"La nuit au musée" : assurément un spectacle pour tous qu’on peut regarder en famille ou entre potes. Et pourtant, quand on y pense, le scénario était complètement barré : redonner vie à toutes les pièces d’expositions du Musée d’Histoire Naturelle ! C’est pas un peu dingue, ça ? Pourtant, l’idée n’est pas si loufoque que ça si on se rappelle l’idée folle que les studios Disney ont eue en donnant vie aux jouets à travers "Toy story" 1 & 2 (respectivement 1995 et 1999, le 3 n’étant sorti qu’en 2010), exploitant ainsi les rêves que la plupart des enfants ont eu un jour. A partir de là, tout est permis. Nul doute que ça a rappelé des souvenirs d’enfance aux scénaristes, eux qui de leur propre aveu ont reconnu avoir rêvé quand ils étaient gosses de se laisser enfermer dans le musée pour pouvoir y jouer durant la période de fermeture. Moi non, j'étais bien trop trouillard lol ! Mais visiblement, ils ne furent pas les seuls, puisque la matière leur a été donnée par le livre pour enfants du même nom de l’illustrateur croate Milan Trenc. Dès lors il n’y avait plus qu’à faire. "La nuit au musée" ne se perd pas en conjectures et va droit au but. Le film met en scène un homme à la psychologie plus ou moins instable, un peu gamin sur les bords, un tantinet catastrophe ambulante, qui prend la vie de façon bien peu sérieuse, ce qui lui vaut bien des désagréments au niveau de sa vie de famille, pour le coup quelque peu en dérive. Mais il n’en perd pas son énergie débordante pour autant, par ailleurs très communicative. Mis au pied du mur de ses responsabilités auxquelles il ne peut plus se permettre d’échapper, Larry trouve un job dans ce fameux muséum. Et déjà, pour prendre ses fonctions, il se fait briefer par les trois anciens gardiens qu’il doit remplacer, trois bonshommes qui auraient presque leur place sur les stands d’exposition, trois vétérans d’Hollywood qui s’en donnent à cœur joie pour former un trio hors du commun. C’est même presque dommage qu’on ne les voit pas plus à l’écran. Le fait est qu’ils laissent habilement planer une part du mystère à laquelle Larry va être rapidement confronté. Et le fait est que, après s’être adonné à son côté gamin, Larry va aller de surprise en surprise ! Son interprète Ben Stiller joue bien le coup de l’incrédulité apeurée et l’énergie dont il fait preuve pour reprendre (tout du moins essayer de reprendre) le contrôle. Certaines blagounettes passent par ses mimiques, mais pas seulement : les modèles d’expositions se révèlent pour certains amusants, tels que le T-Rex (j’adore !) et le singe capucin sans oublier la confrontation entre Owen Wilson et Steve Coogan en personnages miniatures qui vaut son pesant d’or, tandis que d’autres se révèlent attachants comme la squaw. Pour le reste, c’est plus ou moins du déjà-vu : la romance qui se dessine, la reconquête de la petite famille… Tout cela est bien gentil, très gentillet même, mais revisité de la sorte, ce tout est rendu sympathique et très divertissant, d’autant plus qu’on gardera davantage en mémoire les péripéties d’un gardien de nuit dans un muséum décidément pas comme les autres. En effet, par le biais de cette avalanche d’effets spéciaux menée à un rythme soutenu, cette fiction à caractère fantastique offre 1h48 de pur spectacle très divertissant sans réelle prise de tête. Et franchement, ça fait du bien de temps en temps de ne pas avoir trop à réfléchir. Et en plus, de voir un film pareil, ça donne presque envie de reprendre le chemin des musées, et de titiller les pièces de collection, mais… ne rêvez pas, hein…