L'histoire d'une prostituée au Japon d'avant guerre, avec un traitement cinéphilique nettement après guerre !
Contrairement au buzz qui enveloppe ce film, ce n'est pas le joyau esthétique auquel je m'attendais. Mais ce n'est pas une horreur non plus.
C'est une sorte d'OVNI, bien construit, très drôle, avec un peu de drame pour mettre du sel, mais ça reste bon enfant, surtout sur un sujet aussi casse figure. Il faut dire que contre toute attente, c'est le scénario qui sauve l'entreprise esthétique. Car c'est bien fichu. La fin reste un peu dure à avaler pour un cinéphile de 2008, mais comme les clins d'oeils ne manquent pas dans ce jeu graphique, il aurait été incongru de faire autre chose.
Le petit plus du film, c'est évidemment l'esthétique forcenée, mais pas forcément léchée, qui nimbe les prises de vue. Aucune caméra à l'épaule, ce sont de petits tableaux à la composition colorée superbe, encore que parfois on reste sur sa faim. Le plan du parquet et de l'arbre aux fleurs roses qui dessine la prostituée en contre jour est l'un des plus beaux, et déjà d'un très haut niveau. Maîtrise il y a, mais comme le réalisateur joue sur plusieurs « tableaux » dont la comédie, ça n'est pas la perfection dont parlaient les critiques officiels et encore plus les amateurs. Dommage ... pour moi.
La diction des acteurs est parfois magnifique, parfois ultra rapide comme dans la pub pour le jeu de grattage, autant dire que les japonophiles vont prendre leur pied.
Enfin, la musique, magnifiquement enregistrée, toujours utilisée à contre courant d'une manière peut-être facile, mais efficace, donne le plaisir de savourer la qualité des sons, rarement aussi propre et distinct dans un long métrage. On entend le froissement de la soie et le crépitement des bougies, c'est dire.
Je suis un peu déçu, sûrement à cause de l'actrice descillée pas si japonaise ni si belle que ça, mais dans l'ensemble, l'originalité sauve le tout du juste bien.