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    8 Stars qui ont perdu tout leur argent
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Mauvais sens des affaires, escroqueries, train de vie fastueux... Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour tenter d'expliquer comment certains talents ont connu de gros revers de fortune dans leurs carrières. La preuve par huit.

    Touchstone Pictures

    Dans l'industrie hollywoodienne, temple du glamour et du paraître, on aime soigner et afficher les signes extérieurs de richesse, vitrine rutilante de l'American Way of Life, fût-il factice. Autant dire que lorsqu'on est ruiné, on évite bien entendu de le crier trop fort.

    Tout le monde n'a pas la chance d'avoir le sens aiguë des affaires d'une Jessica Alba, qui a eu l'idée -en mettant son expérience de jeune maman à profit- de créer sa société du nom de Honest en 2011, après s'être associée à un ancien dirigeant d'ONG militant en faveur de la protection des enfants contre les matières toxiques. Son entreprise de cosmétiques est désormais valorisée plus de un milliard de dollars.

    Mauvais placements financiers, trains de vie dispendieux et ruineux, frais d'avocats abyssaux, escroqueries en tous genres, colossal échec financier d'un bide au Box Office... Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour expliquer les faillites chez certains talents hollywoodiens, au point de devoir se placer sous le régime du chapitre 11 du Code Fédéral américain, une procédure dite de "sauvegarde" qui permet à une entreprise ou un particulier d'éviter la faillite en se restructurant, incapable d'honorer ses créances auprès de ses débiteurs.

    D'autres se place sous le régime du chapitre 7, qui consiste aussi à se déclarer en faillite, permet une procédure judicaire plus rapide (entre 3 à 6 mois), et surtout, permet de garder son bien immobilier, dans certains cas. Utile pour ne pas se retrouver à la rue...

    Nicolas Cage

    Qu'il semble loin le temps où l'oscarisé Nicolas Cage arrivait à gagner 40 millions $ en 2009... Pour le coup, l'acteur est un bon exemple de train de vie ruineux. Et en avait d'ailleurs parlé sans détour dans une incroyable interview fleuve publiée dans le New York Times en 2019. Achat d'un squelette complet de dinosaure, millions de dollars dépensés pour des comics ultra rares (dont la première édition de Superman), plusieurs maisons dont un château en Allemagne et en Angleterre, des tas de voitures bien entendu... En 2012, il déclara devoir au Fisc américain plus de 14 millions $. Près de la moitié de cette somme concernait les taxes sur ses résidences, jamais payées... En 2015, on estimait que la star avait dépensé, entre 1996 et 2011, pas moins de 150 millions de dollars... Deux ans plus tard, sa fortune n'était plus estimée qu'à "seulement" 25 millions $. C'est dire si elle avait fondu comme une peau de chagrin... Un train de vie extravagant donc, qui l'a conduit à tourner dans une quantité industrielle de films, histoire d'éponger les dettes et de renflouer les caisses; mais aussi pour pouvoir payer les traitements médicaux de sa mère en fin de vie, décédée en 2021.

    Kim Basinger

    Egérie des années 1980 alignant des films comme Jamais plus jamais, Le Meilleur, Batman, le sulfureux 9 semaines 1/2Kim Basinger traversa les années 1990 avec une certaine tranquilité avec d'autres rôles comme dans L'affaire Karen McCoy, culminant en 1997 avec un Oscar remporté pour sa composition dans le formidable L.A. Confidential. En revanche côté financier, ce fut un peu plus compliqué... En 1989, elle dépensa pas moins de 20 millions $ pour acheter un gros ensemble immobilier à Braselton, en Géorgie. Elle s'était mis en tête d'y développer un parc d'attractions ou même un studio de cinéma. En 1993, elle fut contrainte de se déclarer en faillite. Un malheur arrivant rarement seul, elle était également poursuivie en justice par le producteur du film Boxing Helena, Carl Mazzocone, pour rupture de contrat; Basinger devant être la tête d'affiche du film. Elle fut condamnée à indemniser le producteur et payer ses frais d'avocats. Une ardoise de 8,1 millions $, qu'elle réussira à esquiver en 1995. Reste que ses frais d'avocats durant ces deux années de procédure n'arrangèrent pas vraiment ses finances...

