un film ô combien charmant, sur l'enfance et les contradictions des adultes. POur ceux qui ont connu cette époque, où tout était possible parce que les carcans existaient, et qu'on rêvait d'en sortir. les questions que pose la fillette (formidable) sont pertinentes, la dérive des parents dans un monde qu'ils connaissent mal et l'obligation qu'ont les enfants d'abandonner leurs certitudes, leur pouvoir d'adaptation aussi; que c'est touchant, et bien rendu.
"La Faute à Fidel" se présente vraiment comme le film "de la fille de", où la petite reprend le flambeau du père, en l'occurrence ici le récit politique, bien que miss Julie adopte sans ambiguïté un ton bien moins engagé que son paternel et un style bien moins complexe techniquement, parfois même à la limite de la réalisation pour petit écran. Pourtant, le résultat de sa modeste entreprise (produite par la femme de Pialat, forcément quand on a des relations, ça aide !) est agréablement surprenant qualitativement parlant. Si la description de son action passe de temps à autres par l'utilisation de lieux communs, la cinéaste s'en tire remarquablement en laissant au second plan la virtuosité des plans comme du discours, préférant se concentrer sur un objectif qu'elle définit très vite, à savoir la prise de conscience politique d'une gamine (celle qui l'interprète est très touchante) dans un contexte militant pour le moins complexe. Point de malhonnêteté intellectuelle ni de prise de position trop nette, Julie Gavras décrivant avec brio une certaine perte de l'innocence morale et l'ouverture vers l'extérieur pour un petit être qui découvre les choses de la vie progressivement. Les caractères fouillés évoquent bien évidemment les thèmes d'embrigadement ou de propagande et posent des questions essentielles sur ces grands thèmes que sont l'éducation mais encore les valeurs essentielles à transmettre à ses descendants sans les confondre avec des convictions idéologiques personnelles. Plus ambitieux qu'il n'en a l'air au premier abord, "La Faute à Fidel" cultive en outre un sens du rythme et de la narration tout à fait admirables et parvient à ne pas verser dans le mélo même si l'utilisation de gros plans-clés peut ici et là paraître un peu forcée... Rien de bien méchant. La preuve, c'est que l'on arrive au générique en se disant "déjà ?" et en en redemandant, émus finalement (eh oui, ça arrive !) par cette jolie histoire, chronique anti-nostalgique des années 70. Bravo !
Filmée à hauteur d`enfants, Julie Gavras porte un regard tendre et piquant sur la période révolutionnaire des années 1970 à travers le désarroi d'une fillette remarquablement incarnée par la jeune Nina Kervel.
Voilà un film qui m'a agréablement surpris. Je ne m'attendais pas à grand chose, et le fait est, que j'ai été emporté par l'interprétation de Nina Kervel, vraiment excellente, et par ce scénario extrêmement intelligent nous montrant la montée des idées protestataires dans les années 70 (le communisme et l'avortement notamment), mais par les yeux d'une petite fille. Vraiment une très bonne idée...
La cinquantaine aujourd'hui, 1968, l'Espagne de Franco, le Chili, la mort de De Gaulle, le combat pour l'émancipation des femmes... ça me dit forcément quelque chose. C'est sans doute pour cela que ce film m'a fait vibrer le coeur jusqu'à l'émotion parfois. Une succession de scènes de vies, sans intrigue ni histoire à vraiment raconter, qui nécessite peut-être pour apprécier d'avoir quelques pré-requis, ne serait-ce que pour situer les interrogations et défis de la période évoquée dans ce film. Pour un public insuffisamment averti, un dossier pédagogique est proposé sur le site officiel du film. Sa lecture, est certainement à recommander à ceux qui ne sont pas férus d'histoire sociale et politique contemporaine.
Je dois avoir 7 ans de moins que la réalisatrice et son film m'enthousiasme pour les échos entre ses souvenirs cinématographiés et les miens sur les répercussions politiques et familiales de cette époque(le début des années 70). Le très bon choix des comédiennes et la qualité d'écriture du scénario (pour une fois dans un film français !) font, je pense, toute la valeur de ce film. Et contrairement à ce que les critiques professionnelles écrivent, quand le scénario est bon il n'est pas forcément nécessaire d'appliquer une mise en scène compliquée pour réussir un bon film. L'émotion toute personnelle ressentie m'enpêche d'argumenter plus ; cependant ce film sera plus apprécié des 35 - 45 ans que des moins de 25 ans...
