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chrischambers86
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4,0
Publiée le 21 octobre 2010
C'est sans aucun doute le meilleur film de Liliana Cavani! D'une autre envergure par rapport à ses premières oeuvres qui n'emportèrent pas l'adhèsion, "Portier de nuit" suscita de vives polèmiques en èvoquant magistralement les rapports sado-masochistes d'un officier SS et d'une dèportèe retrouvèe après sa libèration! Dirk Bogarde en serpent, Charlotte Rampling en victime fascinèe, deux comèdiens exceptionnels! Les critiques ètaient injustifièes: d'une part l'oeuvre s'imposait par la maîtrise de la rèalisation, d'autre part, si elle mettait l'accent sur la trouble fascination exercèe par le nazisme, elle n'entendait nullement exalter ce dernier, comme l'avaient prouvè les films tournès prècèdemment par Cavani par la tèlèvision! Ce grand film controversè est, depuis, devenu une icône...
Une histoire volontairement très forte, dérangeante, malsaine, et très captivante. La réalisatrice est allée au bout de sa démarche : ausculter la perversité et l'ambiguïté humaines, décuplées ici par les circonstances tragiques de la guerre. Tout y passe : sadisme puis fascination et amour du tortionnaire, soumission de la victime qui tire du plaisir de sa situation et aime son bourreau... Ces deux personnages complètement largués n'ont rien appris et répètent leur danse macabre plus de dix ans après. Ce qui est frappant, c'est qu'ils ne semblent vivre pleinement qu'entourés et guettés par la mort : menace des nazis pendant la guerre, puis choix délibéré de mourir d'inanition dans le second cas. Ces deux êtres semblent ne pas pouvoir s'affranchir de leurs fantasmes qu'ils poussent au-delà de toute limite, jusqu'au bout. Les interprétations sont magistrales, que ce soit Dirk Bogarde ou surtout Charlotte Rampling. Quant à la mise en scène, elle est très fine, très soignée, et mêle adroitement flash-backs et retours au présent. Un film sombre, dur, mais passionnant.
En général, les films qui traitent du sado masochisme me font rire, celui-ci échappe à cette règle. Le contexte historique et l’ambiguïté morale ne prêtant pas vraiment à la rigolade. La mise en scène sophistiquée et élégante de Cavani rappelle les derniers travaux de Visconti, « les damnés » notamment, dont la réalisatrice emprunte deux des interprètes. Pour ce qui est du fond, elle met tout d’abord le doigt sur un des problèmes de l’époque, l’assimilation du nazisme par le monde d’après guerre. Passé les procès d’épuration, les derniers criminels de guerre essayant de se faire oublier, pour mieux insinuer leurs idées dans la société. Là dessus le propos de la réalisatrice est sans ambiguïté, elle montre clairement le danger de la renaissance du fascisme et du nazisme. Il en va différemment du couple principal et de leur histoire d’amour tordue. Moralement, cette partie se situe au-delà du bien et du mal, comme si nos deux amants ne parvenaient plus à ressentir des émotions aussi fortes, fussent elles négatives, que celles vécues durant la guerre. Condamnés à répéter ad vitam leurs rapports étranges, incapables de vivre dans un monde en paix. La sympathie que l’on finit par éprouver pour eux, est en grande partie due aux interprètes et à l’humanité qu’ils donnent à leurs personnages. Ils ne sont en aucun cas représentatifs, même symboliquement, du drame de la Shoah, mais Cavani pose à travers eux des questions qui vont bien au-delà de nos représentations morales, d'où le malaise que l’on peut ressentir devant cette histoire.
Le syndrome de Stockholm poussé à l'extrême au travers de scènes sado-masochistes... Une histoire d'amour déconcertante mais passionnante, sublimée par le talent de Charlotte Rampling... Une magnifique oeuvre qui ne laisse guère indifférent...
Au delà de sont aspect esthétiquement parfait, "Portier de nuit" est un film qui demeure choquant et dérangeant, et qui pousse très loin certaine questions sur l'homme et sa nature.
