Ahhhh, les nanars... Ces oeuvres d'une qualité tellement approximative qu'on ne peut s'empêcher de les adorer ! A l'occasion de la sortie en salles de The Disaster Artist, qui revient sur la confection de The Room, proclamé plus mauvais film de l'histoire du cinéma, les membres de la rédaction d'AlloCiné ont plongé dans leurs souvenirs les plus lointains (ou pas) pour évoquer leur production nanardesque préférée !
D'Invasion U.S.A. à Killer Crocodile, en passant par Ma femme... s'appelle Maurice, Le Professeur Foldingue ou encore The Delta Force, il y en a pour tous les (mauvais) goûts. Et vous, quel est votre "pire film préféré" ?
The Room (Chaïma Tounsi)
The Room... ou le film le plus génialement nul de l'histoire du cinéma. Produit, écrit et réalisé par l'étrange et mystérieux Tommy Wiseau (qui tient aussi le rôle principal), cet objet cinématographique non identifié est un bon exemple de TOUT ce qu'il ne faut pas faire au cinéma : que ce soit les dialogues d'une pauvreté folle, le jeu des acteurs, le cadrage, les longues scènes de sexe... tout est bon à jeter. Mais c'est aussi pour ça qu'on aime The Room. Pour mieux le savourer, il faut le regarder avec ses amis ou se rendre à l'une des trop rares séances spéciales, et participatives, où il faut respecter certaines règles : une cuillère apparaît à l'écran ? Jetez-en une (en plastique de préférence) sur votre voisin !
Le retour des tomates tueuses (Yoann Sardet)
Avant d'affronter les vampires de Une nuit en enfer, George Clooney trainait sa coupe mulet so eighties dans cet affrontement au sommet entre l'Homme... et la tomate. Au-delà de son pitch surréaliste et de sa bonne humeur contagieuse, le film vaut le détour pour la prestation d'un Clooney tout en décalage et en timing comique, à l'image de ce "regard-caméra-placement-de-produit" en pleine scène. Savoureux.
Les Dents de la mer 4 : la revanche (Laurent Schenck)
Après un troisième opus très mauvais, Les Dents de la mer 4 : La Revanche réussit le pari d'aller encore plus loin ! Cette fois, la famille Brody est confrontée à un requin vengeur mais aussi GPS, puisqu'il parvient à retrouver ses futures victimes à l'autre bout du monde… Bien évidemment, les personnages ont beau être parfaitement conscients de la menace, cela ne les empêche pas de s'aventurer dans l'eau. Mais le plus risible reste sans nul doute le squale en carton pâte, tellement mal fait qu'il a obtenu un Razzie !
Le Professeur Foldingue (Vincent Formica)
Le Professeur Foldingue n'est pas la comédie plus subtile du siècle (et c'est un euphémisme) mais la performance d'Eddie Murphy m'a toujours fait mourir de rire ! Le comédien, encore une énorme star à l'époque (1996), se glissait dans la peau de presque tous les personnages de la famille Klump, nous gratifiant notamment d'une scène de dîner ABSOLUMENT cultissime ! Un sommet d'humour gras, trash, sans limites... Mention spéciale à la grand-mère nymphomane et à Claytus Klump, le père pétomane d'une vulgarité sans nom.
Les Babas cool (Brigitte Baronnet)
Précédemment connu sous le titre "Quand tu seras débloqué, fais moi signe !", Les Babas cool est un des films les plus méconnus du Splendid, mais qui à la faveur de quelques rediffusions estivales sur la TNT a pu conquérir un nouveau public, et c'est tant mieux ! Bien avant l'excellente comédie Problemos d'Eric Judor, coécrite par Blanche Gardin, Christian Clavier, Anémone, Marie-Anne Chazel et toute la bande du Splendid se moquaient gentiment de la communauté hippie, avec quelques répliques cultes à la clé ! Juste pour le plaisir, en voici une : "J'ai rêvé de toi cette nuit, tu étais nu sur un âne et tu jouais du cythare".
