Il y a des séries comme Downton Abbey, ou The Crown, qui sautent plusieurs années entre deux épisodes. Et celles qui, dans la lignée de 24 heures chrono, condensent le temps pour faire tenir le récit d'une saison sur un temps très réduit. C'est notamment le cas de la 5 d'Orange is the New Black, diffusée à partir du mardi 30 janvier sur Numéro 23 (donc en clair), et des shows listés ci-dessous et dans le diaporama en haut de cette page.
QUADRAS
Saison : 1 - Nombre d'épisodes : 8 épisodes - Durée de l'histoire : Une soirée
Un mariage et... pas d'enterrement. Mais huit personnages réunis à la table des conjoints, pour autant de crises et d'épisodes. Malgré des flashbacks qui nous font voyager entre passé et présent, comme si l'esprit de Lost s'invitait à la noce, la majeure partie du récit de Quadras se concentre sur quelques heures, et plus précisément le soir de la fête. Une façon astucieuse de revisiter la comédie chorale, en offrant à chaque personnage son moment pour briller grâce à l'épisode qui lui est consacré.
Alors que beaucoup de mariages ne se déroulent pas comme prévu, la mécanique est ici d'une précision folle et bien aidée par un casting au diapason, qui nous offre des scènes et répliques hilarantes, non sans laisser l'émotion à l'écart de la fête. Difficile de ne pas en redemander alors que les invités s'en vont, ce que M6 devrait bientôt permettre grâce à une saison 2 centrée autour d'un autre événement, mais articulée de la même façon.
24 HEURES CHRONO
Saison : 1. Et 2. Et 3... - Nombre d'épisodes : 24 (12 pour la saison 9) - Durée de l'histoire : Une journée
Des séries nées depuis le début des années 2000, 24 heures chrono est l'une de celles qui a le mieux embrassé le médium télévisuel, pour ne faire qu'un avec lui, en allant jusqu'à intégrer les coupures publicitaires dans sa narration. Le principe est aussi simple qu'efficace : Jack Bauer a une journée pour accomplir sa mission (bien souvent sauver le Président, et les Etats-Unis par la même occasion), et chacun des vingt-quatre épisodes que compte une saison en représente une heure.
Complots, rebondissements en tous genres, trahisons, méthodes un poil brutales... Huit saisons durant, le concept tient la route et la série ne perd que très peu de son efficacité, malgré des histoires parfois peu convaincantes (coucou la saison 6 et son intrigue familiale !) et des retournements de situation de plus en plus tirés par les cheveux au fil des années. La chaîne FOX a aussi tenté une version réduite grâce à la saison 9 et ses douze épisodes, qui couvraient le même laps de temps, et un reboot sans Kiefer Sutherland vite annulé, grâce auquel ils ont découvert que la présence de Jack Bauer était pour beaucoup dans le succès de la série qui regorge de détails cachés.
DAY BREAK
Saison : 1 - Nombre d'épisodes : 13 - Durée de l'histoire : Une journée
A l'oral, il serait facile de croire qu'il s'agit d'une série sur le tennis. Mais non, car Day Break a plutôt des allures d'Un jour sans fin policier, où l'Inspecteur Brett Hopper revit sans cesse cette journée où il est accusé du meurtre d'un procureur et se rend compte qu'il a été piégé. Comme Tom Cruise dans Edge of Tomorrow, Taye Diggs profite de chaque recommencement pour enquêter et se sortir de cette boucle temporelle qui lui fait vivre l'intégrale des péripéties de Jack Bauer dans 24 heures chrono en l'espace d'une seule saison.
Laquelle est restée sans suite puisque le show, censé prendre le relais de Lost à la mi-saison 2006 sur ABC, n'a pas été renouvelé. Pire : la moitié de ses épisodes ne connaîtra pas les honneurs de l'antenne et sera déporté vers la plateforme de téléchargement légal de la chaîne. De quoi permettre, quand même, aux rares personnes qui suivaient la série de découvrir cette fin ouverte, malgré une résolution de l'intrigue principale.
WET HOT AMERICAN SUMMER : FIRST DAY OF CAMP
Nombre d'épisodes : 8 - Durée de l'histoire : Une journée
Quatorze ans après une colonie de vacances inoubliable, ses acteurs se retrouvent sur petit écran. Et remontent le temps pour revenir quelques heures seulement avant le début de l'histoire. Nous nous retrouvons donc face à des quarantenaires qui jouent comme s'ils étaient à peine majeurs, le temps d'un récit qui s'étire sur une journée. Un décalage amusant au début mais qui s'essouffle assez vite, alors que le scénario part dans tous les sens, à tel point qu'il faut les fréquentes incrustations de l'heure sur l'image pour nous rappeler que tout se déroule en l'espace de vingt-quatre heures.
