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    Cannes 2021 : on a vu Stillwater avec Matt Damon, le film de Sandrine Kiberlain et d'autres pépites...
    Cannes 2021 par AlloCiné
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    -Journalistes
    Du 6 au 17 juillet 2021, nos expert(e)s passionné(e)s replongent au cœur de la folie cannoise. Responsable éditoriale : Laetitia Ratane Journalistes : Brigitte Baronnet / Mégane Choquet / Thomas Desroches / Maximilien Pierrette Vidéo : Ando Raminoson / Arthur Tourneret

    Tous les jours, la Rédac' d'AlloCiné vous résume les films vus au cours du 74e Festival de Cannes. Aujourd'hui, pleins feux sur Lingui de Mahamat Saleh Haroun, présenté en compétition, et sur des premiers films coups de coeur...

    3ème jour de compétition à Cannes, avec l'entrée du film tchadien Lingui de Mahamat Saleh Haroun, qui semble avoir déjà beaucoup plu à Spike Lee. Le Président du jury de cette 74e édition n'a pu empêcher de montrer son enthousiasme en enlaçant le réalisateur à l'issue de la projection !

    Les séances hors compétition se poursuivent également, avec entre autres Stillwater de Tom McCarthy, avec un joli casting, emmené par Matt Damon et Camille Cottin.

    En parallèle, la Quinzaine des réalisateurs nous a offert de belles surprises, de The Souvenir I & II ou encore La Colline où rugissent les lionnes  de Luana Bajrami. Coup de coeur également pour Une jeune fille qui va bien, premier long métrage réalisé par Sandrine Kiberlain, en séance spéciale 60e anniversaire à la Semaine de la critique.

    Cet article est d'ailleurs placé sous le signe des actrices-réalisatrices, puisqu'il y est aussi question de Jane par Charlotte, documentaire intimiste mis en scène par Charlotte Gaisnbourg.  La rédaction d'AlloCiné est sur place, a tout vu et vous en parle !

    Stillwater de Tom McCarthy (Hors-compétition)

    "Son seul espoir, un homme en qui elle n'a pas confiance. Son père", nous dit l'affiche, alors que la bande-annonce laisse augurer un Taken avec Matt Damon dans le rôle de Liam Neeson. Mais non. S'il est question d'un homme qui tente de prouver l'innocence de sa fille, emprisonnée pour un meurtre qu'elle dit ne pas avoir commis, Stillwater emprunte la voie du drame aux accents policiers. Co-écrit par Thomas Bidegain et Noé Debré, avec le réalisateur Tom McCarthy (Spotlight) le long métrage évite les écueils du film étranger tourné en France, et nous offre moins de clichés sur Marseille que bon nombre d'opus français qui se déroulent dans la cité phocéene. Face à Matt Damon, Camille Cottin est impeccable alors que la barrière de la langue est une composante de leur duo. Et qu'importent les longueurs (certes justifiées) ou le fait que la résolution repose sur un hasard : le résultat est solide et carré, tant dans sa caractérisation des personnages et le regard qu'il porte sur les États-Unis via celui de Matt Damon, que dans sa manière de faire preuve de noirceur jusqu'au bout. Maximilien Pierrette

    The Souvenir I & II de Joanna Hogg (Quinzaine des réalisateurs)

    Attention, pépite ! The Souvenir I & II, film britannique mis en scène par Joanna Hogg, se déploie en deux parties, comme une longue fresque sentimentale, dont il se dégage une infinie douceur et pudeur. On y suit l’histoire d’amour de Julie (Honor Swinton Byrne) et Anthony (Tom Burke), avec en fil conducteur la vie d’artiste de son héroine, aspirante réalisatrice. Ce titre fait écho à un tableau de Fragonard, évoqué dans ce film, justement beau comme une toile de maitre. The Souvenir séduit par sa forme, qui surprend toujours, et nourrie de nombreuses références artistiques. The Souvenir partie I sera à découvrir en salles le 29 décembre 2021, et la seconde partie le 5 janvier 2022. Brigitte Baronnet

    Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg (Séance Spéciale)

    Plus de 30 ans après Jane B par Agnès V, documentaire d'Agnès Varda sur Jane BirkinCharlotte Gainsbourg signe Jane par Charlotte, touchant documentaire d'une fille sur sa mère. Si le film montre Jane sur scène et en coulisses, Jane par Charlotte s'intéresse avant tout à la relation mère-fille, avec des séquences particulièrement émouvantes et intimistes. On retiendra en particulier ce moment pendant lequel mère et fille reviennent dans la maison de Serge Gainsbourg, laissée quasiment intacte, comme figeant une époque. Un beau portrait, où se mêlent moments tendres, drôles et émouvants. Brigitte Baronnet Un documentaire intime en forme de conversation entre deux stars dont la vie fascine mais surtout un hommage d'une fille comme les autres, à sa mère qu'elle tente d'immortaliser... pour la garder auprès d'elle à jamais. La perte d'un enfant ou d'un mari icônique, la maternité et ses questionnements : tout est abordé entre Jane et Charlotte avec douceur et subtilité. Laetitia Ratane

    Une jeune fille qui va bien de Sandrine Kiberlain (Semaine de la Critique)

    Parce que cette Histoire est la sienne et que Sandrine Kiberlain se met à la juste place pour la raconter, Une jeune fille qui va bien est un premier long métrage qui va compter, tendre et engagé. Portrait simple et beau d'une adolescente juive à l'été 1942, le film dépeint la guerre sans la montrer. L' Occupation reste hors champ tandis que l héroïne solaire crève l'écran. Artiste se voulant comédienne, avec la vie devant elle, elle est concentrée sur ses passions amoureuses et théâtrales, inconsciente (parfois au sens strict) de l'horreur qui se joue et pleine de vie. "Une histoire de soleil brisée par une étoile", une réflexion sur la résistance et la résilience, un film important et simple à la fois. Sandrine Kiberlain a appris auprès des plus grands et ça se voit.