La première moitié des années 70 a été riche en films à scandales. "Les chiens de paille" de Peckinpah, le "Dernier Tango à Paris" de Betolucci, "La grande bouffe" de Ferreri, entre autres, avait bien remué les sensibilités et du public, et de la presse. "Portier de nuit" a lui aussi suscité le courroux. Jugé pornographique. Classé X aux Etats-Unis, ce qui n'étonnera personne, j'en suis certain. Il faut dire qu'à l'époque, on avait rarement vu une relation aussi ambiguë que celle de cette jeune femme de confession juive, emprisonnée en camp de concentration pendant la guerre et qui retrouve son geôlier, travaillant de nuit dans un hôtel de la capital autrichienne. Une relation dont on arrive jamais à vraiment déterminer la nature. Et pour ajouter un peu plus de chair à son histoire, Cavani nous offre alors quelques scènes au contenu pouvant heurter certains esprits. Le film se scinde en deux parties distinctes. La première commence bien évidemment par les retrouvailles. Des retrouvailles à la fois violentes et passionnées. Avec quelques flashbacks utilisés de façon très à propos. Toute cette partie, si elle n'est pas un huis-clos total, se déroule en majorité en les murs de l'hôtel. Et c'est excellent. La deuxième partie, voit le couple vivre reclus dans un appartement, tentant d'échapper à d'ancien nazis souhaitant faire table rase de leur passé. Cette deuxième partie est d'ailleurs le "tendon d'Achille" du film car, si Cavani ne perd en rien sa maîtrise, il n'empêche qu'elle rencontre davantage de difficultés à la faire tenir sur la distance. La dernière demi heure traîne un peu la patte. Malgré ce défaut, "Portier de nuit" reste un film puissant, incontournable et qui peut se vanter d'être servi par deux acteurs (Rampling et Bogarde, rien que ça) excellents du début à la fin.
Il existe des histoires d'amour qui font rêver, des fresques romantiques inoubliables et il y a "Portier de nuit" qui invente l'histoire d'amour qui fait grincer les dents et qui choque... Comment approuver un couple si invraisemblable qui pourtant malgré l'horreur et la barbarie évidente, retransmet à l'écran une sensation de malaise si puissante que l'on arrive à apprécier le film ou du moins l'accepter comme tel. Liliana Cavani jongle dangereusement avec les limites du convenables mais offre un film dans l'ensemble brillant et marquant.
Très controversé à sa sortie , ce film est aujourd'hui complètement oublié et franchement méconnu. Pourtant , il présente une histoire peu banale, et une réalisation peut être vieillotte à notre époque mais qui dans l'absolu sied parfaitement au récit. Portier de nuit est une sorte de fourre tout , ou s'entremêle érotisme , drame , thriller , sans oublier une forte connotation historique . C'est peut être ce film qui a révèlé charlotte rampling , lui donnant l'image d'une femme mystérieuse , ambigüe, image qui jalonnera toute sa carrière. Voiçi un long métrage étonnant, et n'ayons pas peur des mots, unique en son genre. Une bonne raison de le découvrir , même si il ne s'adresse pas à tous les publics .
Film n'ayant aucunement manqué de faire un gros scandale à sa sortie, "Portier de nuit" est une oeuvre résolument ambigüe dont on retient pourtant plus aujourd'hui, malgré une vision plus fantasmée que réaliste des camps d'extermination, le côté histoire d'amour désespérée, malsaine et sadomasochiste. L'interprétation du couple Dirk Bogarde-Charlotte Rampling dans des rôles pas très fastoches est sublime et l'aspect fortement viscontien (on pense surtout aux "Damnés" !!!) de la mise en scène de Liliana Cavani fascine. C'est un peu dommage tout de même que le dernier tiers traîne fortement en longueur car l'ensemble est loin de manquer de séquences puissantes.
En tant qu’insoluble source de controverse morale, le film de Liliana Cavani est resté un de ces rares moments de cinéma qui traverse les générations avec le même impact. Avec sa mise en scène très lumineuse et esthétisante, empruntant autant à des grands cinéastes, comme Visconti à qui il est souvent assimilé, qu’au cinéma érotique, le traitement de cette débauche passionnelle entre un ancien officier nazi et la survivante d’un camp de concentration met davantage l’accent sur l’aspect sexuel de cette relation morbide et fétichiste, déviant rapidement vers le sadomasochisme, que sur une interrogation psychanalytique d’un drame historique qui, telle la domination bestiale entre les deux héros, semblerait condamner à se répéter. L’iconisation sensuelle de l’imagerie nazie a bien évidemment dû en gêner certains mais elle réussit à appuyer à quel point les scènes de sexe sont terriblement malsaines, malgré le charme magnétique de Dirk Bogarde et Charlotte Rampling. Assez lent et accompagné d’une intrigue mal écrite, ce film polémique, de par ses intentions venimeuses qu’il atteint allégrement, reste un objet auquel, qu’on y adhère ou non, ne peut pas laisser insensible.
