Kacey Mottet Klein est l'un de ces jeunes comédiens que l'on a littéralement vu grandir devant les caméras : de Home d'Ursula Meier à Gainsbourg, vie héroïque de Joann Sfar, de L'Enfant d'en haut, à nouveau d'Ursula Meier à Quand on a 17 ans d'André Téchiné. Avant de retrouver bientôt André Téchiné pour son nouveu long métrage avec Catherine Deneuve, L'Adieu à la nuit, le jeune comédien de 19 ans sera à l'affiche de deux films coup sur coup ces prochains jours : Comme des rois de Xabi Molia, le 2 mai, et auparavant Vent du nord, premier film social emmené également par Corinne Masiero et Philippe Rebbot.
L'histoire de Vent du nord commence au Nord de la France. L'usine d'Hervé est délocalisée. Il est le seul ouvrier à s'y résigner car il poursuit un autre destin : devenir pêcheur et transmettre cette passion à son fils. Banlieue de Tunis. L'usine est relocalisée. Foued, au chômage, pense y trouver le moyen de soigner sa mère, et surtout de séduire la fille qu'il aime. Les trajectoires de Hervé et Foued se ressemblent et se répondent... Notons que Kacey Mottet Klein sera prochainement également dans le nouveau film de Joachim Lafosse, Continuer, avec Virginie Efira (non daté).
AlloCiné : Premier souvenir marquant de spectateur ?
Kacey Mottet Klein : Un film qui m’a marqué, c’est Titanic. C’est une histoire d’amour touchante. Mais je ne me souviens pas du premier film que je suis allé voir au cinéma, c’était il y a trop longtemps. Ca devait être un dessin animé, comme Toy Story.
Comment as-tu commencé à devenir comédien ? C’était un hasard de la vie ou une envie depuis tout petit ?
C’est arrivé par hasard. Je me baladais dans la rue. C’était un casting sauvage. C’était assez marrant de tomber dans ce milieu que je ne connaissais pas du tout. Personne dans ma famille ne travaille dans ce milieu. C’était une découverte. Et c’est vrai qu’à l’âge de 7 ans, on ne se rend pas compte des responsabilités qu’on a, on ne se rend compte de rien. C’est plutôt un jeu, et petit à petit, on réalise.
Ça fait quoi de se voir à l’écran la première fois ?
Ça devait être pour Home [d'Ursula Meier], mon premier film, à Cannes, pour la première. Je trouvais ça intimidant, surtout qu’il y avait mes parents. C’était bizarre, avec, en plus, les scènes de nudité. C'est assez particulier de se dire que toute la salle est fixée sur moi.
La première fois qu’on regarde un film, on a tendance à ne voir que soi. Il faut s’oublier pour voir l’ensemble du film. Et même maintenant, c'est toujours bizarre de se voir.
As-tu des amis comédiens de ta génération ?
Oui, j’ai des amis comédiens. Mais j’essaye, quand je suis en dehors d’un tournage, de voir des amis qui ne sont pas dans le milieu pour vraiment faire la séparation, me recentrer et ne pas devenir fou ! J’ai vraiment besoin de cette séparation dans ma vie.
Y a-t-il des comédiens d’autres générations qui t'inspirent ?
Dans le cinéma américain, il y en a plein. Leonardo Di Caprio qui arrive à interpréter tout et n’importe quoi, je trouve ça fantastique. Il arrive à se détacher complètement de sa personnalité. De pouvoir interpréter des rôles vraiment différents, c’est mon rêve aussi de pouvoir faire ça un jour. Je trouve ça fascinant, j’admire ces gens. J’aimerais bien pouvoir les rencontrer, connaitre un peu leurs techniques de travail.
Le meilleur conseil qu’on t’ait donné ?
Un conseil qui peut aussi bien concerner le métier que la vie de tous les jours. Sandrine Kiberlain qui m’a simplement dit : « ait confiance en toi ». C’est un conseil qui m’a fait réfléchir. Il faut trouver le bon équilibre entre ne pas avoir trop confiance et pas assez.
Est-ce qu’une musique peut t’inspirer dans ton travail ?
Oui. Pour les scènes de pleurs, j’écoute souvent Hallelujah de Jeff Buckley. Je l’écoute souvent pour me mettre dans un état mélancolique. C’est vrai que les musiques jouent beaucoup sur les sentiments, les émotions. Ça m’apaise, ou ça me rend jovial.
"Grace" de Jeff Buckley a 20 ans : comment l'album a marqué le cinéma et les sériesPasser derrière la caméra, une tentation ?
Bien sûr. C’est quelque chose que j’aimerais expérimenter. Je suis encore trop jeune et pas assez d’expérience dans la vie pour passer derrière la caméra, mais c’est clair que ce serait un rêve. Réaliser son film, c’est quelque chose de magnifique. C’est porter quelque chose, aimer quelque chose.
La bande-annonce de Comme des rois de Xabi Molia, à l'affiche le 2 mai prochain :
Propos recueillis à Paris, le 15 juin 2015, à l'occasion de la sortie du film Une mère de Christine Carrière
Vent du nord de Wallid Mattar
L'histoire : Nord de la France. L'usine d'Hervé est délocalisée. Il est le seul ouvrier à s'y résigner car il poursuit un autre destin : devenir pêcheur et transmettre cette passion à son fils. Banlieue de Tunis. L'usine est relocalisée. Foued, au chômage, pense y trouver le moyen de soigner sa mère, et surtout de séduire la fille qu'il aime. Les trajectoires de Hervé et Foued se ressemblent et se répondent.
Comme des rois de Xabi Molia (2 mai 2018)
Après Vent du nord, Kacey Mottet Klein sera prochainement à l'affiche du nouveau film de Xabi Molia avec Kad Merad, Vent du nord
Avec Sandrine Kiberlain
Sa partenaire dans Quand on a 17 ans d'André Téchiné