ATTENTION - L'article ci-dessous, centré sur le premier épisode de la saison 8 d'American Horror Story, contient des spoilers sur l'intrigue. Veuillez donc passer votre chemin si vous ne l'avez pas encore vu et souhaitez ne rien savoir. Puis revenir pour en discuter dans les commentaires.
American Horror Story : saison 8. Après la maison hantée, l'asile, l'assemblée de sorcières, le cirque, l'hôtel glauque, le docu-fiction qui tourne au bain de sang et les cultes, la série horrifique et anthologique se penche cette fois-ci sur l'Apocalypse. Quand ? Comment ? Avec qui ? Voici ce qu'il faut retenir du premier épisode.
APOCALYPSE NOW
Tout est dans le titre de cette nouvelle saison, et il ne faut pas longtemps pour que l'Apocalypse se concrétise. Après quelques minutes au cœur d'une scène d'ouverture qui égratigne notamment les influenceurs grâce au personnage de Coco St. Pierre Vanderbilt (incarné par Leslie Grossman, présente dans la saison précédente), la ville de Los Angeles est en passe d'être rayée de la carte, comme Londres, Moscou ou Hong Kong avant elle. Le terme de "Troisième Guerre Mondiale" sera même employé alors que la panique gagne rapidement la population, prête à agir comme une horde de zombies pour tenter de survivre à une catastrophe à laquelle certains des protagonistes assistent depuis le ciel, un champignon nucléaire imprimé dans le rétine de l'un d'eux au détour d'un très joli plan.
Sans oublier de glisser une pique à l'égard du monde du cinéma et des séries, lorsqu'un projet de remake de Sauvez Willy "en mini-série de six épisodes" est évoqué au détour d'une conversation, Ryan Murphy et Brad Falchuk rejouent la carte de l'horreur réelle déjà au cœur de la saison précédente. S'il est question de réunir les fantômes et sorcières qui se sont déjà illustrées dans la série de FX, les deux créateurs et scénaristes explorent ici l'une des vraies préoccupations de notre société. Le tout avec une réalisation moins tape-à-l'œil que par le passé, qui rend la terreur plus tangible.
Une fois passé le générique, encore une fois très graphique et riche en représentations du Diable, le récit revient 40 minutes avant l'impact pour nous présenter deux des personnages que l'on imagine être centraux dans l'intrigue, et s'avèrent porteurs d'espoir au sein de la noirceur : Timothy (Kyle Allen), ado qui n'a pas eu le temps de profiter de son admission à UCLA avant d'être transporté dans un bunker ; et Emily (Ash Santos), qu'il rencontre sur place, enfermée après avoir été arrêtée pendant une manifestation. Si des zones d'ombres demeurent, il apparaît qu'ils ont été choisis grâce à leur ADN pour survivre, dans une maison qu'ils ne découvrent, et nous avec, que deux semaines plus tard.
HOUSE OF THE UNDEAD
Accueillis par une figure inquiétante, toute de noir vêtue et affublée d'un masque à gaz, alors que deux personnes sont abattues sur le chemin, les deux ados pénètrent dans Outpost III : une ancienne école de garçons aux allures de manoir qui rappelle la demeure de la saison 3, Coven, en moins bien éclairée. C'est ici que les survivants sont répartis en deux catégories vestimentaires et sociales (du violet pour l'élite, ceux qui ont été choisis ; et du gris pour les serviteurs), alors que l'on nous parle d'une mystérieuse organisation, la Coopérative, qui "n'est pas composée de nations (...) mais de la collection de plus grands esprits de l'humanité" selon Vilhemina Venable (Sarah Paulson), qui gère la demeure avec Miriam Mead (Kathy Bates). Souvent à la baguette (ou la canne, celle qui l'aide à marcher), comme lorsque l'un des résidents est tué après une tentative de décontamination et servi lors du repas. On notera au passage l'ironie que l'on imagine volontaire, puisque le nom de la victime, Stu, est très proche de "stew", qui signifie "ragoût" en anglais.