Portier de nuit (1974) est un film qui fit (sans surprise) scandale lors de sa sortie dans les pays où il n’était pas censuré (comme en Italie) ou purement et simplement catalogué comme film pornographique (notamment aux Etats-Unis). Une réputation sulfureuse qui n’est bien évidemment pas surprenante lorsque l’on prend connaissance du film (une passion dévorante entre un ex-officier nazi et une ex-prisonnière des camps de concentration !). La réalisatrice italienne avait déchaînée les passions, en dehors de la France les catholiques étaient montés aux créneaux, les puritains en avaient fait de même, tous tentant en vain d’interdire au film de bénéficier d’une exploitation en salles, alors que dans l’hexagone, le film était sorti en salles sans le moindre souci. C’est ainsi que l’on découvre, trente ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, cette étonnante histoire, une relation sadomasochiste entre un ancien officier SS et sa victime (consentante). Une relation amoureuse contre nature, sous forme de syndrome de Stockholm, des plus… troublante, voir déstabilisante. Il en résulte au final une histoire d’amour à la fois scandaleuse, dévorante au combien palpitante, magnifiquement retranscrite par Liliana Cavani dans de magnifiques décors de Vienne (reconstitués à Cinecittà) et formidablement interprété par un très beau tandem formé par Charlotte Rampling (28ans lors du tournage) & Dirk Bogarde. ► http://qr.net/ivn ◄
En mettant au jour des raisons d'ordre psychologique, psychanalytique, qui peuvent favoriser l'émergence de phénomènes comme les fascismes, Liliana ferme la porte au révisionnisme tout comme au négationnisme et impose le devoir de mémoire! On sort du film en se posant une question : où sont passés tous ces anciens nazis, collaborateurs et autres opportunistes mortuaires? Que sont ils devenus tous ces gens qui ont vécus et pris part à cette nuit horrible? Quelles ont été leurs rôles dans la société qui est la nôtre actuellement?
La mise en scène est raffinée et élégante, on pourrait presque qualifier Portier de nuit de film érotique de luxe, il y a beaucoup de perversité dans ce film pas aussi scandaleux que je me l'imaginais mais qui peut choquer. Dirk Bogarde (un magnifique acteur) et Charlotte Rampling (à la beauté troublante, pas réellement mon type de femme mais elle ne peut laisser indifférente) sont tous les 2 remarquables dont des rôles durs et exigeants. Si le début de Portier de nuit est fort et nous plonge tout de suite dans le bain avec ses flash-back sur les horreurs qu'a subi Lucia par Max durant la guerre (mais finalement qui a le dessus sur l'autre) la suite du film est trop languissante car si la réalisation est belle, elle est aussi trop reposée ; le final traîne trop en longueur. Portier de nuit me laisse un sentiment mitigé mais cela reste néanmoins une oeuvre qu'un cinéphile doit voir.
Un drame, très explicite, qui a trop mal vieillit tant dans son scénario que ses images ... il est malgré tout un peu choquant vis à vis de certaines scènes, assez dures.
Voilà encore une fois un film mythique qui ne résiste pas à l'épreuve du temps. Il véhicule toute une série de poncifs qu'il en devient ridicule. Même si on admet que les nazis sont tous pervers, on ne comprend pas (on ne voit pas le cheminement) la naissance du désir de la victime pour son bourreau. Pourquoi cette ellipse? Elle pourrait être fascinée par la force et le pouvoir : on ne le voit même pas. Et c'est bien dommage. Le grotesque est atteint avec la scène où Charlotte Rampling exécute un numéro de music-hall. Tout à coup la jeune déportée chante et danse comme une fille de mauvaise vie d'un cabaret berlinois. De plus pour souligner (au cas où on n'aurait pas bien compris) la perversité des nazis, l'ambiguïté, le désir homosexuel refoulé, Dirk Borgarde est maquillé. Il y a même parmi ces anciens soldats un danseur homosexuel. Ça peut passer chez Visconti, dont on sent l'influence, mais là non. Si le sujet n'était pas si grave, "Portier de nuit" peut être vu comme un film esthétique, raffiné...