En 1986, Tom Cruise s'envole vers les sommets avec Top Gun. Remarqué dans Taps, Outsiders, Risky Business ou Legend au début des années 80, celui qui n'était qu'une star montante devient LE nouveau visage du cinéma américain grâce au succès du long métrage de Tony Scott, qui engrange plus de 350 millions de dollars dans le monde pour un budget de seulement 15 millions de billets verts.
A l'époque, avant même le tournage, Cruise a conscience que Top Gun est une étape majeure, "supérieure" même, dans sa carrière. Il s'implique ainsi dans le processus de production, avec l'aval de Don Simpson et Jerry Bruckheimer, et participe à toutes les réunions de préparation, des décors aux costumes en passant par la photographie. Et le scénario, évidemment, qu'il développe avec ses producteurs pendant un mois.
"J'ai vu - cinématographiquement - ce qu'ils allaient faire", se souvient le comédien dans le dossier de presse de Top Gun Maverick. "Mais le scénario n'était pas génial. Il ne fonctionnait pas. Il n'y avait pas de vrai personnage avec Maverick. C'était un univers assez vague, peu défini (...) Nous avons donc commencé à parler de ce script, et j'ai dit que selon moi, c'était un film sur la compétition, sur l'honneur, un film sur l'amitié, sur le sacrifice et les enjeux et les erreurs, et le fait d'assumer ces erreurs".
Convaincu par le projet, le comédien a par ailleurs deux exigences : tourner dans un véritable F-14, et voler avec les Blue Angels, l'équipe de démonstration de la Navy qui propose des spectacles aériens à travers les Etats-Unis. "C'était un vol formidable. Pour la première fois, j'ai ressenti les différents paliers de la force G. On peut lire, s'informer sur la force G, mais on ne la comprend pas tant qu'on ne l'a pas vécue. C'était un super vol. Ils m'ont laissé faire ce que je voulais - et j'ai continué jusqu'à environ 5G. Et ce que Jerry ne sait pas, parce que je les ai tenus en haleine pendant des mois pour savoir si j'allais m'engager dans le film ou non, c'est que j’étais alors déjà convaincu que j'allais le faire".
Le reste appartient à la légende, et s'est prolongé trente-six ans plus tard avec Top Gun Maverick, plébiscité par le public (c'est le meilleur film de l'ère post-COVID selon les spectateurs AlloCiné) et très lucratif au box-office (400 M$ outre-Atlantique, plus de 800 M$ dans le monde). Pourtant, comme c'est toujours le cas à Hollywood, de nombreux comédiens ont été considérés, voire approchés, pour le rôle de Pete "Maverick" Mitchell. Retour sur dix acteurs qui ont failli s'envoler à la place de Tom Cruise.
Michael J. Fox
Nom de Zeus ! Et si après avoir voyagé en DeLorean dans Retour vers le Futur, Michael J. Fox avait embarqué pour le pont d'envol de Top Gun ? Le comédien a ainsi un temps fait partie de la short-list pour le rôle de Maverick, sans que cela ne puisse se concrétiser. Il faut dire qu'entre Teen Wolf, Le secret de mon succès et surtout la série Sacrée famille qui l'a mobilisé de 1982 à 1989, son agenda était chargé. A noter qu'il aura lui aussi "droit" à son film de guerre avec Outrages de Brian De Palma (1989) face à... Sean Penn, un temps en lice pour joeur Maverick lui aussi.
Charlie Sheen
Malheureusement trop jeune pour jouer Maverick, Charlie Sheen, qui vient de tourner L'Aube rouge et De sang froid, n'est pas retenu au casting de Top Gun. Qu'à cela ne tienne : après les succès de Platoon, Wall Street et Les Indians, le fils de Martin Sheen décrochera son "film d'avion"... une parodie de Top Gun cultissime baptisée Hot Shots !.
Emilio Estevez
Membre émérite du Brat Pack, un groupe de jeunes comédiens des années 80 (dont Tom Cruise sera un membre secondaire), Emilio Estevez a, comme son frère Charlie Sheen, failli signer pour Top Gun. Non retenu, il marque tout de même les années 80 avec le Breakfast Club de John Hughes, Étroite surveillance et surtout le western Young Guns (où Tom Cruise fait une petite apparition non-créditée).
Rob Lowe
Lui aussi membre du Brat Pack, Rob Lowe a révélé de nombreuses années plus tard ne pas s'être très bien entendu avec Tom Cruise sur le tournage de Outsiders, le trouvant trop compétitif. Il a fait partie des acteurs envisagés pour le rôle de Maverick, et a finalement foulé la glace de Youngblood quand Cruise prenait son envol aux commandes de son F-14.
Matthew Broderick
Inoubliable Ferris Bueller, Matthew Broderick est l'un des visages à suivre dans les années 80 alors que WarGames ou Ladyhawke ont joliment lancé sa carrière. Logique dès lors qu'il figure sur la liste des comédiens en lice pour se glisser aux commandes de Top Gun.
Matthew Modine
Aujourd'hui bien connu des abonnés Netflix grâce à son rôle dans Stranger Things, Matthew Modine est à l'époque sous les feux des projecteurs grâce à son rôle dans Birdy, qui remporta le Grand Prix à Cannes en 1985. Refusant de s'engager dans des projet "pro-armée", il décline Top Gun au profit notamment du Full Metal Jacket de Stanley Kubrick.
Nicolas Cage
Partenaire de Matthew Modine dans Birdy, Nicolas Cage fait lui aussi partie des stars montantes hollywoodiennes au moment de la préparation de Top Gun. Il tournera à la place Peggy Sue s'est mariée, aux côtés d'un certain Jim Carrey, également considéré pour le rôle de Maverick.
Patrick Swayze
Il avait côtoyé un tout jeune Tom Cruise dans le film de gangs Outsiders de Francis Ford Coppola : Patrick Swayze fut l'un de ses "rivaux" pour le rôle principal de Top Gun. Sans doute trop occupé par la série historique Nord et Sud, le comédien s'illustrera dans un autre film culte et emblématique des années 80, à la bande originale tout aussi mémorable, Dirty Dancing.
Scott Baio
Au début des années 80, Scott Baio s'illustre principalement à la télévision, dans le rôle de Chachi Arcola de la série Happy Days et dans le rôle principal de la série Charles s'en charge. Il a déclaré avoir refusé le rôle de Maverick dans Top Gun.
John Travolta
Si les "chiens jaunes" de Top Gun (les membres d'équipage qui dirigent les pilotes de la Navy sur les porte-avions) dansent souvent sur le pont d'envol après un catapultage réussi, ils ont failli recevoir les leçons d'un maître en la matière : le nom de John Travolta a ainsi été évoqué par la production à l'époque, puis écarté car considéré comme peu bankable (les années Grease, La Fièvre du Samedi Soir et Staying Alive étant révolues).