    Laetitia Ratane

    Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchétrit (Cannes Première)

    Sorte de Dikkenek mélancolique avec l'âme d'un Dupieux, le nouveau film décalé de Samuel Benchetrit est une joyeuse comédie chorale qui se penche sur des âmes perdues sortant de leur quotidien de violence pour s’épanouir dans l’art et la poésie. Réunissant un casting éclectique qui fait des étincelles, entre Vanessa Paradis touchante et hilarante et le génial duo Joey StarrBouli LannersCette musique ne joue pour personne est une comédie un peu romantique et un peu dramatique qui fait du bien et qui offre à ses acteurs des rôles jolis et délicats et des séquences léchées et sublimes dans un décor pourtant assez déprimant en apparence. Mégane Choquet

    Un Monde de Laura Wandel - Un certain Regard

    Aussi violent que lumineux, le film de Laura Wandel est un petit bijou coup de poing, qui vous donnera tout du long les larmes aux yeux. Filmé à hauteur d'enfant, le film suit le parcours d'une petite fille et de son grand frère à l'école primaire, la première tentant comme elle peut d'aider le second, victime de harcèlement scolaire. Colères, réactions différentes, culpabilité, absence des adultes hors champ malgré eux (magnifique Karim Leklou toujours), apprentissage de la lecture d'un monde pour lequel ils n'ont pas encore les armes : ce film peint avec une intelligence rare la violence au sein du milieu fermé qu'est l'école tout en questionnant l'aide aux autres sur fond de culpabilité. Une guerre dans les yeux d'un enfant, un combat important à ne pas lâcher. Laetitia Ratane

    Lingui, les liens sacrés de Mahamat Saleh Haroun (Compétition officielle)

    Avec Lingui, les liens sacrésMahamat Saleh Haroun s'empare d'un gros sujet : l'avortement. Déjà abordé de nombreuses fois au cinéma, il est ici porté à l'écran à travers l'histoire d'une adolescente tchadienne. Mamina a 15 ans, elle est musulmane et ne peut avorter légalement. Son médecin risque 5 ans de prison et l'impossibilité définitive d'exercer sa profession. Le film se concentre principalement sur sa mère, Amina, bannie de sa famille car elle était, elle aussi, enceinte à un très jeune âge. Quand elle regarde sa fille, elle revoit son passé. Prête à tout pour aider sa fille, Amina va devoir braver les interdits. Lingui, les liens sacrés est un film à la réalisation plutôt classique, mais qui brille grâce à son sujet puissant et ses héroïnes rebelles, criminelles malgré elle. Thomas Desroches

    The Velvet Underground de Todd Haynes (Hors compétition)

    Todd Haynes aime profondément la musique. Si bien que plusieurs de ses films sont centrés sur l'univers de la scène et des artistes. Il y a eu Superstar : The Karen Carpenter StoryVelvet Goldmine et le faux biopic sur Bob Dylan, I'm Not ThereThe Velvet Underground est, néanmoins, son tout premier documentaire musical. Documentaire qui se veut avant tout comme une vraie expérience visuelle. Le réalisateur s'amuse avec l'écran, le découpe, utilise le split screen ou encore des effet stroboscopiques. Une fois que le spectateur est immergé, la magie opère : le monde de Lou Reed, celui d'Andy Warhol - personnalité très importante dans le film - et toute la sous-culture new-yorkaise s'ouvrent à lui. Projet créatif, rock, passionnant, The Velvet Underground bouscule le genre du documentaire musical. Thomas Desroches

    La Colline où rugissent les lionnes de Luana Bajrami (Quinzaine des Réalisateurs)

    Révélée par L'Heure de la sortie puis Portrait de la jeune fille en feuLuana Bajrami était déjà une actrice à suivre. Grâce à La Colline où rugissent les lionnes, elle devient également une réalisatrice sur laquelle il faudra avoir un œil. Car ce premier long métrage est une vraie réussite, solaire, énergique et pleine de maîtrise. Tourné au Kosovo, en albanais, et porté par trois actrices dont c'est la première apparition à l'écran, le récit rappelle celui de Mustang, autre histoire d'émancipation dans un pays étranger et une société qui ne laisse pas de place pour les rêves des femmes. Un désir de liberté qui se retrouve également derrière la caméra, à travers cette volonté, pour Luana Bajrami, de raconter elle-même des histoires. Si elle continue de le faire aussi bien que dans ce film lumineux mais pas déconnecté du réel pour autant, un avenir radieux l'attend. Maximilien Pierrette

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