Les héroïnes de Luc Besson d'Anna à Nikita

Anna (Sasha Luss)

Qui est Anna ?

Qui est Anna ? On ne le sait pas vraiment... Elle est comme les Matriochka, ces poupées russes qui s’emboîtent les unes dans les autres. Chaque poupée en cache une autre. Anna est donc une jolie femme de 24 ans, mais qui est-elle vraiment et combien de femmes se cachent en elle ? Est-ce une simple vendeuse de poupées sur le marché de Moscou ? Un top model qui défile à Paris ? Une tueuse qui ensanglante Milan ? Un flic corrompu ? Un agent double ? Ou tout simplement une redoutable joueuse d’échecs ? Pour jouer cette nouvelle héroïne, Luc Besson a fait appel à la jeune Sasha Luss, qu'il avait déjà dirigée en 2017 dans Valérian et la Cité des mille planètes.

Laureline (Cara Delevingne)

Qui est Laureline ?

Laureline n’est pas une petite nature, ni une jeune femme fragile : elle est l’égale de Valérian sur tous les plans, elle est courageuse, forte, extrêmement intelligente et c'est même souvent elle qui contrôle la situation. Il fallait une personnalité tout à fait singulière pour camper le personnage dont Luc Besson était tombé amoureux enfant et c'est finalement sur la jeune mannequin Cara Delevingne, devenue actrice, que s'est porté son choix.

Luc Besson à propos de son héroïne

"À l’âge de dix ans, je me rendais chez le marchand de journaux tous les mercredis. Un jour, j’ai découvert un magazine intitulé Pilote, où on trouvait la BD Valérian et Laureline. Je me suis dit : ‘Mais qu’est-ce que c’est ?’ Ce jour-là, je suis tombé amoureux de Laureline et j’ai aspiré à devenir Valérian. C’étaient les années 70, et c’était la première fois qu’on voyait un personnage féminin moderne aussi dur à cuire." "Il ne s’agissait pas d’une histoire de super-héros en costumes - c’était bien plus léger, bien plus libre, et bien plus satisfaisant, parce que Laureline et Valérian sont l’équivalent de deux flics tout à fait normaux, sauf qu’ils évoluent au XXVIIIe siècle et que leur univers est à la fois étrange et merveilleux."

"C’est vraiment la première héroïne que je découvre, à 10 ans, et qui me fascine. C’est un agent spatio-temporel, qui voyage dans l’espace, qui porte une combinaison et qui met des baffes à des aliens. C’est la mère de Leeloo, de Nikita, de Lucy… De beaucoup de mes héroïnes."

Héléna (Isabelle Adjani)

Qui est Hélèna ?

La première héroïne de Luc Besson ! En effet, si son premier film Le Dernier Combat, est centré sur la question féminine et notamment celle de la "dernière femme", il n'en met aucune en scène. Sans être le personnage principal de Subway, Hélèna impose déjà la marque des futures héroïnes du réalisateur : une certaine arrogance dissimulant mal sa fragilité, et un talent dans le maniement des armes à souligner.

Luc Besson à propos de sa première héroïne et d'Isabelle Adjani

"A 23-24 ans, je connaissais mal les femmes ou très peu. J'étais plus concentré sur les copains ou ce que je pouvais raconter de ce que je connaissais de ma vie. Cette envie de parler du mystère de la femme est venue après."

"A l'époque, Isabelle était vraiment numéro 1 incontesté et incontestable du box office français. Je craignais beaucoup de lui donner le script car il s'agissait d'un rôle secondaire. Elle m'a répondu en à peine une journée en disant : 'le scénario est formidable, j'ai envie de faire partie de cette aventure'."

"J'ai trouvé cela très beau de sa part car elle n'a pas calculé son rôle. C'est le signe des grands acteurs et actrices : ils ne comptent pas leur nombre de lignes et ne cherchent pas à savoir si ça va être bon pour leur carrière... Ils réagissent avec leur coeur. Isabelle est comme ça."

Nikita (Anne Parillaud)

Qui est Nikita ?

Agent hautement qualifié des services secrets, Nikita est une jeune femme fragilisée par un passé qui a fait d'elle une victime, en quête de son identité. Au fil du temps, elle devient une véritable guerrière téméraire, combattant ses propres dépendances autant que ceux qui entravent sa route. Anne Parillaud, compagne d'alors de Luc Besson, a reçu le César de la Meilleure actrice pour sa poignante prestation.