Invasion U.S.A. (Guillaume Martin)
Nanar culte à la gloire de Chuck Norris, ce Invasion U.S.A. est aussi l’entreprise la plus ambitieuse et mégalo de la défunte Cannon Films. Plus fort que Stallone, Schwarzy et Van Damme réunis, notre champion en arts martiaux parvient à lui seul à contrecarrer les plans d’une vaste organisation terroriste d’extrême gauche qui ne vise ni plus ni moins que la mise à feu et à sang des Etats-Unis. Et gare à celui qui se mettra sur son passage, il pourrait avoir droit à l’une de ses répliques bien senties : "Tu te casses ou tu vas repartir avec la bite dans un tupperware..." ou encore "Tu commences à me baver sur les rouleaux !"
Ma femme... s'appelle Maurice (Jérémie Dunand)
En 2002, avec Ma femme... s'appelle Maurice, adaptation de la pièce éponyme portée par Régis Laspalès et Philippe Chevallier, Jean-Marie Poiré (Le Père Noël est une ordure, Les Visiteurs) repousse les limites du nanar - et du boulevard - à base de perruques, de scènes ridiculement drôles (Laspalès en robe, tournant sur lui-même dans un champ de fleurs), de "guests" improbables (Danièle Évenou en boulangère inoubliable), et de répliques cultes ("Maurice Lappin, avec deux "P", comme un lapin", "Gizmo caca", "Bewaaare, bewaaaaaaare la mouche"). On adore !
Il était une fois le diable (Corentin Palanchini)
J'ai découvert Il était une fois le diable lors d'une séance "Panic" au Nouveau Latina et je crois que je n'ai jamais autant perdu la notion du temps au cinéma. 1H15 de long métrage pour un ressenti d'au moins deux heures, une histoire incompréhensible devant les yeux et évidemment, des acteurs au sommet de leur art. Et c'est un nanar français, cocorico ! Existe en DVD grâce à Nanarland.
House of the Dead (Clément Cusseau)
Adaptation du célèbre jeu vidéo par le non moins légendaire Uwe Boll, House of the Dead est un petit bijou de nullité, plaisant à suivre tant pour la médiocrité de son scénario, son piètre casting et ses effets gores pathétiques, que pour ses nombreuses erreurs de mise en scène (rails de travelling et trampoline apparents, faux raccords systématiques, effets clipesques du plus mauvais goût…). On devrait juste détester ce film, et pourtant on rit du début à la fin.
Judge Dredd (Gauthier Jurgensen)
En 1995, la testostérone va trop loin ! Adaptation culte de la bande dessinée de John Wagner et Carlos Ezquerra, Judge Dredd avec Sylvester Stallone et Armand Assante ne se regarde qu’en version française pour savourer au mieux ses répliques nanardesques. Certaines vont jusqu’à la poésie absurde, comme : "T’as la fourchette avec le canif, ma beauté ?". Les concours de hurlements des deux grandes gueules sont un délice et Rob Schneider ajoute la touche lourdingue qui ne manquait pourtant pas.
Killer Crocodile (Clément Cuyer)
En 1989, l'Italien Fabrizio De Angelis frappe un grand coup dans la fourmilière du nanar avec l'impayable Killer Crocodile ! Le point de départ du film, qui voit une entreprise déverser ses fûts toxiques dans les marais, ne fait pas franchement rire. La suite, avec l'irruption d'un croco géant en carton qui sème la terreur, nettement plus. Comédiens qui surjouent comme si leur vie en dépendait, mise en scène au fond du marais, effets spéciaux plus que douteux... Killer Crocodile, son sens de la dramaturgie assez relatif, sa version française hilarante et son légendaire animal tueur, est un nanar de haute volée qu'on ne saurait que vous conseiller. Un fleuron du cinoche bis transalpin au capital sympathie indéniable, d'autant plus attachant qu'on sent qu'il a été fait avec le coeur par des passionnés.
