La programmation du Festival du film de San Sebastian, qui se déroulera du 20 au 29 septembre prochain, n'a pas encore été officiellement annoncée, pourtant quelques détails filtrent déjà... Ainsi, le Festival qui ne change pas ses bonnes vielles habitudes, proposera ses traditionnelles rétrospectives. Outre un cycle thématique consacré aux évènements majeurs du 20e siècle et à leurs représentations au cinéma, deux auteurs seront cette année à l'honneur. Les classiques du romantique Frank Borzage (L'Adieu au drapeau, Désir,Trois camarades) ouvriront le bal, suivis de près par les films décalés du cinéaste poète Otar Ioseliani (Adieu, plancher des vaches, Avril, Et la lumière fut). D'autre part, l'ensemble de la presse espagnole se fait l'écho des noms des productions ibériques sélectionnées en compétition officielle.
En tête de liste, viennent les oeuvres de deux vétérans du cinéma espagnol fidèles au Festival, et déjà récompensés des fameux coquillages de San Sebastian. A commencer par le cinéaste Manuel Gutiérrez Aragon, primé pour Sonambulos et Half of heaven... Son nouveau long métrage Visionarios se déroule dans les années 30, au tournant de la 2e république espagnole. Le cinéaste y observe la dissolution d'une petite communauté, bouleversée par l'apparition répétée de la vierge, puis manipulée par les pouvoirs ecclésiastiques du pays, qui eux n'hésitent pas à détourner ces prétendues visions. Egalement fondé sur des faits réels, Juana la loca de Vicente Aranda (If i tell you fell, A coup de crosse) met en scène une passion sur fond de conflits sociaux opposant Flamands et Espagnols au 16e siècle.
Face à ces chantres de la vieille école, José Luis Guerin, dont les rares oeuvres créent à chaque fois l'événement (quatre longs métrages en vingt ans de carrière), présentera un film plus novateur. Le réalisateur de Innisfree, sacré par la critique et ignoré de la distribution, a suivi quatre ans durant la construction d'un immeuble en plein coeur du quartier chinois de Barcelone. De cette patience, résulte En construccion : une chronique sociale, à mi chemin entre le documentaire et la fiction. Enfin, concourrant dans la section des jeunes cinéastes, Carlos Molinero viendra présenter Salvagès, dans lequel il dresse le portrait d'une jeunesse désenchantée par la xénophobie et le racisme ambiant du Valence d'aujourd'hui.
Quant à la compétition parallèle "Festival's Top", dont le gagnant recevra un Award Audience d'une valeur de 30 000 euros, elle réunira une sélection des meilleurs films présentés aux festivals de Berlin, de Cannes, de Moscou et de Venise, tels que : The Swamp de Lucrecia Martel, La Chambre des officiers de François Dupeyron, L'Emploi du temps de Laurent Cantet, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, The Ignorant fairies de Ferzan Ozpetek, Intimité de Patrice Chéreau, The Man who wasn't there de Joel Coen, No man's land de Danis Tanovic, La Pianiste de Michael Haneke, Beijing Bicycle de Wang Xiaoshuai, Storytelling de Todd Solondz, The triumph of love de Clare Peploe, Je rentre à la maison de Manoel de Oliveira, sans oublier La Chambre du fils de Nanni Moretti.
A.Z.