Luc Besson à propos de son héroïne

"Nikita est un personnage mystérieux mais ce qui est intéressant, c'est que cette histoire aurait pu arriver à un homme. Elle n'est pas spécialement et spécifiquement féminine. Ce n'est pas un film spécial "femmes" même si le fait que c'en soit une lui donne plus de corps et de sensibilité. A l'époque, on voyait surtout des héros d'action et ça m'intéressait de casser un peu le genre."

"C'était mon troisième film et je ne maîtrisais pas encore les choses. J'avais donc très peur de tourner dans le désordre car il y avait une vraie progression, une montée du personnage, entre cette punk de 18 ans du début et cette femme qui sur 5, 6 ans va apprendre la féminité et devenir mûre et qui va finalement disparaître..."

Mathilda (Natalie Portman)

Qui est Mathilda

Une petite fille de 12 ans rescapée du meurtre de sa famille, et qui sous la protection du nettoyeur Léon, va se venger. Naïve mais charmante, fragile mais déterminée, Mathilda est l'une des héroïnes les plus marquantes car ambivalentes de Luc Besson. Elle fait corps avec Léon dont elle est pourtant l'exact opposé ("le yin et le yang" selon les propos du réalisateur). Il va faire d'elle une digne héritière de Nikita, elle va faire de lui un être plus délicat.

Luc Besson à propos de son héroïne et de Natalie Portman

"J'ai un souvenir très fort de Natalie Portman, d'abord parce qu'elle était extrêmement douée. J'ai donc eu beaucoup de chance de la croiser. Et puis il y une chose que je n'avais pas du tout anticipée et qui m'est tombée dessus au bout de trois jours de tournage, c'est qu'avec une enfant de 11-12 ans (comme avec les dauphins d'ailleurs), on ne peut pas travailler plus de 25 minutes."

"Au bout de 25 minutes, elle s'ennuie, elle en a marre ! Donc il faut qu'elle fasse un monopoly ou joue au ballon ou fasse de la corde à sauter ! Cette autonomie de 25 minutes m'a paniqué ! Après je m'y suis fait et j'ai organisé des récréations en conséquence !" "Autre moment marquant : quand au bout de 5 semaines, elle m'a dit 'Je n'ai plus envie, ça ne m'amuse plus !' Il a fallu comprendre pourquoi, démonter le processus... ça n'a pas pris beaucoup de temps, juste deux ou trois jours mais ce sont des moments où l'on flippe bien!"

"Natalie c'est une tête, elle a en plus fait de brillantes études, elle a fondé une famille. J'ai plus eu de la chance de la croiser que l'inverse. Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle était surdouée."

Leeloo (Milla Jovovich)

Qui est Leeloo ?

Une superbe rousse apeurée et perdue qui s'avèrera être la seule arme connue contre le Mal envahissant la Terre ! Aussi guerrière que Nikita et attachante que Mathilda, Leeloo reste néanmoins l'héroïne "différente" de Luc Besson : elle n'est pas humaine, elle parle un langage autre et surtout elle ne vise pas à faire le Bien, elle EST le Bien.

Luc Besson à propos de son héroïne et de Milla Jovovich

"Il y avait cette idée de la pureté de l'être exceptionnel, l'être ultime, l'élément parfait. Je trouvais ça intéressant que ce soit une femme. D'abord parce que je trouve que c'est plus logique, l'accès à la maternité c'est les femmes, et non les hommes. Et puis pour cet ultime combattant, ce warrior ultime, on attend une espèce de terminator et ce qui arrive physiquement est l'inverse. Quelqu'un de curieux, qui parle 100 000 langues couramment, non violent. Cela cassait les codes de l'être suprême, qu'on voit toujours comme quelqu'un de maléfique, un peu puissant."

"C'était un film énorme pour Milla, c'était son premier grand rôle. On a appris une langue entière tous les deux, on était les seuls à pouvoir la parler sur le tournage quand même. Il y a eu une vraie osmose, elle m'a suivi tête baissée. Elle n'a pas réfléchi et s'est donnée à fond sans restriction. Je ne pouvais en sortir quelque chose que dans ces conditions de confiance totale."

Jeanne d'Arc (Milla Jovovich)

Qui est Jeanne ?

