Vraie "révélation" de la mini-série Le Secret d'Elise en début d'année sur TF1, aux côtés de Julia Piaton et de Samir Boitard, Julie de Bona est actuellement la star d'Innocente, saga familiale policière en 6 épisodes, dans laquelle elle campe Roxane Delage, jeune professeur d'archéologie, qui se voit accusée du meurtre d'un homme que la police lui présente comme son amant. Alors que France 3 poursuit ce samedi la diffusion de ce thriller classique mais efficace, AlloCiné s'est entretenu avec la comédienne, déjà bien connue des amateurs de séries françaises, qui est revenue sur ce qui fait, selon elle, l'originalité du projet, et nous a également parlé du succès du Secret d'Elise et de son retour à venir dans la saison 13 de la comédie familiale Une Famille formidable.
Qu'est-ce qui vous a plu dans le projet au moment de lire le scénario ? Est-ce que c'était le fait d'être enfin la star d'une série ? Ou de jouer dans un registre plus dramatique, après pas mal de rôles dans des comédies dramatiques ?
C'était vraiment un mélange de ces deux facteurs, oui. Jouer le premier rôle d'une série, ce n'était jamais arrivé avant. J'avais déjà eu le premier rôle dans des unitaires, mais jamais dans une série. Et puis jouer dans ce registre complètement dramatique, idem, c'était rarement arrivé avant. Alors la corrélation des deux en même temps était assez incroyable. Et en plus l'histoire était géniale et suprenante. Le scénario m'a immédiatement pris aux tripes. Donc il n'y avait vraiment pas beaucoup de raisons pour que je dise "Non, je n'ai pas envie de le faire".
Le pitch de la série, centré sur quelqu'un qui essaye de prouver son innocence, peut sonner comme quelque chose de vu et revu. Selon vous, qu'est-ce qui rend la série différente ?
Je crois que c'est l'originalité du premier épisode. La descente aux enfers est très réussie. Quand je l'ai lu, je me suis dit "Mais non, elle va s'en sortir". Et en fait non, elle tombe. Elle fait 8 ans de prison. Et quand elle sort, tous ses liens avec sa fille ont été coupés, rompus. C'est cette construction narrative qui n'est pas déjà vue je trouve. Le personnage qui coupe avec sa famille, c'est assez étonnant.
Je n'ai pas tout de suite compris son acte, son geste. Alors j'ai intérrogé des détenues en prison, et j'en ai parlé avec Philippe Torreton, qui a joué dans Présumé coupable, sur l'affaire Outreau. Il m'a dit "Cet acte détermine tout pour ton personnage". En faisant ce choix de rompre avec sa famille, c'est comme si elle prenait une hache et se coupait le bras. Elle pense que sa fille est capable de surmonter le fait de ne pas voir sa mère pendant 8 ans plutôt que de venir la voir toutes les semaines en prison, et donc voir une mère coupable. Car la société dit que quand tu es en prison tu es coupable. C'est une héroïne vraiment atypique, qui réagit comme une guerrière. Le choix moral de mon personnage est vraiment fort. C'était génial à jouer.
On a eu cet été l'exemple de la mini-série américaine "The Night Of", qui repose beaucoup sur le fait de se demander jusqu'au bout si le héros est innocent ou coupable. Là on a l'impression que les auteurs n'ont pas du tout voulu jouer là-dessus, qu'on sait dès le départ qu'elle est vraiment "innocente", d'où le titre de la série.
Je pense qu'on peut se poser la question, le temps des deux premiers épisodes [diffusés la semaine dernière sur France 3, ndlr]. Jusqu'au masque en fait. Le moment où elle voit le masque dans le bureau de François Ortiz, joué par Bernard Le Coq. Mais c'est vrai qu'on n'a pas vraiment voulu jouer là-dessus. On a choisi de se concentrer sur la question de "Comment elle va récupérer sa fille ?". Et sur le choix moral. "Est-ce qu'elle aurait dû couper les liens avec sa famille lorsqu'elle était en prison ?". Je pense qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réaction dans un cas pareil, mais Roxane doit assumer ses actes, ses choix, et leurs conséquences.
En début d'année "Le Secret d'Elise" a connu un gros succès sur TF1. Est-ce que ce succès vous a surpris, quand on sait que ce genre de séries, avec une touche de fantastique, est assez rare en France ?
Le Secret d'Elise est une série très originale, complètement inattendue pour la chaîne. Ils ont osé, ils se sont mouillés chez TF1. J'étais très fière de faire partie de cette série. Le réalisateur a fait un travail de dingue, qui est complètement novateur. Ils ont pris des risques, et la série a été saluée à la fois par le métier et par le public. On a eu une grande chance. On aurait pu passer à côté du public de TF1, qui n'est pas forcément habitué à ce type de programmes. Mais ça montre du coup que les téléspectateurs sont demandeurs de ce genre de séries. Il y a vraiment des choses qui sont en train de bouger au niveau de la fiction française.
Vous n'êtes pas apparue dans la saison 12 d'Une Famille formidable, diffusée l'an dernier sur TF1. Est-ce que votre personnage, Christine, sera de retour dans la saison 13, dont le tournage a eu lieu cette année ?
Oui je serai dans cette nouvelle saison. J'apparais dans un épisode tourné au Portugal, et j'ai une petite partition, vraiment très jolie, à jouer. Je ne peux pas trop en dire, mais il y a un énorme événement qui va se produire, qui est assez bouleversant, et qui va changer un peu la série. Un truc vraiment fort, un peu comme la mort de Sébastien. Et ensuite on verra bien si je continue l'année prochaine. Je dis toujours à la production, "Si vous me voulez je serai là, avec plaisir et joie". Je suis toujours heureuse de retrouver les copains, la famille. Et puis Christine reste liée à Nicolas, à Reine, donc il y a toujours des intrigues possibles.