Décrit comme le dernier vestige de notre civilisation, Outpost III va bien évidemment cristalliser certaines tensions sociales (la relation maître-valet), physiques (la faim) et psychiques (l'enfermement, la paranoïa vis-à-vis de la contamination). S'il ne nous faut pas longtemps pour y penser, l'épisode nous donne rapidement raison à travers, notamment, cette scène de nettoyage et de mise à mort, les fréquents éclats de voix ou encore les tenues noires de Sarah Paulson et Kathy Bates, qui renvoient à une imagerie totalitaire proche de celle que l'on pouvait voir dans le THX 1138 de George Lucas.
Et la situation ne s'est bien évidemment pas arrangée lorsque le récit fait un bond dans le temps et nous propulse 18 mois plus tard. Surtout lorsqu'apparaît Michael Langdon (Cody Fern), membre de la Coopérative à l'allure de vampire qui évoque la future chute d'Outpost III et mentionne un Sanctuaire où les meilleurs seront conduits, alors que les autres subiront le même sort que les chevaux de la calèche qui l'a amené, dévorés par une créature que nous ne verrons pas cette semaine. S'agit-il de l'un des animaux de compagnie de celui qui n'est autre que l'Antéchrist, né du viol de Vivien Harmon (Connie Britton) par Tate Langdon (Evan Peters) dans la saison 1 ?
BONNE AMBIANCE
L'apparition de Michael dans la dernière scène est d'ailleurs le seul vrai lien de cet épisode avec l'une des saisons précédentes, alors qu'Apocalypse était initialement annoncé comme un cross-over entre Murder House (la 1) et Coven (la 3). De quelle façon les sorcières vont-elles prendre part au récit ? Les retours de Dylan McDermott et Connie Britton auront-ils lieu dans des flashbacks centrés sur la jeunesse de l'Antéchrist ? Et que cache en réalité le Sanctuaire ? Sans doute rien de bon venant du fils du Diable, et on notera que l'épisode 4, intitulé "Could It Be… Satan ?" ("Serait-ce… Satan ?"), pourrait nous donner quelques indications.
En attendant, cette saison 8 d'American Horror Story débute solidement. Habituée des effets de style un peu appuyés, la série semble avoir laissé cette coquetterie de côté au profit d'une mise en scène plus posée, pour mieux faire ressortir l'ambiance. Une fois l'urgence des premières minutes passée, l'épisode nous offre un mélange de tension, terreur et outrance, grâce notamment aux personnages incarnés par Leslie Grossman, Evan Peters ou Joan Collins, nouvelle venue qui ressemble plus que jamais à Elizabeth Taylor. Sans oublier un brin de tendresse et d'espoir, avec Timothy et Emily, qui pourraient faire office de lumière dans la noirceur de "l'hiver nucléaire" qui fait office d'environnement.
Des protagonistes que nous allons suivre 11 épisodes durant, alors que d'autres seront amenés à pointer le bout de leur nez, au gré des allées et venues du récit dans le temps et les lieux. Et si l'on peut, comme chaque année, s'attendre à quelques twists de la part de Ryan Murphy et Brad Falchuk (que complotent donc Vilhemina et Miriam dans le dos de la Coopérative ? Assisterions-nous à une émission de télé-réalité dans Outpost III ?), espérons que la série saura nous surprendre sans céder à la surenchère gratuite, et en restant proche de l'esprit des premières saisons que l'on retrouve ici. Nouveaux éléments de réponse dès la semaine prochaine.
Ce qui vous attend dans la saison 8 de "American Horror Story", diffusée à partir du vendredi 14 septembre sur Canal+ Séries en France :
Sarah Paulson est Vilhemina Venable
L'actrice reprendra également ses rôles de Billie Dean Howard et Cordelia Foxx des saisons 1 et 3
Evan Peters est Mr. Gallant
L'acteur reprendra également son rôle de Tate Langdon de la saison 1