso" un grand souffle romanesque. Or, si le film impressionne parfois, il irrite aussi par sa raideur, par sa complaisance à présenter chacun de ses plans comme des tableaux, rendant ainsi certains passages carrément figés, qui ne permettent aucune émotion. Le film nous gagne quand il laisse exploser la spontanéité de ses personnages et la violence de leurs sentiments, comme lorsque la comtesse court dans les rues de Venise, suivie par son mari, et croit rejoindre son amant, ou lors d'un final terrible qui vire à l'humiliation. Ces dernières minutes sont les plus belles car elles font oublier la recherche un peu vaine d'une certaine élégance formelle pour se recentrer autour d'une relation rattrapée par le déterminisme social. La cruauté – ou la lucidité de Visconti – qui émerge enfin ne fait pas oublier certains choix d'écriture contestables, à l'instar de cet épisode guerrier sans intérêt, mais elle nous fait imaginer le grand film que "Senso" aurait pu être si elle avait été davantage incarnée, pressentie avant qu'elle ne se dévoile pleinement.
Certainement le plus beau film de Luchino VISCONTI que ce mélodrame somptueux, sorte d'opéra cruel à la mise en scène sublime. Le film ne comporte en effet pas de longueurs contrairement à certains autres chefs d'oeuvre de VISCONTI (Le guépard, Mort à Venise) et le final est à la fois bouleversant et cruel. Alida VALLI est superbe dans ce rôle.
Un drame historique réussi de Luchino Visconti sur la puissance aveugle de l'amour, a travers la passion sincère d'une comtesse vénitienne pour un jeune officier autrichien. La réalisation de l'italien est particulièrement luxuriante et recherchée : il s'agit la d'une performance hors norme, que ce soit pour les plans de ville (le Venise des années 50) ou de la campagne (les scènes de guerre dans les champs). La prestation des deux acteurs principaux vaut également le détour. Bref, un très bon film dont le propos assez direct revêt un caractère universel.
C'est le meilleur film de Visconti, et l'un des chefs d'oeuvre du cinéma, en dépit d'un scénario un peu incohérent, le projet ayant dû évoluer en cours de tournage parce que la production ne voulait pas que la défaite des italiens à Custozza soit le point fort du film. C'est donc l'amour fou de la comtesse Serpieri pour le beau et veule militaire autrichien qui est devenu l'essentiel du film; Alida Valli est inoubliable dans ce rôle, et la beauté des décors, des costumes, le choix de Bruckner pour la musique, tout concourt à une réussite totale, sans que le film ne soit étouffé par une esthétique excessive, ce qui arrivera souvent par la suite aux films de Visconti.
Même si a quelques moments on s'ennuie , ce film est d'une puissance que cela m'étonne pas qu'il soit culte , j'ai été séduite par le charisme de Farley Granger , son jeux est tout simplement incroyable , un film a ne surtout pas oublier
Un long-métrage qui ressemble trop à un opéra pour plaire en tant que tel. S'il n'y à rien à redire sur la patte esthétique ou l'attachant couple-vedette, le script se déroule sans génie ni émotions, et ce malgré quelques belles images.
On croit un moment que 'Senso' va s'animer, qu'il va trouver un souffle. Et puis tout retombe. C'est figé, affreusement grandiloquent, et joué de façon si outrée que tous les personnages en deviennent détestables. Quel ennui ! Décidément, Visconti a bien du mal à filmer Venise sans l'étouffer sous des montagnes clinquantes de vernis.
Non, "Senso" n'est pas le film absolu de Visconti. Il n'est pas non plus je-ne-sais quel chef-d'oeuvre caché surpassant les autres. Mais, il mérite évidemment d'être vu. Rien que pour l'ouverture, éblouissante, où une représentation du "Trouvère" de Verdi ponctuée de l'air phare "Di quella pira" vire à l'émeute face à un public en furie ! Cette scène reste peut-être parmi les plus fulgurantes introductions de l'histoire du cinéma. Passé ce moment, "Senso" se transforme en histoire d'amour, intense et tragique, entre une comtesse vénitienne et un "ennemi" autrichien. Maîtrisant parfaitement son sujet, superbement esthétisé, le cinéaste expose avec brio les enjeux d'amour, trahison, patriotisme, et surtout, de fin de monde qui le caractérisent si bien. Cette aisance déconcertante se retrouve également lorsqu'il nous embarque dans ses mouvements vertigineux au coeur des batailles, ou encore quand il nous affuble des rebondissements les plus inattendus. Ce que l'on peut en revanche regretter le plus amèrement dans "Senso" est probablement son côté assez bavard, notamment vers le milieu du film où les dialogues du couple, sans atteindre la mièvrerie, l'effleurent quand même parfois du bout des doigts. Un incontournable.
