De quoi ça parle ?
Las Encinas est l’école la plus compétitive et huppée d’Espagne accueillant les enfants de l’élite. C’est également dans cette école que trois adolescents issus de la classe ouvrière sont admis lorsque leur école est détruite et que les élèves sont alors répartis dans plusieurs établissements. Ils pensaient être chanceux… mais peut-être ne le sont-ils pas tant que cela ? La confrontation entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien est explosive, et aboutira à un meurtre. Qui est vraiment derrière ce crime ? Est-ce l’un des nouveaux arrivants ? Ou la vérité dissimule-t-elle quelque chose de plus sombre ?
À quoi ça ressemble ?
C'est avec qui ?
Nouvelle création de Carlos Montero, à qui l'on doit notamment Physique ou Chimie (vue en France sur NRJ12) et qui s'est ici associé au scénariste Dario Madrona, Elite est LA nouvelle série espagnole événement, qui devrait sans aucun doute plaire aux fans de La Casa de Papel, et ce pour une raison assez évidente : trois des comédiens de la série de braquage phénomène figurent également au casting.
À commencer par Miguel Herran et Jaime Lorente, les interprètes de Rio et de Denver, qui campent ici Christian, l'un des trois lycéens modestes propulsés au sein de Las Encinas, et Nano, le frère aîné de Samuel, le héros, qui vient de sortir de prison. À leurs côtés, les amateurs de La Casa de Papel seront également heureux de retrouver Maria Pedraza, alias Alison Parker, dans le rôle de Marina, une adolescente qui va rapidement se rapprocher de Samuel. Quant à ce dernier, qui fait clairement figure de personnage principal, il est interprété par Itzan Escamilla, encore relativement inconnu, mais que les abonnés à Netflix ont peut-être déjà aperçu dans trois épisodes des Demoiselles du téléphone, dans la peau de Francisco jeune.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Après La Casa de Papel, la nouvelle série Netflix qui va beaucoup faire parler d'elle pourrait bien encore une fois nous venir tout droit d'Espagne. Avec Elite, qui ne partage avec la série précédemment citée qu'une partie de son casting, la plateforme de streaming nous emmène dans un univers totalement différent, celui d'un lycée huppé et sélectif où la lutte des classes va subitement faire rage, et offre ainsi à son public un teen drama qui respecte les codes du genre, entre histoires d'amour, sexe, manipulations, trahisons, et secrets en veux-tu en voilà, avec des personnages, gentils ou méchants, qui ont tous des choses à cacher. Mais les scénaristes ont eu la bonne idée de mêler tout cela à un format alternant entre présent et flashforwards, à la Murder, afin de rendre la série plus rythmée et de maintenir le suspense tout du long de la saison, et d'y ajouter une bonne dose de sexe et d'intrigues sulfureuses.
Bien qu'elle soit calibrée pour plaire aux amateurs de séries ados américaines, qui retrouveront un soupçon de Gossip Girl - et de Dan et Jenny - via l'histoire de ces lycéens issus de la classe ouvrirère qui se prennent de plein fouet l'hostilité de leurs nouveaux camarades de classes bien plus riches qu'eux, et de Pretty Little Liars grâce à une intrigue policière pleine de mystère, qui fait de chacun des personnages un suspect potentiel, Elite va aussi plus loin que ces modèles américains et offre donc une bonne dose de fraîcheur à un genre jusqu'ici assez quadrillé. Rappelant ainsi par moments la britannique Skins, qui dressait elle aussi un portrait tout en sexe, drogue et rock'n'roll de la jeunesse des années 2000. Aidée par les libertés que permet Netflix, là où une chaîne nationale aurait pu être plus frileuse, Elite multiplie en effet les corps dénudés et les scènes de sexe (à deux ou en solo). Sans oublier les activités douteuses de certains de ses héros, qui semblent préférer les substances, et leur trafic, aux salles de classe.
Mais la nouvelle série ibérique signée Netflix n'est pas juste un divertissement ado un peu osé teinté d'une intrigue policière. Non, Elite aborde aussi tout un ensemble de problématiques sociétales plus que jamais d'actualité, comme les inégalités sociales, très au coeur de l'intrigue, la religion, le port du voile à l'école, l'homosexualité chez les ados, le SIDA, l'avortement, le polyamour; ou encore la corruption chez les puissants. Une volonté d'être dans l'air du temps, de parler des ados et de la société d'aujourd'hui, et possiblement de susciter le débat chez ses téléspectateurs qui est plutôt louable mais qui n'échappe malheureusement pas toujours aux clichés. Notamment parce que tout cela, ainsi que les intrigues romanesques et policières, ont dû être condensés en seulement 8 épisodes de 50 minutes, ce qui ne permet pas toujours à Elite de développer ses nombreux axes narratifs de manière optimale.
Mais quoi qu'il en soit, malgré cette sensation de trop plein de thématiques qui ressort parfois, Elite est, il faut bien le dire, une série ado complètement addictive, qui jouit notamment d'un casting de jeunes comédiens prometteurs, qui électrisent l'écran, et de personnages identifiables et plutôt bien écrits, bien qu'un peu archétypaux parfois. Autre point fort : le rythme de la série ne ralentit quasiment jamais au fil de ses 8 épisodes et l'intrigue policière se tient de bout en bout, tout en multipliant les fausses pistes et les suspects jusqu'à un dénouement au sujet duquel nous resterons muets afin de ne pas gâcher votre visionnage. Bref, Elite, en évitant notamment le syndrome de remplissage à la Pretty Little Liars, réussit à ne pas être un simple guilty pleasure à la Riverdale et s'impose davantage comme une bonne série ado, tout simplement.
Les huit épisodes d'Elite sont disponibles sur Netflix
Elite - disponible sur Netflix
Itzan Escamilla (Samuel)
Elite - disponible sur Netflix
Maria Pedraza (Marina), Miguel Bernardeau (Guzman), Itzan Escamilla (Samuel), et Alvaro Rico (Polo)
Elite - disponible sur Netflix
Miguel Herran (Christian)
Elite - disponible sur Netflix
Miguel Bernardeau (Guzman)
Elite - disponible sur Netflix
Miguel Bernardeau (Guzman) et Jaime Lorente (Nano)
Elite - disponible sur Netflix
Miguel Bernardeau (Guzman) et Maria Pedraza (Marina)