De quoi ça parle ?
Après un pétage de plomb suite à une rupture et un passage en cure de désintoxication qui ont fait du mal à sa carrière, Sam Swift, l'ancienne star d'une série policière à succès, se voit proposer un rôle de détective privé dans un film qui pourrait enfin lui permettre de remonter la pente. Avec l'aide de son agent, elle se met alors à suivre dans ses enquêtes Eddie Valetik, un détective cynique et arrogant, afin de s'imprégner au maximum du rôle qui l'attend. Et si ce duo mal assorti à dans un premier temps bien du mal à faire équipe, Eddie doit rapidement se rendre à l'évidence : les talents d'actrice de Sam et ce qu'elle a appris au cours des 200 épisodes qu'elle a passé dans le peau d'un flic pourraient bien lui être utiles sur le terrain.
Take Two : Enquêtes en duo, saison 1 (13 épisodes), avec Rachel Bilson, Eddie Cibrian, Xavier de Guzman, Aliyah O'Brien, et Alice Lee.
Créée par Andrew W. Marlowe et Terri Edda Miller.
Tous les lundis à 21h sur France 2
Ça ressemble à quoi ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Depuis la fin de Castle en 2016, qui s'est probablement arrêtée plus tôt qu'elle ne l'espérait, la chaîne américaine ABC semblait désespérément chercher sa nouvelle série policière à succès, capable de s'inscrire dans les traces tout en humour et en légéreté du duo formé par l'écrivain Richard Castle (Nathan Fillion) et l'inspecteur de police Kate Beckett (Stana Katic). Tous les espoirs semblaient même placés ce printemps dans Cameron Black : l'illusionniste, sorte de Castle à la sauce David Copperfield (le magicien, pas le roman de Dickens), qui voyait un illusionniste de renom prêter main forte à la police et parvenait à étonner et à divertir malgré une formule vue et revue. Malheureusement la sauce n'a pas pris et la série a été annulée après une petite saison. Plongeant ainsi à nouveau ABC dans une quête incessante de son nouveau cop show humoristique à succès ?
Pas vraiment, puisque la chaîne avait déjà en réserve Take Two. Une nouvelle série dont le créateur n'est autre que Andrew W. Marlowe qui, on vous le donne dans le mille, est aussi le papa de Castle. Le scénariste et producteur, qui s'est allié à son épouse Terri Edda Miller pour imaginer Take Two, n'a donc pas dû avoir trop de mal à reproduire la formule qui a fait les grandes heures de Castle. Mais le problème c'est qu'à force de trop vouloir reproduire ce qui a déjà été fait en mieux, Take Two sonne (trop) souvent vu et revu et n'apporte pas grand-chose de neuf à un genre déjà bien usé jusqu'à la corde. En effet, hormis l'inversement des genres (la femme devient la star en recherche d'inspiration et l'homme devient le flic, ou plus précisément le détective privé), tout sonne très Castle dans Take Two : la même musique, les mêmes cas de la semaine pas très passionnants et un peu artificiels, la même tension sexuelle entre les deux héros, et le même secret pas très bien gardé du détective privé : il est fan de la série dans laquelle jouait Sam, sa nouvelle partenaire (rappelez-vous, dans Castle, Beckett était elle aussi fan en secret des romans de Castle).
Bref, à cause de sa ressemblance en moins bien à Castle, Take Two peine à s'imposer comme une bonne série. Et c'est bien dommage tant Rachel Bilson rayonne dans le rôle de Sam Swift, ex-star de la série policière Hot Suspect, qui tente de retrouver un semblant de carrière et se prépare à son prochain rôle en suivant le détective privé Eddie Valetik dans ses enquêtes. Bilson, qui retrouve ici un premier rôle dans une série trois ans après Hart of Dixie, fait preuve d'une énergie folle et d'un timing comique proche de la perfection, qui nous rappelle pourquoi on l'aimait tant dans Newport Beach et dans Dixie. Malheureusement, elle porte un peu à elle seule la série car l'alchimie entre la comédienne et son partenaire Eddie Cibrian (Sunset Beach, New York 911, Les Experts : Miami, Rosewood) n'est jamais vraiment très palpable dans les premiers épisodes (ça s'améliore heureusement ensuite) et on ne parle même pas des talents de comédien un peu limités de Cibrian, dont l'intérêt dans le rôle de Valetik semble se résumer à sa plastique avantageuse (rassurez-vous, oui, vous aurez droit dans le premier épisode à une scène où il tombe la chemise).
Mais là où ABC réussit quand même plus ou moins son pari c'est que, une fois que tout ça a été dit, Take Two reste tout de même un divertissement pas complètement déplaisant, qui parvient à remplir son objectif premier : divertir sans faire réfléchir. Et les amateurs de séries procédurales fun et légères, dans la veine de Castle, de Monk, ou encore de Rizzoli & Isles, pourraient donc y trouver leur compte, s'ils ne sont pas trop exigeants. Les téléspectateurs de France 2 habitués aux fictions policières du lundi soir se laisseront-ils convaincre par ce nouveau duo décalé et sexy ? Réponse mardi avec les audiences de la première soirée.