Une ode au non-sens dont il faut rapidement arrêter de chercher la logique pour mieux se laisser porter par le délire ambiant et les improvisations d'un casting à haute teneur en sympathie. Ce sont d'ailleurs les acteurs qui finissent par emporter l'adhésion avec ces retrouvailles inégales mais qui se nécessitent pas de (re)voir le film dont Wet Hot American Summer est tiré pour la compréhension.
ORANGE IS THE NEW BLACK
Saison : 5 - Nombre d'épisodes : 13 - Durée de l'histoire : 3 jours
Cette saison 5 a rappelé, si besoin était, à quel point Orange is the New Black a su se renouveler au fil des ans. D'abord centrée sur la captivité de Piper (Taylor Schilling), qui nous permettait de découvrir les lieux à travers son regard, la série a ensuite accordé de plus en plus d'importance aux autres protagonistes, si bien que la prison de Litchfield semble être devenue le personnage principal. Et elle a encore franchi un cap en 2017, non sans prendre de risques. Suite à la mort de Poussey (Samira Wiley), les détenues se révoltent et le récit se concentre sur les trois jours que dure l'émeute.
Un parti pris qui, s'il n'exclut pas les traditionnels flashbacks, s'avère surprenant de prime abord, car on craint que la saison ne tourne à vide. Surtout qu'elle ne peut pratiquement pas se reposer sur l'apparition de nouveaux personnages, pour apporter un peu de sang neuf. Mais ça fonctionne. Non sans heurts bien sûr, mais pas plus que dans les saisons précédentes. Après deux premiers épisodes au cours desquels il faut prendre le temps de se mettre dans le bain, et où l'on redoute que le récit ne parte dans la mauvaise direction (vis-à-vis du traitement des gardiens notamment), l'ensemble trouve son rythme de croisière.
Sans être aussi puissante que la précédente, la saison 5 ne fait absolument pas tâche à côtés des autres et prouve que l'audace paye. Et au vu de son final, il semble bien difficile de deviner ce qu'il va se passer ensuite, tant les conséquences de l'émeute paraissent floues. De quoi permettre à la série de Netflix de repartir sur de nouvelles bases, quitte à ce que l'on doive se réhabituer au rythme qui était le sien à ses débuts.
HOW I MET YOUR MOTHER
Saison : 9 - Nombre d'épisodes : 24 - Durée de l'histoire : 3 jours
Ted Mosby aura cherché la mère de ses enfants pendant de nombreuses années. Mais tout se joue finalement en quelques jours : le week-end du mariage de Barney et Robin, au cours duquel il va faire connaissance avec Tracy McConnell. Pour sa neuvième et dernière saison, How I Met Your Mother a décidé de faire durer les adieux, en concentrant son action sur un temps réduit... ce qui a d'abord été accueilli avec méfiance, tant la série tirait à la ligne depuis quelques années déjà, et peinait à nous captiver comme au début. Savoir que les vingt-quatre prochains épisodes allaient se dérouler sur si peu de temps n'avant donc rien de bien engageant sur le papier.
Et pourtant... L'efficacité n'est pas totalement revenue, certains gags tombent à plat et il y a des flashbacks inutiles. Mais les scénaristes donnent vraiment l'impression de savoir où ils vont pour la première fois depuis un bon bout de temps et cette saison ne manque, au final, pas de charme, en grande partie grâce au vent de fraîcheur que fait souffler Tracy et son interprète Cristin Milioti. Comme Ted, il ne nous faut pas longtemps pour la trouver craquante, ce qui rend le petit coup de foudre d'autant plus plausible. Et le twist du final déçevant. Mais c'est une autre histoire.
Il est cependant possible de placer cette saison 9 dans une autre temporalité. S'il est bien avéré que les événements se déroulent pendant le week-end du mariage des amis de Ted, la série en elle-même court sur un temps beaucoup plus réduit qu'on ne le pense : celui qu'il faut au héros pour raconter l'histoire à ses enfants, assis sur un canapé. En théorie, ça n'est que l'affaire de quelques heures, mais on a parfois eu l'impression que sa progéniture est restée assise des années durant, allant de digression en digression, ce dont la série n'a pas hésité à rire.
