Avec Ralph Fiennes, Anya Taylor-Joy, Nicholas Hoult...
De quoi ça parle ? Un couple se rend sur une île isolée pour dîner dans un des restaurants les plus en vogue du moment, en compagnie d’autres invités triés sur le volet. Le savoureux menu concocté par le chef va leur réserver des surprises aussi étonnantes que radicales...
"Un homme horrible"
John Leguizamo campe George Diaz, une star du cinéma d'action détestable. Pour l'incarner, l'acteur s'est inspiré de Steven Seagal, à qui il a donné la réplique dans Ultime décision porté par Kurt Russell. Durant le tournage de ce film d'action de 1996, Seagal avait agressé physiquement Leguizamo, comme s'en rappelle ce dernier dans une interview avec AV Club :
"C'est arrivé durant une répétition. Je jouais son sergent-chef. Il arrive et dit : 'C'est moi qui commande.' Et j'éclate de rire. Vraiment, je me marre parce qu'on dirait un attardé. Et là il me fait une prise de taekwondo, et me bloque contre le mur. Il mesure près de 2m, et il m'a pris par surprise, j'avais le souffle coupé et je ne pouvais que murmurer : 'Pourquoi ?'"
Récemment, Leguizamo a même qualifié Seagal d'"être humain horrible" (à Entertainment Weekly). A noter que la star de Piège en haute mer (qui a reçu un Razzie pour Ultime Décision !) a particulièrement mauvaise réputation sur les plateaux de tournage et en dehors. En témoignent ses conflits avec d'autres acteurs comme Jean-Claude Van Damme ou Michael Jai White.
Naissance du projet
Il y a quelques années, lors d'une visite à Bergen, en Norvège, le scénariste Will Tracy a pris un bateau pour se rendre dans un restaurant chic situé sur une île privée voisine. Le scénariste se rappelle : "Je suis un peu claustrophobe, et quand nous nous sommes assis pour manger, j'ai vu le bateau quitter le quai, se souvient celui-ci. C'était une petite île. Et j'ai réalisé : Mon Dieu, nous sommes coincés ici pendant quatre heures. Et si quelque chose tournait mal ?"
Will Tracy a présenté l'idée à son partenaire d’écriture de longue date Seth Reiss et, ensemble, le tandem a conçu une satire avec une structure narrative dont le rythme s’accorde avec les plats du menu d'un restaurant haut de gamme.
Un établissement froid
Le Menu a été tourné à Savannah et dans ses environs, en Géorgie, durant l'automne 2021. Mark Mylod a collaboré avec le directeur de la photographie Peter Deming, qui possède une vaste expérience en matière de films d'horreur et de thrillers puisqu'il a (entre autres) travaillé sur les suites de Scream ou La Cabane dans les bois. Le metteur en scène se souvient :
"On a discuté sur la nécessité de souligner l’évolution, par exemple en concentrant les projecteurs, pour montrer la pression croissante sur les personnages. Nous voulions que cet établissement soit froid et sans âme, mais pas au point que ce soit incommodant. Il a dû s’ajuster."
Source d'inspiration pour Ralph Fiennes
Pour son personnage du chef Slowik, Ralph Fiennes a visionné l'émission Chef's Table, qui réunit les stars les plus créatives de la grande cuisine. Bien que Slowik ne s’inspire pas d’un chef en particulier, Mark Mylod a fait parvenir à son interprète plusieurs épisodes de la série, dont celui sur le chef Grant Achatz, qui dirige le restaurant Alinea à Chicago (3 étoiles) :
"Slowik est un personnage assez complexe. Je voulais montrer comment il se dévoue pour porter son art au sommet en innovant sans cesse, au point de mettre en jeu sa propre vie - ce qui est fascinant et assez extraordinaire. Ralph et moi ne voulions surtout pas présenter ce personnage comme une caricature, mais trouver son humanité et sa douleur, comprendre ses actes", explique le cinéaste.
Une précieuse consultante
Ralph Fiennes a également passé du temps sur le plateau avec la cheffe étoilée Dominique Crenn, également présente dans Chef's Table. Cette dernière a donné vie au menu qui apparaît dans le film et a servi de consultante pour éclairer l’équipe sur les rapports que le chef entretient avec sa brigade en cuisine. L'acteur se rappelle :
"J'avais en tête le cliché d’une cuisine en plein chaos avec un chef hurlant à tout propos. Mais quand Dominique m'a parlé de sa cuisine et de la façon dont elle aimait travailler, j'ai vu celle de Slowik : le contrôle et le pouvoir résident dans le dévouement du personnel de cuisine envers son chef et les plats qu’il crée."
"Il n'y a ni bruit ni violence. Juste un signe de tête, un regard et de petits murmures de correction ou d'encouragement."