Une femme de notre temps de Jean Paul Civeyrac
Avec Sophie Marceau, Johan Heldenbergh, Cristina Flutur...
De quoi ça parle ? Juliane, commissaire de police à Paris, est une femme d’une grande intégrité morale. Mais la découverte de la double vie de son mari va soudain la conduire à commettre des actes dont elle ne se serait jamais crue capable…
Un mélodrame noir
Une femme de notre temps est né de l'envie de Jean Paul Civeyrac de traiter d'un personnage qui "aurait une ligne droite de comportement, puis un point de bascule, et au bout, l’accès à une vérité intérieure plus profonde, pouvant conduire à un nouvel essor". Il a entamé l'écriture du film sans intention théorique par rapport à des films pré-existants, avec l'idée d'un récit épuré mené par ce personnage. Cependant, il reconnaît : "Je me suis rendu compte que j’allais fatalement croiser des films ou des genres de l’histoire du cinéma. S’il est difficile d’enfermer Une femme de notre temps dans un genre précis, on peut dire tout de même qu’il n’est ni un polar ni un thriller, et qu’il semble emprunter au mélodrame noir certains traits qui forment comme la strate apparente du récit."
Une héroïne de tragédie
En montrant une héroïne commissaire de police qui sort de la légalité, mue par des passions irrépressibles, Jean Paul Civeyrac tenait à dépasser le cadre du mélodrame adultérin et de l'épouse bafouée. Juliane devient une sorte d'héroïne de tragédie : "elle se sent investie d’une mission qui la dépasse elle-même, où il y a quelque chose qui semble de l’ordre d’une destinée à accomplir [...]". Le fait qu'elle manie le tir à l'arc fait écho à des figures mythologiques et l'inscrit "dans l’immémorial de la tragédie ou du conte."
Sophie Marceau
Jean Paul Civeyrac est plutôt habitué à travailler avec de jeunes acteurs débutants ou peu connus. C'est la première fois qu'il dirige une actrice aussi célèbre que Sophie Marceau. Il ne l'avait pas en tête durant l'écriture mais a pensé à elle au moment du casting. La comédienne a accepté le projet dès la lecture du scénario : "Je peux dire qu’elle est non seulement une merveilleuse actrice qui sait parfaitement contrôler son jeu mais qu’elle a quelque chose en plus, et de plus important à mes yeux : une sorte d’abandon, comme si elle offrait quelque chose d’elle-même dans les plans où elle paraît se jeter sans ne plus penser aux effets qu’elle doit produire. C’est pourquoi elle demeure toujours un peu surprenante, et bien sûr, très émouvante."