Samouraï Cop (Emilie Schneider)
Pur produit de vidéoclub de la fin des années 80, il serait difficile de résumer la puissance nanardesque de Samouraï Cop. Retenons : un héros qui combat le crime armé d’un katana (parce que pourquoi pas) face au gang de japonais le moins asiatique du monde, des cascades et combats grotesques, le tout réalisé sans moyens ni talent. Et n'oublions pas l'acteur principal, Matt Hannon, bellâtre aux gros muscles et au regard bovin qui arbore selon les plans ses vrais cheveux ou une perruque ridicule.
The Rocky Horror Picture Show (Léa Bodin)
Si le Rocky Horror est devenu archi-culte au fil des années, à l'origine, il a quand même beaucoup du nanar : scénario sans queue ni tête, scènes de sexe à coup de filtres rose et bleu, effets spéciaux approximatifs et dialogues d'une niaiserie intersidérale. En même temps, le film a aussi plein de qualités, notamment une BO rock vraiment extra qui s'écoute en boucle et sans modération et un bestiaire de personnages haut en couleurs qui explique que plus de 40 ans après sa sortie, on en redemande et on se bouscule encore pour le voir en séance spéciale, déguisé en Frank-N-Furter ou en Magenta et armé d'un paquet de riz !
Sharknado (Caroline Langlois)
Les puristes diront sûrement que Sharknado n'a rien à faire ici car il ne respecte pas la règle première du nanar, celle du mauvais film involontaire. Tentons de mettre nos différences de côté et intéressons-nous à l'œuvre en elle-même. Car peu importe que le film soit un pur produit marketing, il n'en est pas moins une véritable mine d'or, un concentré de n'importe quoi, des effets spéciaux ultra-cheap aux punchlines de films catastrophe bien clichées, en passant par un paquet d'incohérences scénaristiques. Un conseil : regardez-le au moins à deux et allez jusqu'au bout : vous ne voudrez pas rater le rebondissement final.
Dar l'invincible (Olivier Pallaruelo)
J'ai eu le plaisir de voir Dar l'invincible à sa sortie en salle en France, en 1983, et j'avais été extrêmement impressionné, notamment par la panthère noire; en réalité un malheureux tigre que la production avait teint en noir... Alors certes, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de la Sword & Sorcery, et on est très très loin d'un Conan le barbare, sur lequel il tente de surfer. Le film est ultra kitsch, son acteur principal Marc Singer a le muscle évidemment saillant mais le visage pas loin d'être inexpressif. Avec le recul, The Beastmaster est un nanard extrêmement sympathique, et qui a quand même le mérite de se placer au-dessus des productions bisseuses voire Z qui ont traînées dans le sillage de Conan, notamment les productions italiennes.
The Delta Force (Maximilien Pierrette)
Aaah, ce bon vieux Chuck Norris ! Partout où il passe, les terroristes trépassent. Surtout ceux de Delta Force, qui prennent un avion plein de citoyens américains en otage. Mais c'était sans compter sur l'équipe du Major McCoy et du Colonel Alexander, héros de ce chef-d'œuvre nanardesque : les coups pleuvent, les balles fusent, les punchlines claquent ("T'as le bonjour d'Alfred !", à un ennemi trop mort pour applaudir le trait d'esprit) et on ne distingue JAMAIS la doublure imberbe de Chuck sur cette moto magique qui lance des fusées (vers l'avant et l'arrière) avec une précision digne de la NASA. Cerise musicale sur le gâteau : avant de glorifier les Avengers, Alan Silvestri sort ses plus beaux synthés pour un thème à mi-chemin entre Indiana Jones et le Disney Club. Incontournable à plus d'un titre pour tout fans de Chuck Norris. Et de nanar, l'un n'allant pas sans l'autre.
Détour Mortel 5 (Vincent Garnier)
Le premier opus de la saga avait été un véritable choc. Il se dégageait de Détour mortel quelque chose de viscéral et de terriblement angoissant, la mise en scène était physique et maîtrisée. Et puis, il s'est passé un truc, les créateurs ont dû manger un truc pas frais... Détour 2 3 et 4 s'enfonçaient dans la médiocrité, suscitant une vague indifférence. Et puis vint Détour mortel 5, gloubi-boulga grotesque et gore qui fascine autant qu'il consterne. On reste sidéré par le sadisme sans limite d'une bande de dégénérés qui décime un à un des étudiants tout à leur joie de participer à un festival de musique. Détour mortel 5 c'est clairement pas bien mais vraiment addictif.