WET HOT AMERICAN SUMMER : TEN YEARS LATER
Nombre d'épisodes : 8 - Durée de l'histoire : 3 jours
Alors que revoilà les héros de Wet Hot American Summer. Dix ans plus tard, donc en 2001, année de sortie du long métrage dont la série de Netflix est adaptée. Réunis pour sauver Camp Firewood de la revente, les personnages ont bien évidemment changé et leurs retrouvailles vont durer plus longtemps que les précédentes : trois jours contre un seul la fois d'avant. Et ça tient davantage la route. Peut-être parce que les scénaristes, contraints d'avancer plus vite avec le même nombre d'épisodes, donnent moins l'impression de s'éterniser sur une situation.
Paradoxalement, cette saison de Wet Hot American Summer semble durer moins longtemps et se suit avec plus de plaisir, même si elle est à réserver aux téléspectateurs qui ne sont pas allergiques à la première, ni à l'esprit parfois invraisemblable qui se dégage de cette joyeuse troupe.
TORCHWOOD
Saison : 3 - Nombre d'épisodes : 5 - Durée de l'histoire : 5 jours
Pour beaucoup, cette saison 3 de Torchwood est la meilleure. Sans doute parce que, au-delà de la qualité de son intrigue, le spin-off de Doctor Who décide enfin de s'éloigner légèrement de son modèle, en développant une seule histoire découpée en plusieurs parties, plutôt que d'enchaîner des intrigues liées entre elles par un fil rouge. Mieux : toute l'action est concentrée sur les cinq jours pendant lesquels l'équipe de Jack Harkness enquête sur un phénomène qui touche les enfants du monde entier.
Au rythme d'un épisode pour chaque jour de l'histoire, la saison 3 ne perd pas de temps et parvient, plus encore que les années précédentes, à trouver son ton, au croisement de Doctor Who et X-Files. Avec ce petit truc en plus conféré par le charme et le charisme de John Barrowman en Jack Harkness, et un appétit sans cesse renouvelé pour l'humour et les sous-entendus.
WORST WEEK
Saison : 1 - Nombre d'épisodes : 16 - Durée de l'histoire : Une semaine
Tout est dans le titre : la première et unique saison se déroule pendant une semaine. Et plus précisément la semaine qui précède le jour de son mariage, censé être le plus beau de sa vie. Ce qui n'est absolument pas gagné pour le héros du show, diffusé en 2008 et 2009 sur CBS et adapté de la bien nommée série anglaise intitulée La Pire semaine de ma vie. A ceci près que cette dernière, a duré plus longtemps (entre mars 2004 et décembre 2006 sur la BBC), en conservant le même concept d'une année à l'autre : les sept épisodes que compte la deuxième saison se focalisent en effet sur la semaine qui précède la naissance du premier enfant d'Howard Steel (Ben Miller).
A noter que la série a connu une troisième saison, ou plutôt un long Christmas Special en trois parties, dont l'action se déroule au moment de Noël ; et un remake français sous la forme d'un téléfilm diffusé sur TF1 en 2011, et dont Bruno Salomone et Elodie Frenck étaient les acteurs principaux.
DALLAS
Saison : 9 - Nombre d'épisodes : 31 - Durée de l'histoire : Une nuit
Tout ça... pour ça ! Trente-et-un épisodes pour suivre les conséquences de la mort de Bobby Ewing (Patrick Duffy) et finalement découvrir que tout ceci n'était qu'un rêve de Pam (Victoria Principal) ? Une astuce scénaristique qui fonctionne dans des livres tels que "Alice au pays des merveilles" ou "Le Magicien d'Oz", où il y a une vraie ambiguïté, mais qui mérite ici un beau carton rouge, et dont Sunset Beach se moquera lors de son final lorsque Meg (Susan Ward) se réveille et laisse entendre que tout ce qui a précédé (soient sept-cent-cinquante-cinq épisodes !) n'avait eu lieu qu'au sein de son esprit endormi.
Un twist vite rattrapé par une autre scène de réveil, à Sunset Beach cette fois-ci, et dans laquelle il apparaît clair que ce que les téléspectateurs ont vu et suivi pendant près de trois ans a bel et bien eu lieu. Le scandale, pour rester polis, n'était vraiment pas loin.