Vous avez joué dans pas mal de séries. Est-ce que vous diriez que vous êtes, vous-même, une grande consommatrice de séries ?
J'étais tellement accro qu'en fait j'ai dû arrêter d'en regarder (rires) ! C'est tellement cronophage. On ne s'en sort pas. Je n'en ai plus vraiment suivi régulièrement depuis 1 ou 2 ans, à cause d'un manque de temps. J'avais regardé les premières saisons de Homeland, j'étais comme une folle. J'ai quand même vu Orange is the New Black pour préparer mon rôle dans Innocente. Mais c'est addictif, c'est comme une drogue.
Est-ce qu'il y a une série dans laquelle vous rêveriez de faire une apparition, en tant que guest ou pour un rôle récurrent ?
J'aurais adoré jouer dans Workingirls. C'est de la comédie burlesque, complètement déjantée sur les femmes, et je trouve la série vraiment géniale. Je l'ai d'ailleurs dit à notre productrice, sur Innocente, qui s'occupe aussi de la série. Orange is the New Black j'adorerais aussi. Un truc sur les femmes, fort, un peu déjanté. J'aime les rôles qui ne sont pas lisses. Casser mon image. Et la comédie me plaît beaucoup. Comme ce que j'ai pu faire dans La Smala s'en mêle.
Retrouvez Julie de Bona dans les épisodes 3 et 4 de la mini-série "Innocente" ce samedi 8 octobre à 20h55 sur France 3.
Propos recueillis à Paris le 29 août dernier.
Innocente (2016)
Dans Innocente, mini-série en 6 épisodes, à mi-chemin entre la saga familiale et le thriller policier, Julie de Bona campe Roxane Delage, une héroïne prête à tout pour retrouver sa fille et faire payer ceux qui l'ont piégée et lui ont coûté 8 ans de sa vie. À ses côtés, on retrouve notamment Sagamore Stévenin, dans la peau du flic Hugo Combas, Thomas Jouannet, Olivia Bonamy, et Bernard Le Coq.
Soeur Thérèse.com (2002-2007)
De 2002 à 2007, Julie de Bona incarne Soeur Florence, l'une des religieuses du couvent du Moulin du Prieuré, dans la série de TF1 Soeur Thérèse.com, aux côtés de Dominique Lavanant (dans le rôle-titre d'une ancienne flic devenue bonne soeur) et de Martin Lamotte.
Une Famille formidable (depuis 2006)
Dès 2006, Julie de Bona rejoint la distribution déjà bien fournie de la série chorale et familiale de TF1 Une Famille formidable, emmenée par Anny Duperey et Bernard Le Coq. Elle y joue de manière récurrente Christine, la femme de Sébastien (Tristan Calvez), qui deviendra ensuite la compagne de Nicolas (Roméo Sarfati).
Beur sur la ville (2011)
En 2011, Julie de Bona donne notamment la réplique, dans un second-rôle, à Sandrine Kiberlain et Gérard Jugnot dans la comédie Beur sur la ville, réalisée par Djamel Bensalah.
La Smala s'en mêle (2012-2016)
En 2012, les téléspectateurs de France 2 retrouvent la comédienne dans La Smala s'en mêle, nouvelle série portée par Michèle Bernier. Dans un registre plus comique, Julie de Bona incarne, durant 7 épisodes diffusés jusqu'en 2016, Wanda, une ancienne prostituée à la Pretty Woman, qui va se faire "adopter" par la smala au coeur de l'intrigue.
Talons aiguilles et bottes de paille (2012)
La même année, toujours sur France 2, Julie de Bona rejoint la distribution de la série Talons aiguilles et bottes de paille, diffusée en quotidienne durant l'été, le matin, à la place des séries jeunesses de la chaîne. Aux côtés de Juliette Dol, Nathalie Besançon, ou Nassim Si-Ahmed, elle incarne l'une des 4 héroïnes, des femmes que tout sépare mais qui héritent d'un domaine près de l'océan. Faute d'audience, la série ne connaîtra pas de saison 2.
Né quelque part (2013)
Julie de Bona aux côtés de ses partenaires Jamel Debbouze et Tewfik Jallab lors du festival de Cannes 2013, pour la présentation du long-métrage de Mohamed Hamidi Né quelque part, dans lequel elle campe Audrey, la petite amie du héros.
Le Secret d'Elise (2016)
En février 2016, Julie de Bona fait partie de la distribution principale de la série Le Secret d'Elise, qui connaît un gros succès d'audience sur TF1. Dans ce drame fantastique se déroulant sur 3 époques distinctes, elle campe Julie Ramza, une femme enceinte confrontée à d'étranges événements dans la maison qu'elle vient d'acheter. Elle donne notamment la réplique à Samir Boitard et Valérie Kaprisky.
Qui sème l'amour... (2016)
En février dernier, le public la retrouve également au générique du téléfilm de France 2 Qui sème l'amour... dans lequel elle campe une jeune agricultrice, qui demande à Dijibril (David Baiot), un immigré malien qu'elle a engagé sur son exploitation, de se faire passer pour son fiancé pour se débarrasser de sa mère un poil trop envahissante.
Innocente (2016)
Julie de Bona pose avec ses partenaire d'Innocente Olivia Bonamy et Jeanne Bournaud lors du dernier festival de la fiction TV de La Rochelle, qui s'est tenu du 14 au 18 septembre 2016.