La bande-annonce de "The Disaster Artist" :
The Room (Chaïma Tounsi)
The Room... ou le film le plus génialement nul de l'histoire du cinéma. Produit, écrit et réalisé par l'étrange et mystérieux Tommy Wiseau (qui tient aussi le rôle principal), cet objet cinématographique non identifié est un bon exemple de TOUT ce qu'il ne faut pas faire au cinéma : que ce soit les dialogues d'une pauvreté folle, le jeu des acteurs, le cadrage, les longues scènes de sexe... tout est bon à jeter. Mais c'est aussi pour ça qu'on aime The Room. Pour mieux le savourer, il faut le regarder avec ses amis ou se rendre à l'une des trop rares séances spéciales, et participatives, où il faut respecter certaines règles : une cuillère apparaît à l'écran ? Jetez-en une (en plastique de préférence) sur votre voisin !
Le Retour des tomates tueuses (Yoann Sardet)
Avant d'affronter les vampires de Une nuit en enfer, George Clooney trainait sa coupe mulet so eighties dans cet affrontement au sommet entre l'Homme... et la tomate. Au-delà de son pitch surréaliste et de sa bonne humeur contagieuse, le film vaut le détour pour la prestation d'un Clooney tout en décalage et en timing comique, à l'image de ce "regard-caméra-placement-de-produit" en pleine scène. Savoureux.
Les dents de la mer 4 - La revanche (Laurent Schenck)
Après un troisième opus très mauvais, Les Dents de la mer 4 : La Revanche réussit le pari d'aller encore plus loin ! Cette fois, la famille Brody est confrontée à un requin vengeur mais aussi GPS, puisqu'il parvient à retrouver ses futures victimes à l'autre bout du monde… Bien évidemment, les personnages ont beau être parfaitement conscients de la menace, cela ne les empêche pas de s'aventurer dans l'eau. Mais le plus risible reste sans nul doute le squale en carton pâte, tellement mal fait qu'il a obtenu un Razzie !
Le Professeur Foldingue (Vincent Formica)
Le Professeur Foldingue n'est pas la comédie plus subtile du siècle (et c'est un euphémisme) mais la performance d'Eddie Murphy m'a toujours fait mourir de rire ! Le comédien, encore une énorme star à l'époque (1996), se glissait dans la peau de presque tous les personnages de la famille Klump, nous gratifiant notamment d'une scène de dîner ABSOLUMENT cultissime ! Un sommet d'humour gras, trash, sans limites... Mention spéciale à la grand-mère nymphomane et à Claytus Klump, le père pétomane d'une vulgarité sans nom.
Les babas cool (Brigitte Baronnet)
Précédemment connu sous le titre "Quand tu seras débloqué, fais moi signe !", Les Babas cool est un des films les plus méconnus du Splendid, mais qui à la faveur de quelques rediffusions estivales sur la TNT a pu conquérir un nouveau public, et c'est tant mieux ! Bien avant l'excellente comédie Problemos d'Eric Judor, coécrite par Blanche Gardin, Christian Clavier, Anémone, Marie-Anne Chazel et toute la bande du Splendid se moquaient gentiment de la communauté hippie, avec quelques répliques cultes à la clé ! Juste pour le plaisir, en voici une : "J'ai rêvé de toi cette nuit, tu étais nu sur un âne et tu jouais du cythare".
