L'été 2001 a été fructueux pour le cinéma indépendant américain. Les spectateurs étaient au rendez-vous, et les billets verts également. Les films indépendants ont ainsi rapporté 95 millions de dollars (soit environ 676 millions de francs ou 103 millions d'euros) durant la période estivale.
La success-story de ces quelques mois, c'est Memento, qui avec ses 11,6 millions de dollars prend la tête de ce box-office estival indépendant, et place Newmarket Films loin devant les autres distributeurs indépendants.
A la seconde place, on rerouve Fox Searchlight, avec Sexy Beast et Bleu profond, respectivement second et troisième au classement. Certes, on passe de 11,6 millions de dollars pour Memento à 6,5 millions de dollars pour Sexy beast. Mais cela reste une belle performance pour des films ne dépassant généralement pas la barre du million de dollars de recettes. "C'est presque moitié moins (que Memento), mais c'est encore un très bon chiffre, et je pense que c'est de bonne augure pour le marché du film indépendant," déclarait Bob Berney, le vice-président d'IFC Films (la maison de production de Independant Film Channel) et consultant à la distribution de Memento. "Si nous avions fait ne serait-ce que le résultat de Sexy beast, nous serions déjà ravis".
Succès du cinéma étranger
Les films étrangers distribués en version originale ont également obtenus de bon résultats. Parmis ceux qui ont le mieux marchés, citons Le Placard du Français Francis Veber, distribué par Miramax, et Amours chiennes de l'Espagnol Alejandro Gonzalez Inarritu, sorti sous la bannière de Lions Gate Films. Chaque film a rapporté environ 5,5 millions de dollars.
Il y a également eu des déceptions. On attendait beaucoup de The Princess and the warrior, le nouveau film de Tom Tykwer, réalisateur de The Princess and the warrior. Il n'a rapporté que 750 000 dollars à Sony Pictures Classics. Même scénario pour The Man who cried avec ses 717 000 dollars de recettes, et ce malgré un casting impressionnant (Johnny Depp, Cate Blanchett, Christina Ricci et John Turturro).
Les valeurs sûres
Finalement, les 95 millions de dollars de recettes du cinéma indépendant sont surtout tributaires du succès de valeurs sûres telles que Ghost world de United Artists (3,7 millions de dollars), Made de Artisan Entertainment (4,8 millions de dollars), The Anniversary Party de Fine Line Features (4 millions de dollars) et enfin Songcatcher de Lions Gate Films (3 millions de dollars).
Qui a dit que le cinéma indépendant ne se portait pas bien ? Ces chiffres ont de quoi rassurer les intéressés. "Une bonne partie du public trouvent que les films des grands studios sont de mauvaise qualité, et cherche une alternative à ce cinéma," affirme Amir Malin, le président de Artisan Entertainment. Ce qui est arrivé pourra se reproduire à Noël, l'été prochain, et à chaque fois qu'un grand nombre de superproductions sortent en salle sans que les spectateurs y trouvent pour autant leur bonheur".
L.B. avec Variety