Maison des Arts de Créteil, samedi 24 mars, 20h.
Chaque année le Festival de films de femmes de Créteil trace le portrait d'une actrice. Après Catherine Deneuve, Carole Bouquet ou Irène Papas l'an dernier, c'est Maria Schneider qui a été choisie pour l'édition 2001.
Dans le hall d'entrée de la Maison des Arts de Créteil, un grand tapis rouge attendait l'actrice qui venait pour présenter Profession : reporter de Michelangelo Antonioni. Pour patienter, les cinéphiles – en majorité des femmes - se sont attardés dans la librairie du Festival où des romans de Catherine Breillat et de Virgine Despentes côtoyaient des livres de Simone de Beauvoir.
Devant plus de 700 personnes, Maria Schneider a lu une lettre d'excuses écrite par Michelangelo Antonioni qui n'a pu être présent en raison d'une blessure au pied.
Profession : reporter, qui date de 1975, n'est que très rarement projeté puisqu'il existe peu de copies. C'est Jack Nicholson, le partenaire de Maria Schneider dans le film, qui en a acquis les droits. "Jack était paumé, car Antonioni ne dirige pas ses acteurs. Il a beaucoup souffert, c'est peut-être pour cela qu'il racheté le film", a expliqué Maria Schneider. L'acteur a néanmoins accepté volontiers que Profession : reporter soit projeté dans le cadre du Festival.
"Antonioni est un cinéaste d'avant-garde. Ces films ne vieillissent pas car son discours est très moderne", a-t-elle confié à AlloCiné. L'actrice, qui avait été très affectée par le scandale provoqué par Le Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci porte un regard critique sur la place de la femme dans le cinéma. "J'ai un certain âge aujourd'hui. C'est dur de trouver des rôles alors que les acteurs de ma génération font de belles carrières."
Pour la programmation de ses films au Festival, elle a eu carte blanche. "Le Tango sera diffusé, même si je n'étais pas particulièrement pour. J'ai choisi un film de René Clément, La Baby-sitter, que peu de gens connaissent et Au pays des Juliets de Mehdi Charef qui compte de très beaux rôles de femmes. Le Festival a eu du mérite car il est très difficile de trouver des copies de ces films."
"Maria Schneider est une actrice qui reflète l'expérience d'une certaine génération qui a traversé le mouvement hippie et qui s'est libérée des traditions. Elle l'a d'ailleurs payé cher. C'est quelqu'un de formidable", a confié à AlloCiné Jackie Buet, directrice et créatrice du Festival.
Pour finir sa présentation, Maria Schneider a tenu à parler de La Roue tourne au public de Créteil. L'association, dont elle est l'ambassadrice, s'occupe d'acteurs en difficulté.
M-C.H.