    John McTiernan

    Le cas de John McTiernan fait vraiment de la peine. Dans les coulisses de son incompréhensible remake de Rollerball, le feu avait couvé sous la glace entre le cinéaste et le producteur, Charles Roven. Au point que Mc.T avait engagé un sulfureux détective privé, Anthony Pellicano, pour qu'il mette sur écoute le producteur.

    En avril 2006, lors d'une audience publique au tribunal fédéral de Los Angeles sur ce que l'on appellera "l'affaire Pellicano", McTiernan a plaidé coupable d'avoir menti au FBI lors de son interrogatoire sur son implication dans l'affaire. "En fait, j'ai demandé à Anthony Pellicano à mettre Charles Roven sur écoutes en août 2000.Je lui en ai parlé, je n'ai jamais reçu de rapport (...) A peu près deux semaines plus tard, je l'ai payé et j'ai rompu le contrat" déclara le cinéaste.

    Finalement condamné, il fit 328 jours de détention, pour bénéficier d'une libération anticipée en février 2014. Devant payer des honoraires d'avocats astronomiques (comme souvent aux Etats-Unis...), logiquement incapable de travailler, le cinéaste se déclara même en faillite durant son emprisonnement. Depuis Basic, sorti en 2003, il n'a plus rien réalisé.

    Stephen Baldwin

    Dans la famille (nombreuse) Baldwin, je demande Stephen. Désormais largement abonné au direct-to-video de films bis, ce dernier fit pourtant des débuts éclatants dans un chef-d'oeuvre, La Bête de guerre. Il incarnait aussi un formidable Michael McManus dans un film devenu un classique, Usual Suspects. Le jeune frère d'Alec se déclara en faillite en 2009, incapable de payer ses taxes et de rembourser ses prêts immobiliers. En 2013, il fut arrêté et plaida coupable auprès du Fisc américain pour ne pas avoir payé ses taxes durant trois ans, en 2008, 2009 et 2010. Montant de l'ardoise : 300.000 $, et cinq ans de probation. En 2017, sa maison fut même saisie et vendue aux enchères,. Durant six ans, il n'avait tout "simplement" pas payé les 7000 $ de remboursements mensuels, tandis que la Deutsche Bank estimait le montant de la dette de l'acteur à 1,1 millions $...

    Gary Coleman

    Gary Coleman a incarné le personnage d'Arnold durant huit saisons dans la série culte Arnold et Willy, où il gagna jusqu'à 70.000 $ par épisode. Avant de connaitre une suite de carrière chaotique, entre problèmes financiers, tentative de suicide et violences conjugales. Atteint d'une maladie congénitale auto-immune, il est décédé en 2010 à l'âge de 42 ans. Il intenta un procès en 1989 contre ses parents et sa conseillière financière, Anita De Thomas, qu'il accusa d'avoir siphonné ce qu'il avait gagné. Ils furent condamnés à lui verser près de 1,3 millions $. Charmante famille... Toujours est-il que cela n'a pas suffit à éponger les dettes de l'acteur, qui se déclara en faillite en 1999. Après avoir réglé ses honoraires d'avocats, astronomiques, et une série de mauvais investissements, il fut même contraint de travailler loin des plateaux de tournage, pour faire bouillir la marmite, comme agent de sécurité dans un centre commercial...