Invasion U.S.A. (Guillaume Martin)
Nanar culte à la gloire de Chuck Norris, ce Invasion U.S.A. est aussi l’entreprise la plus ambitieuse et mégalo de la défunte Cannon Films. Plus fort que Stallone, Schwarzy et Van Damme réunis, notre champion en arts martiaux parvient à lui seul à contrecarrer les plans d’une vaste organisation terroriste d’extrême gauche qui ne vise ni plus ni moins que la mise à feu et à sang des Etats-Unis. Et gare à celui qui se mettra sur son passage, il pourrait avoir droit à l’une de ses répliques bien senties : "Tu te casses ou tu vas repartir avec la bite dans un tupperware..." ou encore "Tu commences à me baver sur les rouleaux !"
Ma femme... s'appelle Maurice (Jérémie Dunand)
En 2002, avec Ma femme... s'appelle Maurice, adaptation de la pièce éponyme portée par Régis Laspalès et Philippe Chevallier, Jean-Marie Poiré (Le Père Noël est une ordure, Les Visiteurs) repousse les limites du nanar - et du boulevard - à base de perruques, de scènes ridiculement drôles (Laspalès en robe, tournant sur lui-même dans un champ de fleurs), de "guests" improbables (Danièle Évenou en boulangère inoubliable), et de répliques cultes ("Maurice Lappin, avec deux "P", comme un lapin", "Gizmo caca", "Bewaaare, bewaaaaaaare la mouche"). On adore !
Il était une fois le diable (Corentin Palanchini)
J'ai découvert Il était une fois le diable lors d'une séance "Panic" au Nouveau Latina et je crois que je n'ai jamais autant perdu la notion du temps au cinéma. 1H15 de long métrage pour un ressenti d'au moins deux heures, une histoire incompréhensible devant les yeux et évidemment, des acteurs au sommet de leur art. Et c'est un nanar français, cocorico ! Existe en DVD grâce à Nanarland.
House of the Dead (Clément Cusseau)
Adaptation du célèbre jeu vidéo par le non moins légendaire Uwe Boll, House of the Dead est un petit bijou de nullité, plaisant à suivre tant pour la médiocrité de son scénario, son piètre casting et ses effets gores pathétiques, que pour ses nombreuses erreurs de mise en scène (rails de travelling et trampoline apparents, faux raccords systématiques, effets clipesques du plus mauvais goût…). On devrait juste détester ce film, et pourtant on rit du début à la fin.
Judge Dredd (Gauthier Jurgensen)
En 1995, la testostérone va trop loin ! Adaptation culte de la bande dessinée de John Wagner et Carlos Ezquerra, Judge Dredd avec Sylvester Stallone et Armand Assante ne se regarde qu’en version française pour savourer au mieux ses répliques nanardesques. Certaines vont jusqu’à la poésie absurde, comme : "T’as la fourchette avec le canif, ma beauté ?". Les concours de hurlements des deux grandes gueules sont un délice et Rob Schneider ajoute la touche lourdingue qui ne manquait pourtant pas.
Killer Crocodile (Clément Cuyer)
En 1989, l'Italien Fabrizio De Angelis frappe un grand coup dans la fourmilière du nanar avec l'impayable Killer Crocodile ! Le point de départ du film, qui voit une entreprise déverser ses fûts toxiques dans les marais, ne fait pas franchement rire. La suite, avec l'irruption d'un croco géant en carton qui sème la terreur, nettement plus. Comédiens qui surjouent comme si leur vie en dépendait, mise en scène au fond du marais, effets spéciaux plus que douteux... Killer Crocodile, son sens de la dramaturgie assez relatif, sa version française hilarante et son légendaire animal tueur, est un nanar de haute volée qu'on ne saurait que vous conseiller. Un fleuron du cinoche bis transalpin au capital sympathie indéniable, d'autant plus attachant qu'on sent qu'il a été fait avec le coeur par des passionnés.
Samouraï Cop (Emilie Schneider)
Pur produit de vidéoclub de la fin des années 80, il serait difficile de résumer la puissance nanardesque de Samouraï Cop. Retenons : un héros qui combat le crime armé d’un katana (parce que pourquoi pas) face au gang de japonais le moins asiatique du monde, des cascades et combats grotesques, le tout réalisé sans moyens ni talent. Et n'oublions pas l'acteur principal, Matt Hannon, bellâtre aux gros muscles et au regard bovin qui arbore selon les plans ses vrais cheveux ou une perruque ridicule.