Elle était martyre chez Dreyer, mystérieuse et pieuse chez Bresson, inquiète et pleine de doutes chez Rivette. Chez Besson, Jeanne d'Arc est une femme aux multiples facettes. D'abord traumatisée, écorchée vive et solitaire. Puis exaltée et même hallucinée. A la fois sexy et mystérieusement androgyne. A la fois obstinée et innocente. Toujours téméraire et vengeresse...

Luc Besson à propos de son héroïne

"Je suis allé au centre Jeanne d'Arc et ai parlé au spécialiste de son histoire. Ce qui me fascinait, c'est l'utilisation qu'on a fait de cette jeune fille un peu dérangée de 19 ans. Elle a été manipulée par tout le monde. C'est une jeune fille qui veut sauver son pays, ce qui est déjà tout à son honneur. Elle rêve que Dieu est avec elle et qu'ils vont sauver la France et tout le monde a intérêt à la croire."

"C'est ce qui est étonnant dans cette histoire : elle va servir les Français, le roi de France, les Bourguignons, les Anglais, l'église et même le front national 500 ans plus tard. Elle a même servi les Allemands avant la guerre, qui s'en servaient comme propagande nationaliste. Bref tout le monde l'a utilisée. Le film tournait autour de ce détournement."

Angel-A (Rie Rasmussen)

Qui est Angela ?

Des jambes interminables, un visage parfait, un accent scandinave... Jamais un ange n'avait encore eu un tel physique de tentatrice. Mais aussi sexy soit-elle, cette créature venue d'ailleurs reste un ange. Un ange punk, provocateur et toujours bienveillant. Ce mélange de force brute et de douceur en fait l'une des plus belles héroïnes de Besson.

Luc Besson à propos de son héros(ïne)

"Ici, il y a un processus inverse. Angel-A c'est l'histoire d'un homme qui est presque l'opposé de Léon. Si dans Léon, l'homme est fort et baraqué et la femme petite et faible, là j'ai consciemment renversé les rôles. La femme est exactement ce qu'est l'homme à l'intérieur. A l'extérieur c'est un homme, à l'intérieur c'est la blonde. Il est beau, il est fragile et il a du talent mais il ne le sait pas et se retient."

"En biologie, un homme c'est 49% femme et 51% homme. Toute la féminité de mon personnage masculin se retrouve d'un seul coup à côté de lui. Ses 49% se tiennent à côté de lui, c'est cette femme. Elle est un faux personnage féminin puisque qu'elle n'est que l'interprétation de ce que lui est en réalité."

Selenia (Madonna & Mylène Farmer)

Qui est Selenia ? Jamais une héroïne de Besson n'a capitulé devant l'adversité, ni baissé les yeux devant un ennemi. Et Selenia n'échappe à la règle. Déterminée et courageuse, sachant ce qu'elle veut et ce qu'elle sait, elle s'impose comme la coéquipière indispensable d'Arthur, la sidekick dont tout aventurier rêverait.

Le saviez-vous ?

Le design de la Princesse Selenia semble s'être inspiré des traits de Milla Jovovich, la Leeloo du Cinquième Elément. Mylène Farmer, qui prête sa voix au personnage dans la version française, ressemble également étrangement à l'héroïne rousse. La chanteuse avait déjà travaillé avec Luc Besson pour la réalisation de son clip "Que mon coeur lâche". Madonna, qui prête sa voix à la version originale a, quant à elle, fait appel à Besson pour son clip "Love Profusion" en 2004. 

Adèle Blanc-Sec (Louise Bourgoin)

Qui est Adèle ?

Elle est journaliste, elle est intrépide, jamais déstabilisée, toujours sensible et pétrie de failles qu'elle tente de dissimuler. Sorte d'Indiana Jones au féminin, Adèle est franche et effrontée, toujours confrontée à des aventures rocambolesques, très physiques. Un vrai beau personnage féminin pour Louise Bourgoin, loin de ceux de "passe-plats" qui ne contrôlent rien. Comme il avait lancé la carrière de Parillaud et Jovovich, Besson offre son premier grand rôle à l'ex Miss Météo, dont il aimait le sérieux et la capacité à changer de visages rapidement, à passer du chaud au froid instantanément.