Ce film est une observation très fine (et sans partie prit). Prendre le point de vue d'une enfant pour expliquer des pages d'histoires des années 60/70 ainsi que le communismes et autres idéaux. En plus les dialogues sont malins (et marrants parfois). Julie Gavras comme son père est engagé mais ici en plus il s'agit d'une oeuvre intimiste.
Un scénario original avec un bon jeu d'acteur en particulier la jeune actrice principale. Le point de vu de la jeune fille est très bien rendu par le coté parcellaire donné à l'histoire hélas le choix de ne pas trop pousser le coté comédie et le manque de surprises dans le scénario en dehors du sujet font que le film finit par tirer en longueur. Bref je soupçonne un manque d'esprit de groupe chez la réalisatrice.
Une histoire prometteuse, mais qui vole bien vite en éclats. Julie Gavras n'exploite que très peu le potentiel comique du film -une famille traditionnelle opte pour l'engagement communiste sur le tard-, loin de l'humour d'une chanson comme celle des Fatals Picards "Mon père était tellement de gauche." Car la jeune réalisatrice semble vouloir que son film s'accompagne d'une certaine réflexion, qui se résume à propos du communisme au bien classique "l'idée était bonne." Et peu importe tout ce qu'elle comprend de sanglant, de violent et de répressif. En revisitant l'engagement communiste des 70's à travers le regard d'une jeune fille de 9 ans, la réalisatrice se montre bien simpliste et complaisante envers cette idéologie meurtrière réduite aux généreux principe de solidarité, de troc et de "liberté". Premier essai raté, mais on peut espérer à la jeune metteuse en scène qu'elle hérite un jour de la force de persuasion qui caractérise tant les films de son père.
D'abord le film repose surtout sur la performance de la petite "anna kervel-Bey" !!! Car faut avouer que la petite est absolument énorme dans le film !!! Pour le reste la fille Gravas rejoignant la tradition familiale du film-politique ne fait pas forcement mouche !Le film met le côté politique de facon secondaire et met en avant la pseudos histoire d'amour entre parent et enfant ! Au final le film embrouille un peu tout entre son histoire d'amour et son histoire politique ! Mais reconnaissons que l'exercice est compliqué et que pour un des premiers film la Julie Gravas, elle s'en sort pas trop mal s'appuyant sur la bonne performance et le charme de "Julie Depardieu" et rappellons la fabuleuse prestation de la toute jeune "Anna Kervel-Bey"
Faut croire que ce n'est pas ma période ! Encore un ennui qui a duré 1 h 40 et quelques ! Comme pour le précédent, "Je pense à vous". A propos de ce dernier film Nadette proteste : elle n'est pas "moins sévère que moi" au sujet de ce film; elle a, au contraire, bien aimé malgré un petit bémol vers la fin. Concernant "La faute à Fidel", là, on est en phase !
La faute à Fidel de Julie Gavras
Comment ne pas réussir un film avec un bon sujet de départ ? Demandez donc à Julie Gavras, la fille de Costa-Gavras. Le sujet : au début des années 70, à Paris, une fillette d'une dizaine d'années voit ses parents d'origine bourgeoise embrasser la cause de Salvadore Allende ainsi que les thèses féministes. Ses parents lui font quitter brutalement une existence douillette dans une grande maison avec jardin pour aller habiter un appartement dans lequel se réunissent sans arrêt des chiliens barbus et des femmes favorables à la légalisation de l'avortement. Petit à petit, la fillette passe de l'incompréhension totale à une certaine maturité politique. Comment rater le film ? Par une réalisation molle du genoux qui entraîne vite un ennui assez profond. Par une mauvaise direction d'acteur qui fait que, dans certaines scènes, Julie Depardieu en arrive même à être mauvaise. Faut le faire ! Par le choix de l'actrice principale, la fameuse fillette, Nina Kervel-Bey, dont le jeu est beaucoup trop monocorde et ne montre pas du tout l'évolution que suit le personnage. Dommage ! Heureusement, 2 ou 3 scènes ressortent du lot et montrent ce que le film aurait pu donner s'il avait été tout du long de ce niveau.