Les Impatientes : que vaut la mini-série carcérale de France 2 avec Noémie Lvovsky ?

France 2 diffuse demain soir "Les Impatientes", mini-série en trois épisodes avec Noémie Lvovsky et Thierry Godard. Que vaut cette plongée dans le quotidien des détenues d'une maison d'arrêt pour femmes ? Découvrez notre avis.

De quoi ça parle ?

Les Impatientes, c’est la rencontre de trois femmes que tout sépare : une mère de famille ordinaire, une jeune délinquante en révolte, une brillante chercheuse. Elles n’ont rien en commun, sinon de devoir cohabiter dans une cellule de MAF : maison d’arrêt pour femmes. Ensemble, elles vont apprendre le partage, tout en se confrontant à leurs angoisses, leurs crimes, leurs quêtes, leurs caractères... Face à l’enfermement, aux promenades, aux avocats et au bureau du juge, elles découvrent comment survivre entre violence, rire et amour.

Les Impatientes (3x52 minutes), réalisée par Jean-Marc Brondolo et écrite par Fabienne Lesieur, Nicolas Jean, et Anne-Elisabeth Le Gall.

Avec Noémie Lvovsky, Léonie Simaga, Roxane Potereau, Thierry Godard, François Morel, Catherine Jacob, et Juliet Lemonnier.

Mercredi 26 septembre à 21h sur France 2

Ça ressemble à quoi ?

Ça vaut le coup d'oeil ?

Tournée pour France 3 et finalement diffusée sur France 2 car s'inscrivant dans la nouvelle politique de fictions sociétales de la deuxième chaîne, Les Impatientes, présentée en compétition il y a quelques jours au festival de La Rochelle, fait partie de ces mini-séries coup de poing qui vous happent de la première à la dernière minute. Loin du cynimse et du côté parfois soap et "over the top" d'Orange is the New Black (la référence actuelle en matière de séries carcérales), cette fiction réalisée par Jean-Marc Brondolo (Engrenages, Les Hommes de l'ombre, Une vie après) et produite par Septembre Productions (à qui l'on doit La Mante) fait davantage le choix de l'humanité, de l'émotion, et de la délicatesse pour dresser le portraits de trois femmes très différentes qui vont pourtant tisser des liens forts, voire indestructibles, à cause de la promiscuité que la cellule qu'elles partagent leur impose.

Ces trois impatientes (en référence à la fleur du même nom qui pousse à l'ombre) ce sont Maude Girard, une coiffeuse sans histoires emprisonnée pour avoir tenté de tuer l'assassin de sa fille, Isabelle Maroni, une brillante chercheuse condamnée pour homicides involontaires, et Leïla Kahyat, une jeune rebelle prise dans la spirale de problèmes de son petit ami trafiquant de drogue. Via les crimes qu'elles ont commis et qui les hantent, mais aussi par leur volonté à s'en sortir dans cet univers carcéral dur et dangereux, et par l'amitié qui se noue entre elles au fil des trois épisodes, ces héroïnes abimées par la vie et par la prison sont sans conteste le coeur palpitant de la série, qui nous emportent dans leur quotidien fait de peine et de quelques moments de joie et qui sont campées à la perfection par Noémie Lvovksy, impeccable de justesse, comme toujours, Léonie Simaga (Trepalium), et la jeune Roxane Potereau, vue dans Clem.

À leurs côtés, Thierry Godard, dans le rôle d'un surveillant épris de l'une de ses détenues, François Morel, ou encore Catherine Jacob en "Baronne" glaçante qui fait régner sa loi sur la prison, complètent la distribution haut de gamme des Impatientes. Et si l'on peut regretter quelques facilités et une vision peut-être pas assez noire de la vie en prison, il se dégage tout de même une force et un réalisme frappants tout du long de cette mini-série qui constitue, c'est certain, l'un des moments forts de cette rentrée télévisuelle française. Même l'intrigue policière, qui apparaît un peu artificielle au début, parvient finalement à approfondir de manière habile la relation entre Maude, Leïla et Isabelle. Quant à la fin de la série, assez déchirante, elle ne devrait pas laisser insensible les plus émotifs d'entre nous, partagée entre drame et espoir d'un avenir plus lumineux. Bref, arrivé au terme de ce voyage percutant, on regretterait presque que France 2 n'ait pas commandé plus d'épisodes.

À noter que Les Impatientes sera suivie à 23h30 d'un débat sur les conditions des femmes en prison animé par Julian Bugier, puis du documentaire Détenues, réalisé par Marie Drucker, aux alentours d'une heure du matin.