Luc Besson à propos de son héroïne

"Je suis très attaché à ce personnage parce que c'est la première femme "moderne" du début du siècle. Elle a encore des corsets mais elle fume dans son bain. Elle envoie balader tout le monde même le président de la République. Ça me plaisait."

"Ce serait presque la mère d'Indiana Jones. On sent que si elle a un fils un jour, ce sera un aventurier. Ceci est précurseur. Sans oublier cette période que j'aime beaucoup parce qu'elle est insouciante, juste avant la première guerre mondiale où tout est possible. Il y a une invention toutes les demi-heures. Personne ne se pose de questions. C'est très libre, très fou et c'est la dernière période un peu innocente de l'Histoire de France, avant une série de guerres coup sur coup."

Aung San Suu Kyi (Michelle Yeoh)

Qui est Aung San Suu Kyi ?

Une activiste birmane qui s’est opposée au pouvoir militaire dominant. Un Prix Nobel de la Paix qui a été emprisonné plus de 15 ans. Une dame calme et chaleureuse, qui est le courage et la détermination même. De tous les visas demandés par l'équipe pour entrer en Birmanie, l'actrice Michelle Yeoh a été la seule autorisée à se promener dans le territoire et à parler à Aung San Suu Kyi, dont elle s’est donc directement inspirée pour construire son personnage.

Luc Besson à propos de Michelle Yeoh et de son héroïne

"Les femmes donnent la vie donc elles ont sûrement une meilleure approche de sa valeur. L'homme est pour l'instant celui qui commande et il a brillé beaucoup par son incompétence jusqu'à aujourd'hui. Mon héroïne fait 50 kg, elle est très jolie, elle a une petite voix douce et elle tient tête à 200 000 militaires pendant 25 ans. Avec une seule arme : le dialogue, les mots, l'amour. C'est un combat titanesque qui m'impressionne plus qu'Hercule et ses 12 travaux."

"C'est vraiment le rôle d'une carrière et Michelle Yeoh le savait dès le départ. Elle a une quarantaine d'année, il y a un rôle magnifique qui lui arrive, un rôle-maître. Il n'était ni question qu'elle le rate, ni que je le lui fasse rater. Il y a eu une très très grande concentration. Elle a mis 7 à 8 mois pour parler birman, qui est une langue terrible. Je ne sais même pas comment elle a fait. Elle a bossé toute la gestuelle aussi à partir de rushs ainsi que la démarche avec les longues robes. Elle est entrée dans la peau de Aung San Suu Kyi, elle l'est devenue. Je n'ai pas vu Michelle pendant huit mois, elle était complètement imprégnée."

Maggie et Belle (Michelle Pfeiffer et Dianna Agron)

Qui sont Maggie et Belle ?

Si on en croit les films criminels qu'on a déjà vus, les femmes et les filles de mafieux sont généralement soumises et ne connaissent les activités de leur gangster de mari (et de père) que de très très loin. Mais pas chez Besson... Chez lui, la mafia est vraiment une affaire de famille, qui implique chacun de ses membres. Un sang unique coule dans leurs veines, un sang gorgé de crime et de violence. Et Maggie et Belle sont les plus sauvages d'entre tous ! L'une assure la cohésion du groupe, est fonceuse et rageuse ; l'autre est mature mais rêveuse, assurant le combat s'il le faut comme une pro (avec une raquette de tennis !).

Le saviez-vous ?

Luc Besson offre à la jolie Dianna Agron un rôle à l'opposé de sa réputation : la jeune fille est en effet célèbre pour son personnage de pom-pom girl dans la série pour adolescents, Glee.

Il redonne en revanche à Michelle Pfeiffer un rôle proche de celui qui l'a révélée : celui de femme de gangster. Si dans Scarface de De Palma, elle était la femme fatale "camée" et convoitée d'Al Pacino alias Tony Montana, ici elle est l'épouse tout de même plus carrée de Robert De Niro.

Lucy (Scarlett Johansson)

Qui est Lucy ?

Une jeune étudiante qui, à la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle "colonise" son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités. Plus mystérieuse que jamais, elle deviendra une tueuse impitoyable, décidée à se venger après un terrible enlèvement.

Le saviez-vous ?

De Taipei à Paris, en passant par New York, cette héroïne vengeresse, sublime et combative, ne laisse personne lui barrer la route... Lucy est la plus grosse production de l'histoire d'EuropaCorp.