Ce film de Visconti lui permet d'explorer ses diverses passions: les costumes, l'opéra et bien sûr le cinéma. L'influence de la peinture est elle-mêmeme présente. On imagine souvent un tableau classique avec paysage en arrière plan et scène au premier. Ces arts s'alimentent mutuellement et font partie intégrale de la mise en scène. Tout cela est composé avec brio et parfois inoubliable.(On peut penser à la scène de bataille qui aura manifestement inspiré Kubrick dans Barry Lyndon). Mais Senso n'est pas qu'un dialogue des sens; il se veut subtilement intellectuel, loin de la lourdeur d'un Bellissima. Par métaphore, il nous dit que la Résistance Italienne (Salo n'est pas évoqué dans le film par hasard...) aurait été trahie par les démocrates chrétiens. Les thèmes tension/echec/trahison sont omniprésents. Cela n'a guère été du goût du pouvoir en place ni de la Lux qui a mutilé le film. Pour autant, malgré les embûches, Visconti nous livre une oeuvre majeure sur le plan formel, seulement émaillée scénaristiquement de quelques ellipses ou incohérences.
Trop bavard, trop "mélo", Senso peine à captiver l'attention du spectateur. Une fois encore, Visconti pèche par excès. Excès de paroles, excès de longueur finissent par nuire au bon déroulement du récit. Dommage, car la mise en scène demeure souvent brillante et enlevée. Heureusement, l'intrigue, la profondeur des personnages et l'interprétation des comédiens permettent au film de prendre de la hauteur.
Troisième film de Luchino Visconti que je vois et malheureusement je reste un peu sur ma faim même si Senso est un film de grande qualité. La mise en scène, comme toujours chez Visconti, est élégante, stylée et offrent quelques plans magnifiques (Surtout les plans extérieurs), le tout sublimé par un flamboyant technicolor. Il est aussi toujours agréable de voir une reconstitution historique faite avec tant de soin grâce à des costumes excellents ainsi que de somptueux décors. Senso brille également grâce à son scenario. Cette histoire d'amour est l'occasion pour Visconti d'explorer les limites humaines, la noirceur qui caractérise l'homme face à ses intérêts et ainsi les conséquences de celles-ci: la trahison des deux côtés. Farley Granger que je découvre ici m'a impressionné dans son rôle, très profond ceci dit, de lieutenant autrichien vil et calculateur. Alida Valli m'a ceci dit moins plu à cause de son jeu trop maniéré qui appuie trop lourdement le caractère pathétique de son personnage, pour ce coup j'ai vraiment trouvé que Visconti manquait de subtilité. Mais le fond de l'oeuvre reste vraiment très intéressant grâce aux thèmes abordés et comment ils sont traités. Le côté mélodrame inspiré très clairement de l'opéra m'a un peu laissé de marbre et c'est sûrement la principale raison qui a fait que Senso ne m'a transcendé outre mesure. C'est vraiment un très bon film aux qualités indéniables mais je n'ai pas accroché au point de crier au génie.
On ne peut qu'être impressionné par la mise en scène de Visconti d'un ethétisme raffiné, par la splendeur du paysage et des décors, par ses prises de vue et ses plans toujours aussi beaux, par ses cadrages toujours aussi bien pensés. Mais le problème est finalement peut-être là. Le film est beaucoup trop contemplatif. A trop peindre des tableaux, le cinéaste en oublie son histoire et ses personnages. Si la narration très viscontienne, mêlant amour, décadence, trahison et vengeance, se révèle parfois intéressante par son discours, et l'analyse de l'auteur assez juste, l'émotion est en revanche totalement absente et le contexte historique peut-être pas assez développé. Senso est donc une oeuvre passionnelle qui n'arrive malheureusement pas à m'émouvoir.