Il a failli jouer le demi-frère d’Hitler
De Funès tournait beaucoup pour Christian Fechner et l'idée du producteur était de faire se rencontrer l'humour du Splendid avec l'un des héros de La Grande vadrouille. Le projet allait s'appeler : Papy fait de la résistance. De Funès avait adoré la pièce dont allait être adaptée le film, et le courant était bien passé avec Jugnot, Clavier, Lhermitte et les autres membres de la troupe. Il devait y interpréter le rôle du demi-frère d'Hitler. Hélas, De Funès décéda au début de l'année 1983 de suites d'un infarctus, peu avant le tournage. Le film lui est dédié.
Il fallait que les gens rient sur le plateau
Le réalisateur Edouard Molinaro avait confié à nos confrères de Télérama, à propos du tournage d'Oscar : "Je n'ai pas le rire facile et Louis me le reprochait : "Cela ne vous fait pas rire ce que je fais ?" Si, énormément, mais cela ne se voyait pas sur mon visage. (…) Il avait besoin d'un public, je le comprends. La scène du nez, par exemple, il ne voulait pas la faire. Pour lui, ce n'était possible qu'au théâtre, avec un public. J'en ai donc recomposé un en allant chercher tous les techniciens des autres films qui se tournaient à Billancourt sur les plateaux voisins. Il avait fallu lui donner un public meilleur que moi". Les deux hommes ne s'entendirent pas mais, pour des raisons contractuelles, furent obligés de collaborer à nouveau sur Hibernatus.
Il a fait une "grève de l'expression"
Louis de Funès, forte tête ? Si le comédien est un génie du rire, en plateau c’est souvent une autre histoire qui se joue. Prenons le cas du Corniaud. Sur le tournage du film, l’acteur entame une "grève de l’expression". Concrètement, cela consiste à jouer de la façon la plus insignifiante possible. Un comble pour Louis de Funès. Il se trouve qu’à la vision des premiers rushs, Fufu, encouragé par sa femme Jeanne, considère que son personnage n’est pas assez présent à l’écran, contrairement à celui de Bourvil. Gérard Oury consent à tourner quelques scènes supplémentaires et inédites, à l’instar de l’hilarante séquence de la douche avec le culturiste.
Il refusait de jouer les infidèles
Forte tête donc… Et homme de principe. Si, sur la pellicule, Louis de Funès a tous les défauts du monde (avare, colérique, raciste, homophobe, égoïste pour ne citer qu’eux), jamais on ne l’aura vu tromper sa femme. A l’écran tout du moins. Pour ne surtout pas déroger à ses valeurs, il ira même jusqu’à refuser un projet de film de Jean-Marie Poiré. D’aucun s’offusqueront peut-être de cette ardeur à revendiquer la fidélité, puisqu’on a longtemps prêté à Louis de Funès une liaison avec Macha Béranger. Une double vie que Michel Galabru raconte en détails dans "Les rôles de ma vie" d’Alexandre Raveleau.
Il a été pianiste de jazz
Devenu célèbre sur le tard, Louis de Funès n’a pas toujours vécu de son métier d’acteur. Entre deux pièces de théâtre, il a notamment été pianiste de bar. Initié par sa mère dès son plus jeune âge à cette discipline, il entame sa carrière dans les cabarets, sous l’occupation. Dans une vidéo disponible sur le site de l’INA, il décrit des nuits éreintantes au "Club de Paris", où il pouvait jouer 12h d’affilée : "A 5h30 du matin, quand je me levais, j’avais l’impression d’être Erich Von Stroheim dans La Grande Illusion." Et d’ajouter : "J’étais cimenté de la forme du tabouret."
Il a failli jouer Astérix
Imaginez : Louis de Funès enfile les braies d’Astérix et crie le mythique "Par toutatis". Le tout saupoudré de quelques mimiques bien sûr. Le tableau a de quoi séduire… En 2014, Albert Uderzo raconte au micro d’AlloCiné que le génie comique l’aurait contacté pour lui proposer d’incarner à l’écran le petit gaulois. Mais si, et seulement si, Astérix se rase la moustache. "Il avait peur qu’on ne le reconnaisse pas" raconte Uderzo. Il se murmure même que Lino Ventura aurait pu enfiler le pantalon rayé d’Obélix ! Un rendez-vous manqué que l’on aurait adoré voir se concrétiser.
Il planquait ses lingots
Sans doute traumatisé par la ruine de son père – qui simule tout de même un suicide pour échapper à la faillite – de Funès planque un coffre rempli de lingots d’or, dans le jardin de son château de Clermont. Dans "Louis de Funès de A à Z", Bertrand Dicale raconte qu’en 1968, sur le tournage du Gendarme se marie, de Funès est inquiet : la grogne monte dans la capitale. Il charge alors le réalisateur Jean Girault de déterrer ses lingots. On croirait presque de Funès encore sous l’emprise de Don Salluste dans La Folie des Grandeurs.
Il rêvait de tourner un film muet
"Le cinéma muet, il m'en reste Laurel et Hardy, Chaplin bien entendu, Harry Langdon, W.C. Fields, et j'ai été impressionné par ça dans le comique, racontait De Funès sur le plateau d'Antenne 2 en 1979. "Et c'est mon vrai comique : un comique de situation. La plus grande situation du monde c'est un type qui lit son journal et sous sa chaise il y a une bombe et [il ne s'aperçoit de rien]. Et je voudrais arriver à faire un film muet. C'est très difficile à écrire, mais ça ne serait pas un film comme au temps du muet, on entendrait les bruits et les sons. Mais où les gens, s'ils n'ont pas à parler, ne diraient rien". Il ne réussit jamais à écrire et à monter le projet.
Sa mère lui a inspiré ses plus grands rôles
De Funès a trouvé l'inspiration dans son foyer : "Ma mère était espagnole. C'était Raimu, mais encore plus fort, je crois. Elle avait des colères : "Je vais te touer, je vais te touer, tais-toi !" ou alors "Comment tu dis ?" et pendant ce temps-là elle attrapait une pomme ou une poire et PAF ! [Elle me la lançait dessus], mais je la voyais venir ! Mais elle avait des éclats de colère… Mon personnage c'est peut-être avec ma mère que je l'ai trouvé. Elle était de très mauvaise foi, mentait, et j'ai pris tout ça (…)". Autant dire que les personnages Barnier, Fourchaume ou De Tartas lui doivent beaucoup... Et la carrière de De Funès aussi !
Il était parfois en conflit avec ses partenaires
Au fil de sa carrière, De Funès a eu des différends et des mésententes avec plusieurs comédiens. Le premier d'entre eux fut Jean Marais sur les Fantômas, ce dernier vivant mal le fait que le comique lui vole la vedette. Autre saga : De Funès se heurta à Jean Lefebvre pendant le tournage des Gendarme, notamment sur Le Gendarme en balade (qui fut le dernier Gendarme pour Lefebvre). Enfin, citons ses rencontres compliquées avec d'autres grands comédiens, chacun cherchant à tirer la couverture à soi. Ce fut le cas avec Jean Gabin sur Le Tatoué ou encore Fernandel pour Le Mouton à cinq pattes.