    Walt Disney

    L'empreinte -et l'emprise- de Walt Disney sur le monde culturel est proprement gigantesque, sans commune mesure. Si le grand public connait sans doute certaines anecdotes liées au papa de Mickey Mouse, mettant en avant son génie créatif, son esprit visionnaire et son sens aiguë des affaires, ce dernier a aussi plus d'une fois mis son entreprise en difficulté financière, et même sur un plan personnel. Pour pouvoir produire Blanche-Neige et les sept nains par exemple, il avait carrément hypothéqué sa maison. Au tout début de sa carrière, Disney avait fondé Laugh-O-Gram Films Inc; le nom de son tout premier studio d'animation fondé en 1922 à Kansas City dans le Missouri, alors qu'il avait 21 ans. Le studio et ses productions nommées Laugh-O-Grams marquent la première tentative de Disney de se lancer à son compte dans le monde du cinéma et de l'animation en particulier. Il recruta d'ailleurs de futurs grands noms de l'animation, comme Ub Iwerks ou Hugh Harman. Chef d'entreprise inexpérimenté, sa société a connu de nombreux problèmes financiers, notamment en raison de commandes de films d'animations non payées par ses distributeurs. En conséquence de quoi Disney fut incapable de verser le salaire de ses employés et de payer le loyer. Malgré plusieurs tentatives pour maintenir la société à flot, il fut contraint de se déclarer en faillite en juillet 1923, même s'il devra attendre 1927 pour se débarasser complètement du problème. C'est grâce à l'aide financière de son frère qu'il a pu rebâtir en octobre 1923 les Disney Brothers Studios. Un immense empire en devenir...

    Burt Reynolds

    Star des années 70 alignant des classiques comme Délivrance, Plein la gueule ou GatorBurt Reynolds fut remis sous les feux de la rampe par Paul Thomas Anderson dans Boogie Nights, où il incarnait le producteur de films X Jack Horner. En 2015, il confiait à Vanity Fair : "j'ai perdu plus d'argent qu'il en est possible, parce que je n'y ai jamais fait attention". Et l'intéressé d'égrener comme un chapelet ses multiples dépenses : achats de terrains, jet privé, pas moins de 150 chevaux, et même 100.000 $ en perruques dans les années 80, histoire de masquer sa calvitie. Les dépenses de son somptueux mariage en 1988 avec Loni Anderson, suivi d'un très coûteux divorce, ont achevé de ruiner le comédien. Si le couple divorca 5 ans après leur mariage, la procédure de divorce, acrimonieux, a pris... 22 ans. Hallucinant. En conséquence de quoi Reynolds fut incapable de rembourser un emprunt de 3,7 millions $, au point qu'il se déclara en faillite en 1996, affichant une dette de 10 millions $. Mort en 2018, il a tourné jusqu'en 2017 dans de nombreuses productions, souvent des Direct-to-video.

    Francis Ford Coppola

    L'exemple du maître Coppola est unique et sans équivalent à Hollywood. Le réalisateur a fait trois fois faillite. En juillet 1992, il demanda à se placer sous le régime du chapitre 11 du Code Fédéral américain, à la fois pour lui et ses deux sociétés, Zoetrope Corp. and Zoetrope Productions. Dix ans auparavant, il avait fait la même chose. S'il avait engagé ses biens personnels pour contribuer à financer Apocalypse Now, c'est son film Coup de coeur, un terrible désastre financier, qui lui a coûté très cher, au point de l'endetter à hauteur de 71 millions $. Des dettes qu'il mettra 20 ans à rembourser. C'est son chef-d'oeuvre Dracula qui l'aidera, pas complètement toutefois, à se remettre en selle. Dans une success Story finalement très américaine, le cinéaste parviendra à refaire fortune, grâce au business du vin. A la fin des années 2000, son empire du vin dégageait un revenu annuel de 500 millions $. Et désormais, sous la marque Francis Coppola Presents, son empire inclu le vin, une fabrique de sauce tomate artisanale (on ne renie pas ses origines !), des pâtes, des cigares, deux restaurants, cinq hôtels de luxe (dont deux au Belize), des boutiques pour vendre ses produits dans les hôtels de luxe... C'est dire si Francis croit dur comme fer à sa bonne étoile.

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