The Rocky Horror Picture Show (Léa Bodin)
Si le Rocky Horror est devenu archi-culte au fil des années, à l'origine, il a quand même beaucoup du nanar : scénario sans queue ni tête, scènes de sexe à coup de filtres rose et bleu, effets spéciaux approximatifs et dialogues d'une niaiserie intersidérale. En même temps, le film a aussi plein de qualités, notamment une BO rock vraiment extra qui s'écoute en boucle et sans modération et un bestiaire de personnages haut en couleurs qui explique que plus de 40 ans après sa sortie, on en redemande et on se bouscule encore pour le voir en séance spéciale, déguisé en Frank-N-Furter ou en Magenta et armé d'un paquet de riz !
Sharknado (Caroline Langlois)
Les puristes diront sûrement que Sharknado n'a rien à faire ici car il ne respecte pas la règle première du nanar, celle du mauvais film involontaire. Tentons de mettre nos différences de côté et intéressons-nous à l'œuvre en elle-même. Car peu importe que le film soit un pur produit marketing, il n'en est pas moins une véritable mine d'or, un concentré de n'importe quoi, des effets spéciaux ultra-cheap aux punchlines de films catastrophe bien clichées, en passant par un paquet d'incohérences scénaristiques. Un conseil : regardez-le au moins à deux et allez jusqu'au bout : vous ne voudrez pas rater le rebondissement final.
Dar l'invincible (Olivier Pallaruelo)
J'ai eu le plaisir de voir Dar l'invincible à sa sortie en salle en France, en 1983, et j'avais été extrêmement impressionné, notamment par la panthère noire; en réalité un malheureux tigre que la production avait teint en noir... Alors certes, ce n'est pas un chef-d'oeuvre de la Sword & Sorcery, et on est très très loin d'un Conan le barbare, sur lequel il tente de surfer. Le film est ultra kitsch, son acteur principal Marc Singer a le muscle évidemment saillant mais le visage pas loin d'être inexpressif. Avec le recul, The Beastmaster est un nanard extrêmement sympathique, et qui a quand même le mérite de se placer au-dessus des productions bisseuses voire Z qui ont traînées dans le sillage de Conan, notamment les productions italiennes.
Delta Force (Maximilien Pierrette)
Aaah, ce bon vieux Chuck Norris ! Partout où il passe, les terroristes trépassent. Surtout ceux de Delta Force, qui prennent un avion plein de citoyens américains en otage. Mais c'était sans compter sur l'équipe du Major McCoy et du Colonel Alexander, héros de ce chef-d'œuvre nanardesque : les coups pleuvent, les balles fusent, les punchlines claquent ("T'as le bonjour d'Alfred !") et on ne distingue JAMAIS la doublure imberbe de Chuck sur cette moto magique qui lance des fusées (vers l'avant et l'arrière) avec une précision digne de la NASA. Cerise musicale sur le gâteau : avant de glorifier les Avengers, Alan Silvestri sort ses plus beaux synthés pour un thème à mi-chemin entre Indiana Jones et le Disney Club. Incontournable à plus d'un titre pour tout fans de Chuck Norris. Et de nanar, l'un n'allant pas sans l'autre.
Détour mortel 5 (Vincent Garnier)
Le premier opus de la saga avait été un véritable choc. Il se dégageait de Détour mortel quelque chose de viscéral et de terriblement angoissant, la mise en scène était physique et maîtrisée. Et puis, il s'est passé un truc, les créateurs ont dû manger un truc pas frais... Détour 2 3 et 4 s'enfonçaient dans la médiocrité, suscitant une vague indifférence. Et puis vint Détour mortel 5, gloubi-boulga grotesque et gore qui fascine autant qu'il consterne. On reste sidéré par le sadisme sans limite d'une bande de dégénérés qui décime un à un des étudiants tout à leur joie de participer à un festival de musique. Détour mortel 5 c'est clairement pas bien mais vraiment addictif.