Un grand nom du cinéma bis s'est éteint ce week-end. Producteur de plus de 130 films de série B, voir Z (ces oeuvres dans lesquelles sang et sexe se mélangent allègrement), Samuel Arkoff s'est éteint dimanche à l'âge de 83 ans, de "causes naturelles", sans autres précisions.
Samuel Arkoff s'était fait un nom dans l'industrie du septième art en assurant les fonctions de producteur ou de producteur exécutif sur des classiques du cinéma fantastique tels que L'Abominable Docteur Phibes de Robert Fuest (1971), Amityville, la maison du diable de Stuart Rosenberg (1979), ou encore Pulsions de Brian De Palma (1980).
C'est dès le milieu des années cinquante que Samuel Arkoff entre dans la production cinématographique. Sa logique : favoriser la mise en chantier de films à petits budgets qui pourront être massivement projetés dans les drive-in américains. En découlent des longs métrages fantastiques aux titres improbables, tels que Girls in prison (1956), Motorcycle gang (1957) ou encore Invasion of the saucer men (1957), tous produits par la société American International Pictures, qu'il fonde en 1954 en collaboration avec James H. Nicholson.
Samuel Arkoff a par ailleurs collaboré avec Roger Corman, autre futur nabab du cinéma fantastique. De cette association naîtront notamment Mitraillette Kelly (1958), ou La Chute de la maison Usher (1960), tous deux mis en scène par Roger Corman et co-produits par Samuel Arkoff.
Egalement à l'origine de la distribution aux Etats-Unis de films fantastiques européens tels que Le Masque du démon de Mario Bava ou Le Danger vient de l'espace de l'italien Paolo Heusch, Samuel Arkoff avait permis l'éclosion de jeunes réalisateurs ou acteurs des plus talentueux. Francis Ford Coppola (réalisateur de Dementia 13 en 1963), John Milius (metteur en scène de Dillinger en 1973) ou encore Robert De Niro (acteur dans Bloody Mama de Roger Corman en 1970), ont ainsi effectué quelques uns de leurs premiers pas cinématographiques sous l'égide de Samuel Arkoff.
T.C. avec Variety