Cela fait un bout de temps maintenant que je n’avais pas fait de critique de films de Dario Argento, et je me suis donc lancé, avec ce film Trauma, que j’avais vu il y a quelques années, et que j’ai revu, avec une impression mitigée.
En effet on ne peut pas nier que l’interprétation soit tout de même très inégale, avec peut-être un doublage pas terrible qui n’aide pas, mais avec des prestations pas au même niveau, c’est certain. Asia Argento déçoit tout de même, offrant une prestation clairement trop théâtrale, qui donne une impression de surjeu, pas franchement attrayante. A ses côtés Christopher Rydell est un peu meilleur, et je qualifierai sa prestation de correcte malgré quelques loupés. Maintenant c’est vraiment plus dans les seconds rôles, et surtout avec Piper Laurie, que l’on trouvera de quoi se faire plaisir, et de quoi remonter un peu l’ensemble trop moyen.
Le scénario est bon, et c’est un des points qui remonte Trauma, et lui permet d’avoir une note correcte. En effet Trauma dispose d’une histoire solide, mêlant à des éléments giallesques des éléments issus du film de serial-killer à l’américaine, pour un résultat très plaisant. Le rythme est là, la fin est bonne, dans l’ensemble le film est dynamique et son histoire le rend attrayant, en dépit de ses défauts.
La réalisation est inégale. D’un côté Argento est capable de nous sortir de superbes scènes à l’instar de celle du lac, et de quelques meurtres soignés, et de l’autre il est capable de sortir des choses d’un amateurisme étonnant (dont une décapitation vu sous un plan aberrant). En fait Argento jouait souvent avec les limites déjà dans certains de ses giallos, trouvant souvent le point de bascule entre le chef-d’œuvre et le ridicule, qui parfois sont éloignés d’un pas, et bien disons que là son équilibre est moins bon, et du coup il va aussi bien d’un côté de la ligne que de l’autre pour un résultat mitigé. De même si le film dispose toujours d’une ambiance intéressante, avec quelques moments exceptionnels en terme de photographie, de travail sur les lumières et les contrastes, on est un net cran en dessous des meilleurs films du réalisateur, avec des décors et des scènes qui peuvent être brillants un coup, et puis aux limites du médiocre de l’autre. Le film peut heureusement compter sur une bande son nettement plus stable et vraiment agréable, et sur quelques effets sanglants soft solides.
Au final Trauma reste un métrage assez agréable à regarder, et plutôt bien fichu, mais qui laisse entrevoir un Argento clairement moins sûr de lui, et moins habile. Semblant évoluer sur un terrain qu’il maitrise moins que le giallo pur et dur, il offre un film divertissant, mais mineur, qui ne trouvera pas dans sa filmographie une place des plus confortables, même s’il a fait pire. 3.